C’est votre France, et je n’en veux pas
C’est votre France, et je n’en veux pas .
Je ne vous ferais même pas l’affront de faire le bilan, puisque la plupart des médias vont s’empresser de faire les décomptes des dégradations.
On criera au scandale, à l’excès de violence, en pointant du doigt les dépenses engendrées et les débordements “non représentatifs” du mouvement.
Mais tout ça, c’est votre France, et moi, je n’en veux pas. Vous avez tous les droits de ne pas être d’accord face au déroulé des événements, face à la pression fiscale grandissante, face à la paupérisation du socle de la classe moyenne française, et à cette France à 6 vitesses qui est en train de se construire, dirigée par l’élite parisienne que vous fustigez, probablement à raison.
Ce serait sans oublier une chose : le drapeau que vous brandissez, en vous prenant pour des Lamartine de pacotille, ce drapeau, il ne vous appartient pas plus à vous qu’il ne m’appartient à moi. Beaucoup d’entre vous viennent manifester dans un calme relatif, en voulant protester contre une machine, parfois injuste, qui vient brimer certaines couches de la population, qui vivent, il est vrai, avec beaucoup moins, dans des conditions plus difficiles, et le contexte politique se doit d’évoluer dans un sens plus égalitaire, plus redistributeur de richesse, qui taxe moins, qui traque l’évasion fiscale, qui privilégie le travail au capital, en effet.
Ce drapeau que vous agitez sur chacune de vos photos, il contient l’âme de la France, ce pays complexe et désordonné, parfois balbutiant parfois génialissime. Le blanc, pour la paix, relative, face à cette déstructuration du pays à laquelle nous assistons tous. Oui, la France, c’est Paris et le reste. Et moi, alsacien de terre et de cœur, cela me désole au plus haut point, et cela n’est pas prêt de changer, ne soyons pas dupes. La France doit trouver les ressources de se battre contre elle même, de se développer au travers de ses régions, magnifiques, pleines de richesses, de gens incroyables, du simple agriculteur, au chef d’entreprise, de la secrétaire médicale à l’artisan, tous à leur façon œuvrent tout d’abord pour eux que la France doit changer, changer ce nombrilisme parisien dicté par des gens majoritairement issus de la province, ne l’oubliez pas. Ce sont des gens comme vous et moi qui ont un jour œuvré pour la vie de la cité, et c’est vous qui avez voté pour eux. Et c’est ce que drapeau représente, il représente les siècles d’évolutions “à la française”. Il n’y a aucun autre pays dans le monde qui ne ressemble, ne serait-ce que de près à la France.
C’est vrai ça, quand on y pense : Nous sommes un peu moins de 70 millions d’habitants, et pourtant, nous sommes une si ce n’est la population la plus connue du monde. Incroyable non? Parce que c’est ce que nous avons dans les gênes, le génie et le sang.
Le génie de la création, à tous les étages, sur tous les terrains, il y a en France tant de choses qui sont porteuses d’espoir.
Le sang, cette soif que l’on épanchera jamais, cette soif de destruction, et les gilets jaunes ne sont qu’un ultime prétexte, de faire sortir la bête intérieure. Je me rappelle que la célébration de la Coupe du Monde était porteuse de cette fracture, de ce vague à l’âme transformé en vague insubmersible, qui va détruire la France.
Car oui, vous allez détruire la France et vous semblez oublier que vous n’êtes que des pal copies de révolutionnaires. Je ne m’abaisse même pas à critiquer les mouvances politiques derrière ni même les extrémistes qui viennent piper les dés de cette mascarade pathétique. Non, je vous parle à vous tous, derrière vos écrans qui vous dites “Cela ne me concerne pas, je suis un gilet jaune pacifique”.
Et bien vous avez tort.
Manifester, c’est votre droit. Ne pas le faire, c’est le nôtre, c’est le mien. Mes ancêtres sont morts pour que j’ai ce droit aujourd’hui. Le droit de vous dire ceci :
Liberté, c’est celle de manifester, c’est celle de vous dire que tout ceci à un prix et surtout un coût. Vous semblez croire naïvement que plus vous ostraciserez votre mouvement, plus proche de la liberté vous serez, mais c’est attraper de la fumée à main nue. Nous jouons tous un jeu d’enfants. La liberté ici, elle est de croire aux rêves de ce pays tout entier. Vous pensez que la France tourne autour de Paris ? C’est peut être vrai, mais cela n’empêche que nous sommes tous pleins de ressources et de volonté créatrice, mais ce n’est pas sur les cendres de la destruction que vous fédèrerez notre contrée.
Il s’agit bien de cela, de la fraternité, celle qui est sensée nous fédérer et qui est en train de nous désunir.
Car je ne suis pas le gardien de mon frère.
Et c’est vous qui êtes garants de cela. Je n’en veux pas aux casseurs, aux extrémistes, peu importe qui ils sont et d’où ils viennent car les mots n’ont pas de résonance en eux. Mais ces gens de tous âges qui, de pavés munis crachent sur la République et sur ses symboles, ce sera omettre qu’une énorme majorité ne pense pas comme vous, et qu’une silencieuse minorité se bat pour préserver ces symboles et ces institutions.
Ce paradoxe qui est vôtre.
Ce paradoxe qui est vôtre, vous qui clamez haut et fort les devises de la République et entonnez le Marseillaise, comme un chant guerrier supposément approbateur de votre combat. Sérieusement ? Egalité ? Dans votre démarche, y a il une quelconque forme d’égalité ? De considération de l’altérité ?
J’écris comme je vous parlerais, que ce soit derrière un bureau ou autour d’une bière, d’une façon mesurée comme d’une façon décontractée, et cela n’enlève pas l’amour que j’ai pour chacun des habitants de ce foutu pays. Mais de grâce, arrêtez de penser qu’il vous appartient à vous et vous seuls de décider ce qui est de l’ordre de l’égalité, et ce que Rouget de Lisle penserait justifier.
Votre combat ne va que faire pleurer nos enfants.
En réalité, votre combat ne fait qu’accentuer les clivages, nombreux, existants, parfois injustes, très souvent grossi et dépeints, caricaturés. Je connais la France, de long en large, du haut en bas, j’ai rencontré, en toute sincérité, tellement de gens, certains formidables, certains pas. Et pourtant, cette fracture que vous agrandissez en vous comportant ainsi, elle ne se refermera jamais. Ce n’est pas une fracture sociale, c’est un pays à plusieurs vitesse, ce n’est pas la revanche des pauvres contre les riches, sortons deux secondes de cette caricature grossière. Nous élevons tous des enfants pour qu’ils réussissent, qu’ils fassent ce qu’ils veulent au maximum de leur potentiel et de leur volonté, et, quand il ne restera que des cendres, vous expliquerez cela à vos enfants.
C’est votre France et je n’en veux pas, vous ne connaissez de liberté que la force incommensurable de se cacher derrière des symboles et des regroupements qui, in fine, ne véhiculent plus aucune image de cohésion mais juste de haine de l’état.
Continuez de vous fourvoyer dans cette empreinte révolutionnaire fantoche.
Si vous êtes le jaune, nous serons le blanc
Si vous êtes les pavés, nous serons la plume
Loin d’être atones, loin d’être contents
Agissons sans violence, sans amertume
François
NVM-Dig Auto R&D Techno analyst
6 ans... et ensuite, quelles sont les augmentations dont nous parlons et qui ont généré toute cette colère et cette violence? 2,9 cents pour l'essence et 6,5cents pour le diesel! Incroyable.
Consultant Freelance Dynamics NAV/BC
6 ansSi cette société n'avait pas autant craché à la gueule des classes les plus pauvres on en serait pas la. Je me demandais même comment cela se faisait que ça n'était pas arrivé avant. Je suis personnellement pas concerné car je gagne bien ma vie mais il y a telement d'injustice en France que je les soutiens à 100%. Et biensur qu'il y a des débordements mais vu comment ce gouvernement gère la crise il ne fallait pas s'attendre à autre chose..