Ce bug en moi

Ce bug en moi

Parfois, notre logiciel se fissure.

Comme un bug.

Mais un bug en nous-mêmes.

C’est très déstabilisant.

Cela peut arriver à chacun et chacune d’entre nous à certains moments de notre vie.

Et on ose rarement en parler.

Car c’est difficile de s’avouer que quelque chose a dysfonctionné en nous.

Cela peut prendre différentes formes.

J’en ai croisé quatre, récemment, au cours de mes coachings.

Quatre situations vécues par les personnes comme des pertes de contrôle sur soi-même :

  1. Le bégaiement (à répétition)
  2. Le rougissement (prononcé)
  3. Le tremblement (des mains ou de la mâchoire)
  4. Le « blanc » (le cerveau qui bloque et nous empêche de trouver une réplique)

Ces quatre situations ont des points communs :

  1. Une expérience déstabilisante face à d’autres personnes
  2. Une perte de contrôle sur soi
  3. Un effet physique visible
  4. La peur que cela se reproduise

Je vous assure que, pour les personnes concernées, c’est très traumatisant.

Ariane, 24 ans, rêve de devenir enseignante, mais son bégaiement détruit sa confiance.

Corine, 31 ans, jeune maman et responsable d’équipe, est torturée à l’idée de rougir une fois de plus.

Jean-Marie, 32 ans, n’ose plus prendre un micro depuis qu’il s’est vu trembler.

Didier, 33 ans, directeur de département, est terrorisé à l’idée de revivre ses grands moments de blanc.

Alors, leur premier réflexe est de fuir.

La peur de revivre cette perte de contrôle de soi est tellement forte que les personnes concernées vont rivaliser de créativité pour éviter les situations redoutées.

C’est ainsi que Corine fait du banc solaire pour atténuer les effets de son rougissement. Ou bien elle attire l’attention sur ses enfants afin d’éviter que les regards se portent sur elle. Ou encore elle fait même semblant de tousser très fort, afin que son rougissement puisse être interprété comme normal. Ariane ne prend plus la parole en classe, même lorsqu’elle brûle de donner la bonne réponse. Didier emprunte une autre rue lorsqu’il s’apprête à croiser un visage connu, afin d’éviter l’interaction. Jean-Marie évite désormais les conférences, quitte à mettre un frein à sa carrière professionnelle.

Le plus dur, dans cette histoire, c’est que la peur d’avoir peur va nous précipiter dans la gueule du loup.

- « Quand est-ce que tu as tendance à bégayer le plus ? », demandai-je à Ariane.

- « Quand je me dis que je ne dois absolument pas bégayer ! », me répondit-elle.

- « Qu’est-ce qui provoque le plus souvent ton rougissement ? », demandai-je à Corine.

- « Quand je me dis qu’il ne faut absolument pas rougir ! », me répondit-elle.

Paradoxalement, la peur de revivre une situation nous précipite dans ce que nous redoutons.

Ce que je crains, je le crée.

En thérapie, le point de départ de la résolution du problème va venir de son acceptation. Tant que je reste à lutter (« Il ne faut pas que je bégaie ! », « Il ne faut pas que je rougisse ! », etc.), j’amplifie le problème. Tant que je considère comme tout à fait anormal et incompréhensible de subir ce handicap, je ne l’intègre pas et je ne résous rien.

Au fond de nous, quelque chose demande à être écouté. Le bégaiement, le rougissement, la perte de nos moyens, surgissent rarement par hasard. Ils répondent à des situations qui nous inconfortent ou face auxquelles notre posture demande un réglage.

Par exemple, Corine prend conscience qu’elle rougit dans des situations spécifiques : lorsqu’on lui fait un compliment, lorsqu’elle est amenée à parler d’elle, lorsqu’elle veut se montrer irréprochable, etc. Bien qu’elle ne soit pas timide de caractère, certaines situations la déstabilisent et son inconscient se manifeste par la voie du corps, mettant ses cellules en feu. De même que la part inconsciente d’Ariane s’amuse à lui faire des croche-pieds et à la faire bégayer d’autant plus qu’elle se retrouve dans des situations où elle aimerait briller.

L’inconscient exige une discussion. Il vient chahuter notre vie pour nous inviter à la table de la négociation. C’est lorsque nous accepterons de reprendre le dialogue avec cette partie de nous-même qui a des choses à nous dire que nous parviendrons à retrouver une stabilité.

« Je suis trop obnubilée à l’idée de faire bonne impression », avoue Corine après trois séances.

« Je me cache derrière un personnage sérieux qui ne me correspond pas », réalise Didier.

« Au fond, si j’accepte mon bégaiement, je suis quelqu’un de fort », se dit Ariane.

Si nous vivons dans l’oubli de notre part inconsciente, nos problèmes peuvent devenir insupportables et nous donner l’impression que nous n’avons pas la maîtrise de nous-mêmes. Mais si, au contraire, nous acceptons de dialoguer avec cet autre en nous, cette voix de l’âme qui nous sabote comme elle nous guide, alors nous nous ajustons et l’équilibre revient. Et même si le bégaiement subsiste, parfois pour des raisons physiologiques, il se montre plus clément et nous retrouvons un rapport à nous-même plus doux. Nos performances n’en sont pas diminuées. Bien au contraire.

Courage à ceux et celles qui sont traversés par cette sensation de ne plus être maître du navire. A tout moment, nous pouvons redevenir capitaine de ce qui nous arrive, si nous acceptons notre part d’ombre et notre nature imparfaite.

Auteur de l'article :

Jean-Marc HARDY - Thérapies spécialisées dans les peurs sociales


Source de l'image : Michael Krause (Pixabay)


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CHRISTELLE LORANT ❤️️

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1 ans

J'ai connu le blanc...Beaucoup moins depuis que je suis correctement traitée contre les migraines. Mais cela m arrive encore parfois... C est très dur, on se sent tellement lamentable... En revanche, jamais connu la page blanche... 😉

🧚♀️Elora Landwerlin

Graphiste et illustratrice freelance - 🌱nature & 😺cat lover ⭐️ Je rends unique la communication des entreprises engagées pour l'environnement et la société grâce à des supports cohérents et personnalisés ⭐️

1 ans

⭐️Merci du partage de cette réflexion 💡

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