"Cap sur 2024 : Les Achats Responsables au Cœur de la CSRD, une conversation avec Nicolas Krawczyk".
Benjamin Chevalier : Nicolas, en 2024, la directive #CSRD a été mise en application. Quel impact cela a-t-il sur les entreprises, notamment en termes d'achats responsables ?
Nicolas krawczyk : La directive #CSRD, entrée en vigueur le 1er janvier 2024, a significativement changé le paysage pour les entreprises européennes. Elle impose un reporting plus détaillé sur les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance. Cela inclut des informations détaillées sur l'impact des activités d'une entreprise sur l'environnement et vice-versa. Les entreprises, grandes comme moyennes, sont désormais tenues de communiquer ces informations extra-financières, ce qui a un impact direct sur leurs pratiques d'achat. Les achats responsables prennent une importance accrue puisqu'ils s'alignent directement sur les Objectifs de Développement Durable ( #ODD) de l'ONU, avec une attention particulière portée à la production et consommation responsables, au travail décent, à l'action climatique, et aux partenariats pour les objectifs.
B.C : Comment les entreprises peuvent-elles s'adapter à ces nouvelles exigences ?
N.K: Pour se conformer à la CSRD, les entreprises doivent intégrer la durabilité et l'innovation dans leurs stratégies d'achat. Cela passe par l'établissement de partenariats durables avec des fournisseurs qui partagent des valeurs de durabilité et de responsabilité sociale, et par la mise en place de systèmes d'évaluation et de suivi pour mesurer l'impact des pratiques d'achat. Les entreprises doivent également adapter leurs stratégies d'approvisionnement pour aligner leurs chaînes d'approvisionnement avec les objectifs de développement durable. En outre, elles doivent faire preuve de transparence, notamment en publiant des informations relatives aux risques et impacts environnementaux et sociétaux de leurs chaînes d'approvisionnement.
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B.C: Quels sont les défis et opportunités pour les entreprises dans ce contexte ?
N.K : Le principal défi réside dans l'adaptation rapide aux changements du marché et aux nouvelles exigences en matière de durabilité. Cependant, cela représente également une opportunité majeure de créer une valeur partagée bénéficiant à la fois aux entreprises, à la société et à l'environnement. La servicisation, par exemple, modifie le modèle commercial de l'industrie manufacturière, en passant de la vente de produits à celle d'offres intégrées produit-services, répondant ainsi aux principes de la responsabilité élargie du producteur inscrits dans la CSRD. Cela incite les entreprises à concevoir des produits plus modulaires et réparables, offrant des services supplémentaires à forte valeur ajoutée comme la maintenance et la gestion du cycle de vie des produits.
B.C : En conclusion, quel avenir pour les achats responsables ?
N.K: L'avenir des achats responsables repose sur une vision à long terme intégrant durabilité et innovation dans les stratégies d'achat pour un impact positif global. Les entreprises qui adoptent cette approche seront mieux placées pour répondre non seulement aux exigences de la CSRD, mais aussi pour contribuer significativement à un développement durable à l'échelle mondiale. Si un niveau de maturité achat élevé est nécessaire pour s’inscrire dans cette logique il ne peut serait toutefois être suffisant à lui seul. Il s’agit bien d’accompagner un changement de modèle économique.
B.C : Merci Nicolas pour cet échange.