Cap sur le Tiers Secteur de la Recherche : demain, tous chercheurs ?

Cap sur le Tiers Secteur de la Recherche : demain, tous chercheurs ?

J’ai eu l’opportunité d’être invité par le réseau ALLISS (Alliance Sciences et Société) à une après-midi de travail à l’Assemblée Nationale sur le tiers secteur de la recherche (TSR) en vue du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Eclairages sur un vecteur puissant d’innovation.

Le débat, soumis aux députés Yannick Kerlogot, Céline Calvez et Pierre-Alain Raphan, était clair : comment intégrer et faire rayonner l’importance qu’ont les acteurs du TSR (i.e. issus du secteur non marchand, du secteur marchand à but non lucratif et des organisations à but lucratif de petite taille) dans le processus de recherche en France, avec en toile de fond l’enjeu de la science ouverte à tous les citoyens.

Les principaux points soulevés ont été les suivants :

  • Il est important de mettre en visibilité ce sujet en termes de débat politique et donc sociétal, pour donner au TSR la légitimité à laquelle elle a droit (seulement 1% de la recherche mondiale se fait avec la société civile alors que le nombre d’acteurs et de travaux de terrain est colossal) ;
  • Il faut expressément reconsidérer les modalités d’évaluation des chercheurs, aujourd’hui essentiellement focalisés sur leurs publications, pour aller vers davantage de formes « dures » de reconnaissance ;
  • Il n’est pas simple d’identifier les « bons » acteurs du TSR pour les soumettre à des expérimentations voire pour les impliquer dans la gouvernance des travaux de recherche ;
Le TSR, ce sont des « experts du quotidien »
  • Le sujet du financement a été plusieurs fois cité, avec comme idée-phare le fait de créer un équivalent du CIR pour les associations ;
  • La formation est capitale, à la fois pour la société civile sur ce qui caractérise un travail de recherche, et pour un chercheur sur les nouvelles compétences à acquérir (via un travail de GPEC dans les établissements de recherche, sur les métiers d’ingénierie par ex.). A ce titre, quasiment aucun travail de recherche n’est fait sur les compétences du futur (un nouveau beau sujet sur lequel se pencher 😉) ;
  • L’enjeu du TSR est à la fois européen et mondial mais il n’a de sens social que s’il est ancré dans un territoire (d’où le rôle clé des universités) ;
  • Les acteurs du TSR ont proposé en vrac un système de bonification lorsque des ressources ouvertes et publiques sont produites, la reconnaissance des tiers-lieux comme lieux de recherche, la démultiplication des appels à projets distribués (ex. OpenSpaceMaker) ou encore en créant un FONJEP Recherche.

Outre ces enjeux décisifs, il sera obligatoire d’assurer un travail de facilitation pour que tous ces acteurs, aux cultures très diverses, puissent travailler de conserve. Exemple : si la science a été bonne pour donner l’alerte sur le risque climatique et l’effondrement de la biodiversité, elle ne semble pas capable d’apporter des solutions seule, sans le concours du TSR.

Alors en attendant la LPPR finale, continuons de soutenir les acteurs de terrain et les associations pour les aider à prendre de la hauteur et à se mettre au service de la société grâce à la valorisation de leur travail de recherche !


Romain RABIER

Fondateur de Smart Leaders : anticipez l’avenir du travail + déployez l'IA avec élégance + créez de la valeur avec vos compétences || 20 ans d'expé. en transformation || 500+ leaders accompagnés || CJD92 || 3 livres

5 ans

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