"Cette race de monde un peu spéciale"

Le Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship a publié cette semaine des statistiques très encourageantes sur l’entrepreneuriat au Québec. Selon l’Indice entrepreneurial 2016 du Réseau M, le taux d’intention d’entreprendre de l’ensemble de la population québécoise a triplé en 7 ans pour atteindre… 21%! Cela signifie que plus d’un Québécois sur cinq envisage de se lancer en affaires. Belle nouvelle, n’est-ce pas ?

Au-delà des chiffres, il y a toutefois une réalité. Une réalité que l’étude du Réseau M explique très bien, notamment pas le biais du témoignage touchant d’un entrepreneur qui raconte ses défis. En voici l’extrait :

« Le passage est tellement difficile entre la fragilité et la stabilité, qu’une fois la stabilité atteinte, j’ai l’impression que les entrepreneurs vont hésiter à tout remettre en jeu pour une autre étape de croissance. Disons que tu as atteint 3 millions de chiffre d’affaires avec quelque 100 000$ de profit, une maison sans hypothèque, un chalet et de belles vacances avec ta famille. Pour passer de ce chiffre d’affaires là à 15 millions de vente, il faudrait que tu réempruntes et que tu recommences. Ben ça prend une race de monde un peu spéciale pour cette étape-là ! C’est un combat entre le confort et l’ambition. Moi je suis d’un environnement où l’ambition prend toute la place ! Cette semaine, je devais être en vacances, pis là, il y a plein de problèmes... J’ai dit à ma femme : «On ne part pas, je ne peux pas! Je ne serais pas vraiment là, ça sert à rien, je ne peux pas!» C’est comme une fourche dans ma vie je dirais... Je comprends le monde qui vont en vacances aussi, OK! Parce que l’entreprise ne nous retourne pas l’affection qu’on a pour elle. C’est des valeurs que t’as en toi ça… Je n’ai pas reçu un email ce matin me disant: «Hey, nous te remercions d’être ici ce matin...» Ils s’en foutent tous! J’ai une relation avec les collègues, l’entreprise, les clients; j’ai une vision à long terme pour l’entreprise qui va au-delà d’une semaine de vacances… Ça c’est de la poussière! Mais je comprends celui qui dit: «NON, j’ai travaillé fort pis je prends des vacances et vous me retrouverez dans une semaine. » Y’en a d’autres qui disent qu’il faut prendre des vacances pour être en santé pour bien runner son entreprise. C’est bien, mais ça ne marche pas tout le temps… »

Merci à l’Entrepreneur d’avoir partagé ce témoignage, et au Réseau M de l’avoir publié.

Comme le dit si bien l’étude réalisée avec l’appui de l’Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale | HEC Montréal, la Caisse de dépôt et placement du Québec, et Léger, il y a un plafond de verre propre aux entrepreneurs. Ce plafond est un niveau de confort et de stabilité qu’il faut franchir pour conduire son entreprise à un autre niveau. Franchir ce plafond, c’est parfois remettre en jeu la stabilité financière de son entreprise et parfois même sa vie personnelle. Question d’audace et de choix de vie.

Pour consulter l’étude : http://www.entrepreneurship.qc.ca/sites/default/files/images/mentorat/IEQ2016_complet_FINAL_161026.pdf

Édouard P. Michel

Directeur de comptes majeurs aux particuliers, Développement des affaires La Personnelle/Desjardins

8 ans

Les PME doivent constamment être en mode croissance et agilité. Le danger dans une approche zone de confort est le risque de se faire dépasser par la concurrence qui elle veut rien d'autre conquérir votre part de marché. Il est essentiel d'emprunter pour moderniser les équipements, pour innover afin de demeurer compétitif.

Daniel Aussant

Sonorisateur Radio-Canada

8 ans

Avoir la chance de faire ce qui nous passionne et qu'on aime vaut bien un gros chiffre d affaire

Entreprendre c'est faire des choix. Face à ces choix, il faut aussi se requestionner versus des décisions/orientations prises et ce, pour répondre à la réalité/contexte d'aujourd'hui.

Guillaume Hervé

À la croisée de l'intrapreneuriat et l'entrepreneuriat | Conseiller stratégique | Auteur | Mentor | Conférencier

8 ans

Super de voir l'emphase sur le choix de vie qu'on recherche versus la pression de toujours avoir à bâtir plus grand et de démontrer de l'audace. Il y a tout autant d'audace dans le choix de décider de rester petit/moyen. Je connais plusieurs entrepreneurs qui sont super heureux avec une entreprise petite ou moyenne qui reste stable est bien rentable avec des emploies très stables pour leurs équipes.

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