CES, la «disruption» ne viendra pas de là où on l'attend
L’édition CES 2018 s’est terminée voilà quelques jours. Ce fut un vrai « marathon » d’appréhender un événement d’une telle ampleur. Impossible (et inutile bien sûr) de visiter les 4 000 exposants présents. Toutefois, bien qu’avec mes amis Gregory Ogorek et Alexandre Boudier, nous avions défini notre plan d’actions, ce fut toutefois, plus de 100 km de marche parcourus en 4 jours. Merci à Marc-Lionel Gatto de m’avoir convié à participer au Jury du French Village, ou nous avons pu voir «pitcher» plus d’une soixantaine de start-up intervenant dans des univers très variés. Ce fut aussi l’occasion de rencontrer des Canadiens, des Québécois, des Montréalais, tous aussi passionnés et engagés que Stéphane Pipon, Farid Meihr, …
Mais aussi de revoir des sociétés « amies », comme Teach on Mars, Klaxoon, qui interviennent dans l'un de mes secteurs de prédilection, la Ed-Tech (trop peu représentée à mon goût au CES).
Ce fut bien sur l’occasion de mesurer l’ultra présence des délégations françaises, régionales (notamment ma région de cœur, « PACA », heu « Région Sud» devrais-je dire), de la cohorte French Tech, qui apparait aux yeux des autres pays comme une manière assez inédite de promouvoir le savoir faire national.
Un autre point marquant est le dynamisme grandissant de la francophonie, dont les pays membres semblent marquer une réelle détermination à aller de l’avant avec un vrai esprit de coopération et de conquête. Ça fait chaud au cœur.
Mais dans toute cette effervescence d’entrepreneuriat, de technologies, d’innovation, dont je ne m’amuserais pas à en faire la description, voici un de mes constats les plus marquants, qui va peut-être surprendre certains d’entre vous. Le fait d’avoir visiter un grand nombre de stands, d’avoir écouté un grand nombre d’entrepreneurs, de découvrir un grand nombre « d’innovations », me conforte sur un point : la technologie sera de moins en moins le facteur déterminant de la réussite d’une entreprise, mais ce sera bien plus la « compétence » et « l’engagement » des équipes. Car à plusieurs reprises, j’ai pu voir des entreprises qui proposaient sensiblement la même chose en termes de produits, de technologies, pour certaines j’avais le sentiment que rien ne pouvait les arrêter, alors que pour d’autres, le chemin semblait encore long et incertain. Pour les uns , il y avait une vision claire, une cohésion, une dynamique, … pour les autres je ressentais parfois un manque d’énergie, une certaine lassitude, des propos approximatifs. Certains mêmes me confiaient ne pas savoir vraiment qu’attendre du CES.
L’émergence de toutes ces technologies dites « disruptives » (dont beaucoup ne le sont pas) nous oblige à revoir rapidement et en profondeur, nos processus et nos contenus d’apprentissage pour coller aux nouveaux métiers qui vont voir le jour aujourd’hui et demain (matin). Mais aussi nos modes de Management, qui vont devoir faire appel de plus en plus à des aptitudes de leadership, qu’à des qualités de « contrôles » des équipes. Selon moi, la plus grande disruption à venir (et à souhaiter) sera (devra être) celle de l’Éducation.
Secrétaire général - DGA Client & Omnicanalité / Branche Grand Public et Numérique - Groupe La Poste
6 ansBravo pour cette analyse, qui renvoie aux fondamentaux souvent oubliés ... Et bravo pour la marche! :-))
Co-fondateur chez Agoralliance
6 ansMerci Jamal, je viens également d'écouter son intervention très riche, et pragmatique. JacK Ma est l'exemple même du «Learning by doing», tout ce qu'il partage est issue d'une expérience, d'un vécu, d'un ressenti. Il fait un constat sur le système éducatif, de plus en plus partagé, mais que les écoles et universités ont du mal à accepter et donc à déployer, car elle considèrent, à tort, que cela remet en question leur raison d'être. Car elles confondent le «pourquoi» et le «comment» de leur mission.
Professeur des Universités-Full Professor of Entrepreneurship, Innovation and Strategy
6 ansJ'ai appris une leçon précieuse en écoutant l'intervention de Jack Ma à Davos "Si on ne change pas comment on enseigne, on aura des problèmes dans 30 ans. On ne peut pas apprendre à nos enfants à concurrencer des machines. Il leur faut apprendre des choses utiles comme croire, penser indépendamment, travailler à plusieurs, s'intéresser aux autres". J'espère que nous réussirons ce challenge. L'éducation est l'affaire de tout le monde.
PhD, Directrice Soft Skills | Développement Durable et RSE | Career Center | Langues | Enseignant-chercheur en RH, DD et et RSE |Pôle Léonard de Vinci (EMLV, ESILV, IIM)
6 ansDe par mon métier, je partage bien évidemment votre analyse sur le rôle majeur de l'éducation et de la dimension humaine
Être le trait d'union entre votre ambition Business et le Développement de vos talents
6 ansBien sûr ! Et bonne nouvelle, la « compétence » et l' « engagement » des équipes ça se travaille ! Merci Jean-David Rezaioff de nous livrer ce point de vue qui me semble très juste.