Chamane des espaces intimes
LE PORTRAIT DE LA SEMAINE. Marina Verdot. À 26 ans, cette jeune Franc-Comtoise est architecte d’intérieur et décoratrice. Un métier qu’elle exerce avec ce souci permanent de créer des lieux à vivre générateurs de souvenirs partagés.
Il y en a, dit-on, qui murmurent à l’oreille des chevaux. Marina Verdot, elle, sait faire parler les murs. Et si ces derniers ont parfois des oreilles, ils ont surtout une âme, que la jeune femme de 26 ans entend mettre en lumière, souligner, renforcer... Ne vous y trompez pas, cette habitante du Haut-Doubs n’est pas salariée d’une quelconque agence Ghostbuster ou disciple d’un exorciste vaudou : elle est architecte d’intérieur et décoratrice. Une sorte de chamane des espaces intimes, qui serait à l’écoute de ces grincements de pas sur le plancher et autres détails venu d’un passé madeleine de Proust. Une quête des réminiscences, comme autant de signatures affectives d’un bâti souvent perdu en amnésie, sous une circulation, un agencement des pièces ou une déco inadaptés, castrateurs d’imaginaires. Cette envie de réveiller des lieux, de les habiller d’une nouvelle cohérence, sans faire taire ces souvenirs qui les imprègnent de manière singulière, se fait jour dès l’enfance chez Marina Verdot. « À dix ans, je pensais déjà à ce métier. J’avais réalisé le plan de ma chambre et de tous mes meubles à grande échelle. Puis je m’amusais à en changer régulièrement l’organisation, raconte, avec le sourire, la jeune femme, qui confie avoir hérité de sa mère, cette fibre artistique. Elle s’adonnait à la peinture, à la couture et proposait des ateliers de bricolage comme animation de nos goûters d’anniversaire... Enfant, j’ai moi-même souvent usé mes doigts sur des dessins et autres assemblages de perles. Évoluant dans une fratrie de quatre filles, je pense avoir été la plus sensible à cette transmission maternelle ». Au collège, un professeur, conscient de son potentiel créatif, la pousse à suivre une filière Bac sciences et technologies industrielles (STI) Arts appliqués au lycée Pasteur de Besançon...
Envie d'en savoir plus ? retrouvez ce portrait signé Frédéric Chevalier, dans son intégralité, dans notre édition du 3 au 9 décembre 2018.