Changer de gouvernance ? Pour quoi faire ?
Les symptômes que je rencontre sur le terrain sont sans limite. Je ne dirais pas que c'est la catastrophe mais plutôt qu'il y a un manque de connaissance ou de formation. L'exemple qui nous entoure depuis notre enfance est loin d'être inspirant. La figure d'autorité y est omniprésente. Mais au fond, est-ce que cela marche ?
Cela marche dans certaines conditions. Par exemple, en temps de crise majeure, en cas d'urgence d'intervention, quand il y a un manque flagrant de compétence ou encore (et c'est beaucoup plus rare) lorsque les personnes d'une organisation sont en demande de ne surtout pas réfléchir et de se limiter consciemment à obéir aux ordres aveuglément (si, si ! Ca arrive).
Mais on parle d'entreprise libérée, de gouvernance partagée ou participative, de gouvernance horizontale. Mais qu'est-ce que c'est exactement sinon qu'un transfert de gouvernance d'une personne (ou un groupe de personnes) à la gouvernance par un projet d'entreprise.
Faut-il rappeler les stigmates d'une organisation classique ? Managers épuisés, CEO incompris, contrôle de ce qui a été fait, réunions trop nombreuses et interminable, voire inutiles, burnout, bore out, absentéisme, turnover, difficulté de recrutement, formations inefficaces, désimplication, démotivation, sabotages, présentéisme, conflits, rumeurs, jalousie, peurs, prise de pouvoir, abus de pouvoir, opacité, absence de clarté des rôles, des fonctions, des responsabilités, frustrations, méfiances, lassitudes, menaces, harcèlement, ...
Une piste, et ce n'est pas la seule, qui travaille le fondamental de l'organisation et de centrer son attention sur la définition d'un projet d'entreprise qui est clair et qui fait sens. Définir son organisation sur sa mission de vie en d'autres termes qu'économiques uniquement et y définir politiques d'activités et comportements associés. Que ce projet puisse être conjugué de manière différente en fonction des différents services (compta, ventes, production, entretien, ...) afin que chacun puisse apporter un travail au service du projet, un travail qui vient apporter sa pierre à l'édifice : rassembler toutes les énergies dans une direction commune.
Un rêve ? Mais non ! Du bon sens.
L'impact ? Redonner du sens aux personnes qui travaillent et qui servent ainsi un objectif plus grand, qui a du sens, faciliter la délégation, développer l'implication et l'engagement, clarifier les objectifs pour tous, définir clairement les zones de pouvoir de chacun, le champ de son activité et de sa responsabilité, ...
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Et tout cela concerne bien entendu chaque partenaire de l'organisation : L'actionnaire au service du projet, l'administrateur au service du projet, l'opérationnel au service du projet, le CEO au service du projet, le manager au service du projet, Les employés, les ouvriers. Chacun son rôle et ce, connu de tous.
Imaginez ! Chacun a une partition claire et chacun sait que son voisin a également une partition claire mais pour son instrument. Chacun est compétent dans son domaine et tout le monde au service d'un même morceau et un chef d'orchestre qui montre le morceau, qui dirige, une salle appropriée pour le morceau, une campagne de promotion sur mesure. Chacun son rôle, sa compétence, sa responsabilité, pour l'amour de la musique, la beauté de la musique, pour apporter un quelque chose en plus à ceux et celles qui viendront écouter, ...
C'est l'exemple même de la vie, de la complexité de la vie, de la permaculture, du cosmos, ... C'est une loi universelle.
Plus de 90 % des organisations auront disparu dans quelques dizaines d'années. La raison principale ? Pas assez de capacité d'adaptation, de rapidité de réaction au plus près du terrain. Mais quand tout le monde connaît le projet, il est alors possible pour chacun de prendre des décisions opérationnelles, voire stratégiques qui vont dans le sens du projet...
C'est un des 3 éléments essentiels de l'évolution d'une gouvernance : Un projet d'entreprise clair qui va du sens sociétal aux comportements et objectifs à atteindre sur le terrain.
(La suite au prochain article).