Charge mentale
En échangeant avec des professionnels de l'industrie (donc des personnes potentiellement exposées mais pas des soignants) sur leur façon de vivre cette période, je suis frappée par le poids permanent et littéralement écrasant de la crise sanitaire sur la vie personnelle, familiale, sociale, professionnelle.
Ils estiment qu'un strict minimum de 30% à 40% de l'attention lui est en permanence dédié. En permanence ça veut dire chaque heure de chaque journée qui s'écoule, sans aucun répit. Bien sûr c'est un strict minimum, bien souvent l'attention entière est dédiée à cette gestion.
A cela s'ajoute l'imprégnation quotidienne par les nouvelles alarmantes renvoyées par tous les médias et évoquées dans toutes les conversations.
Au total une charge mentale écrasante qui a plusieurs effets :
- une disponibilité mentale réduite pour vivre sa vie, s'y projeter, organiser, des choses simples du quotidien à la résolution habituelle des problèmes professionnels (eux-mêmes souvent compliqués par la crise sanitaire)
- une fatigue permanente et une capacité amoindrie à jouir des petits plaisirs simples du quotidien qui parfois ne sont même plus perçus et identifiés, parfois une irritabilité (ras-le-bol !) qui bien entendu impacte à son tour la vie familiale, sociale, professionnelle
- du coup, une plus grande tendance, pour compenser, pour s'évader un peu, à se tourner vers des "shoots" de plaisir rapide et facile, sucre, tabac, série télé, achats inutiles mais momentanément satisfaisants ...
Et ça, en soi, ça questionne ... ou ça devrait.
Conseiller en gestion des ressources humaines at Sûreté du Québec
3 ansJ’ai travaillé sur ce sujet mais pas en contexte de pandémie.