Chacun chez soi et pas de Livre Paris cette année...
Je le redoutais depuis l’annulation de divers salons et l’annonce du blocage d’évènements regroupant plus de 5000 personnes mais ça y est, la nouvelle est tombée ce matin : Livre Paris 2020 est annulé.
Au-delà de la déception, j’ai envie aujourd’hui de vous parler du paradoxe que m’évoquent les évènements de ce début d’année 2020, évènements qui, à mon avis, marqueront un tournant dans le changement de paradigme auquel nous faisons face depuis quelques temps et qui a tendance à renvoyer notre société vers une certaine schizophrénie.
Ainsi, les informations contradictoires, voire absurdes, se suivent et se ressemblent sur nos écrans…Un candidat nu sur une vidéo privée faisant la une, comme s’il s’agissait de la plus grosse actualité du moment. Un cinéaste le même jour, à la fois conspué et récompensé. Chaque mois, de nouvelles destinations pour voyager à l’autre bout du monde pour 30 euros, mais une économie entière bloquée dès lors que l’on ramène un virus dans ses bagages. Des défilés de mardis gras en mode film d’horreur, où des nazis rigolards marchent au pas au nom de la liberté d’expression… Et je ne cite là qu’un morceau infime de l’actualité de la semaine passée.
Je ressens, partout, ce déchirement, cette difficulté extrême face à l’adaptation nécessaire ; cette maladie des hommes face au changement et cette peur face à l’inconnu qui fait prendre à certains des décisions folles et extrêmes. Au coeur de cette communication anarchique, où le projecteur court d'un évènement à l'autre, sans aucun sens des priorités, transparaissent des formes de fermeture d’esprit, d'individualisme exacerbé, en même temps qu'une revendication de liberté forcenée, propre à toutes les fins du monde.
Je le dis souvent, chez de nombreux êtres humains, l’instinct de survie semble avoir disparu. Et pourtant, nous sommes capables des plus grandes choses. Ce n’est pas, je pense, en nous regardant le nombril, en cherchant des coupables, en nous moquant de tout, ou en prenant des assurances que nous trouverons notre nouveau chemin, mais bien en regardant autour de nous, en réfléchissant, en cherchant des solutions et en prenant des risques. Il est un fait avéré que la perception que nous avons du monde est celle qui crée notre réalité. Alors en ces temps difficiles, je souhaite que nous partagions tous un regard positif et optimiste, tourné vers ce que nous aimons et souhaitons construire plutôt que vers ce que nous rejetons. Cela n’est pas facile mais, rappelons-nous que ce qui rend fou, ce n’est pas l’épreuve, c’est le manque de sens...