Ce que je pense de lui...
Du labeur et des valeurs. Connaissant le cerveau de cet homme, ce choix de thème d'anniversaire, n'est pas anodin. Il s'est aussi offert un shooting de 400 photos pour en retenir...40.
François a 42 ans et je suis ravi de vous parler de cet ami et jeune frère peu ordinaire.
Urbain et un poil snob, plus chemise cravate que tenue afro-urbaine, François Bimogo n’a pas seulement transformé l’illustre nom hérité de son père, en un label d’exigence ; fidèle mais lucide, rationnel et imaginatif, ce non-conformiste a su cultiver ses différences. Prototype de la nouvelle génération d’urbains Camerounais mondialisés, François a dépassé le clivage des camerouniaiseries villageoises pour appréhender notre diversité sociétale. Ouvert aux autres et à tout, il a fait de sa curiosité un métier. Encyclopédique sans être pédant, il est devenu une terreur pour les paresseux. Avec un prénom de saint, il s’est fait sa religion sur le journalisme de connivence, imposant la brutalité de sa rigueur intellectuelle. Insoumis, facialement conventionnel mais intrinsèquement rebelle, le polémiste par devoir s’est toujours réservé le droit à la non-nuance. Son caractère incarne le revers de sa pugnacité et de son indépendance d'esprit. Il a un genre d'autorité qui est une autorité d’abord objective : il est un professionnel de l’économie de la connaissance. Dans l'univers des médias et de la communication, il y a les « pro et anti-Bimogo ». Sa tribu poursuit le perfectionnisme, la rigueur, l'exigence. Il est avide d'authenticité, refuse les faux-semblants, les connivences et la langue de bois. Mesure et démesure, toujours.
Certains compensent leur manque d'assurance par la brutalité. Lui compense son excès d’assurance par la réclusion. Il est sur sa planète. Son principal défaut consiste à ne pas pouvoir s'empêcher de dire ce qu'il pense. Qu'il s'adresse à ses contradicteurs sur un plateau de télévision, dans un forum whapps ou à ses collègues de bureau à Libreville. François déteste les amateurs. Il ne connaît pas la nuance : avec lui, tout est formidable ou nul. Lorsque quelqu'un dit une bêtise, il veut lui sauter au cou. On le croit snob alors qu’il cultive sa différence comme d’autres à Brazzaville leur ressemblance à Sassou. Avec soin. Il y gagne une liberté dont il parfois cher le prix.
Aujourd’hui, François enferme sa démesure dans un métier de mesure. La finance des marchés. Il vit et travaille au Gabon. Les échos demeurent unanimes. Amis, collègues et ennemis déclarés s'accordent sur un point : son caractère de c...pointilleux, allergique aux fautes de grammaire, hédoniste, esthète, fidèle et dévoué en amitié. Ceux qui l'aiment gomment son tempérament au profit de son professionnalisme, de sa rigueur et son humour. Les autres n'oublient pas ses mots. François a la force grégaire de ses origines et les revers de tempérament qui y sont associés. Ses valeurs sont chrétiennes, son comportement aussi. Sa part obscure, chacun la perçoit, mais personne ne la connaît vraiment. Car elle lui échappe.
Voilà ce qui le rend attachant tout en générant la défiance à son égard. Sous son charme, on le croit donc manipulateur. Mais, lorsqu'il vient lui-même à trop s'attacher aux autres, il devient victime de sa propre affectivité, ne rétablissant pas la frontière ténue qui sépare l'émotivité du professionnalisme.
Ainsi va François, fils de Bimogo. Je lui souhaite un lumineux 42e anniversaire. Et vous, que lui souhaitez-vous ?
Version revue d'un texte écrit en...2019. Douala-Cameroun