CHAUFFE MARCEL
Chez Marcel, c’est le genre de table devant laquelle vous pouvez penser que la « Bible ne fait pas le moine ». Autrefois, ce bouchon patineux-poussiéreux dans un 4ème parfois engoncé dans sa bourgeoisie nous dit Les Echos « et chacun sait que les échos ne parlent jamais sans réfléchir ». Pourtant ! Bistrot récemment délaissé des bobos parisiens avertis, mais depuis, le nouveau propriétaire s’est mis à l’ouvrage, il ressuscite, et au bout de trois jours, Grand Dieu ! Il devient le Golgotha de la gastronomie française.
La carte palimpseste chauffe à vive allure sur la ligne. On monte de Paris à Lyon, tout en faisant de jolis détours au gré de l’ardoise. Il suffit de demander, car en cuisine, ça chauffe Marcel ! Exigu là où les tables sont collées mais où l’ambiance vous fait oublier la proximité avec votre voisine adepte de la Fashion Week avec son gros séant, et pourtant, ne mangera qu’un grain de riz. Une carte des « vieux » classiques de la gastronomie française bien exécutée à des prix raisonnables avec une jolie carte des vins.
Le patron, gentiment déglingué, t’accueille tout en bonhomie, et fait en sorte que tu te sentes comme à la maison. Le carpaccio de cochon dans lequel tout est bon ou encore la poêlée de girolles à la ventrêche et jaune d’œuf vous rendent marteau. Descendu des rochers de la « Brittany », les moules rafraîchies de légumes croquants raviveront la mémoire des adeptes du « Cunnilingus ». En dessert, entre la tarte aux pralines roses et le fromage blanc à la fleur d’oranger vous laisseront, de toute façon, un goût de trop peu.