Changements climatiques: le "facteur risque" et l'aménagement du territoire à repenser

Changements climatiques: le "facteur risque" et l'aménagement du territoire à repenser

Décisionnaires privés et publics, acteurs de la société en général… une question doit nous interpeller ; Avons-nous pris conscience de l’ampleur des changements climatiques et de leurs conséquences ? Car si notre pays connaît ces derniers jours une vague de chaleur (…peut-être) sans précédent, ce n’est pas la première. Et ce ne sera pas la dernière. A l’instar d’autres phénomènes. Il y a quelques semaines, le Jura était frappé par un orage enfantant des grêlons de la taille de balles de tennis. Et l’Ile de France connaissait le 10 juin dernier des précipitations à faire pâlir Poséidon. Je me restreindrai au cas de la France pour ma démonstration, même si l’enjeu est planétaire. Je ne lève ici aucun voile sur la réalité des changements climatiques. La Cop 21, à défaut d’avoir répondu concrètement aux vrais enjeux planétaires, a permis à minima une « mini prise de conscience ». Le premier défi, c’est de comprendre que si nous pouvons au mieux prévoir, nous ne pourrons jamais tout anticiper et encore moins tout maîtriser. Il serait prétentieux et même irresponsable de croire que l’on peut réparer la « planète bleue » comme on recolle les barreaux d'une chaise en bois. Notre écosystème subit l'effet papillon. Avons-nous donc pris la mesure du minimum qu’il est nécessaire de faire ?  Je prendrai deux exemples pour répondre par la négative : l’anticipation des risques majeurs et la politique d’aménagement du territoire. Tout a changé. La carte des zones inondables a certes de la valeur, mais peut changer à tout moment. L’urbanisation massive et pourtant nécessaire dans les zones d’emploi ne s’accompagne que de très légers aménagements. Si des bassins de rétention sont prévus, l’imperméabilisation des sols va faire basculer progressivement de plus en plus de communes en zones inondables. A cela s’ajoute désormais la saturation des réseaux, sous-dimensionnés en cas d’intempéries majeures. De fait, nous assistons de plus en plus souvent à contre-coups à la mobilisation des citoyens ou des pouvoirs publics pour l’indemnisation des victimes. Qu’il s’agisse de pluies, de fortes chaleurs, de grêle, c’est désormais dans l’urgence que se font les demandes de classification de zones dévastées en « catastrophe naturelle ». Si comme évoqué plus haut nous ne pouvons pas tout anticiper, force est de constater que nous ne déployons pas les moyens nécessaires en matière d’aménagement du territoire pour limiter les catastrophes, qui trop souvent causent des victimes majeures.  L’assurance de protection des personnes et des biens doit donc être repensée. Car elle reprend alors tout son sens. L’assurance de ne pas voir toute une vie de labeur liquidée par des coulées de boue. L’assurance personnelle d’être couvert pour celles et ceux qui souffrent davantage que d’autres de la chaleur. Oui une réflexion des acteurs privés et publics sur la question de l’aménagement du territoire et sur une évolution des risques est à entreprendre urgemment. Cette réflexion peut être l’amorce d’une nouvelle révolution intellectuelle, scientifique, énergétique…afin de remettre du sens et de la cohérence dans les prérogatives de l’Etat régalien. 


David Derrouet

Directeur de la communication et des relations publiques. Spécialiste grands projets (Npnru, GUSP, Action Coeur de Ville)- coaching et management de projets

6 ans
Christian TROUILLOT, PhD

Docteur en Sociologie de la culture-Spécialisé arts numériques, IA et Métavers- DAC et Directeur du Théâtre André Malraux

6 ans

Pas à repenser mais à agir...

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