"Chimie Verte", une "Chimie Durable" : enjeux et perspectives

"Chimie Verte", une "Chimie Durable" : enjeux et perspectives

La chimie est à la fois science et industrie de la matière. Ses produits et services irriguent le tissu industriel français et participent à la compétitivité de l’ensemble des industries aval telles que la pharmacie, l’aéronautique, les biens d’équipement, l’agroalimentaire, l’automobile, les produits de beauté, les biens d’équipement ou encore la construction.

Industrie dynamique, la chimie évolue volontairement vers une industrie appliquant les grands principes de la #chimieverte qu’il vaut mieux dénommer "#chimiedurable pour éviter toute confusion avec la #chimieduvégétal" ; c’est une chimie dans la ligne du développement durable, une chimie qui maitrise sa propre empreinte environnementale et qui contribue à réduire celle des autres secteurs applicatifs.

Un des enjeux de cette évolution est la question de la durabilité. Dans une économie basée sur la consommation, les produits ont tendance a avoir une faible durée de vie entrainant une consommation de ressources parfois non renouvelables et nécessitant un traitement du produit devenu obsolète. Or une économie durable doit réduire ses flux de matière et d’énergie. Dans le principe, il s’agit donc de passer d’une consommation de produits "non durables" (impact environnemental fort, durée de vie courte) à des produits "durables" (impact environnemental faible, durée de vie longue). Quatre leviers peuvent être mis en action d’une façon complémentaire :

Pour tous les produits, agir sur la durée de vie en intégrant l’exigence de durabilité dès la conception (éco-conception) ;

Pour les produits "périssables" de courte durée de vie et dispersables après usage (emballages alimentaires, produits d’hygiène et de beauté…), travailler sur l’impact environnemental en fabrication et en utilisation (procédés de fabrication éco-efficients, matériaux recyclables, efficacité des produits, ressources renouvelables) ;

Pour les produits "d’investissement" à longue durée de vie (automobile, aéronautique, navigation de plaisance…), travailler sur l’impact environnemental en utilisation et fin de vie (allègement, optimisation des carburants et des moteurs, amélioration des possibilités de recyclage) ;

Pour les produits qui resteront "non durables", se poser la question de leur suppression ou de leur substitution, éventuellement par des produits moins nocifs.

Le deuxième et le troisième volet sont déjà mis en œuvre et doivent être accélérés. Le premier et quatrième nécessiteront une poussée réglementaire forte et un programme sociétal (économie de la sobriété, économie de la fonctionnalité, valorisation des déchets).

Les voies d’accès à une chimie durable sont :

La durabilité intrinsèque qui consiste à utiliser des procédés de fabrication éco-efficients (sélection des matières premières, catalyseurs plus efficaces, biotechnologies, intensification des procédés), à mettre en œuvre les actions de "l’industrie du futur" en particulier l’utilisation du numérique, et à faire de l’éco-conception en intégrant l’analyse de cycle de vie dès le départ de la conception d’un nouveau produit ;

La gestion des ressources grâce à la substitution par des ressources renouvelables (agro-industrie, bioraffinage), à l’intégration de biotechnologies, à l’extraction de ressources à partir de déchets par le recyclage, à la substitution par des produits recyclés (plastiques, solvants…) ;

L’économie de la fonctionnalité qui consiste à vendre des services plutôt que des biens et donc à modifier le modèle d’affaires ;

L’intégration dans les filières en aval entraînant un impact global sur toute la chaîne de valeur (plastiques de performance dans l’automobile pour réduire le poids par exemple…) ;

L’apport de la chimie à la production d’énergie (panneaux photovoltaïques, hydrogène comme vecteur énergétique) et à son stockage (stockage de l’énergie intermittente par des batteries ou par la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau) ;

Le développement et la mise en œuvre de "technologies clés" comme les biocarburants, les technologies pour la chimie durable, les matériaux avancés et intelligents ;

L’écologie industrielle et territoriale à travers les plateformes industrielles PIICTO, La Mède, Berre (AMI Provence Industry’Nov)

Le développement de compétences spécifiques en recherche académique et en enseignement supérieur pour soutenir ces voies d’accès (label Cellule de Diffusion Technologique de Novachim attribué par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation)

La contribution au Comité Stratégique de Filière Chimie et Matériaux

Une collaboration étroite avec le syndicat professionnel #UICMéditerranée

Ces différentes voies d’accès sont prises en compte dans la feuille de route stratégique 2017-2020 de #Novachim et font l’objet d’actions précises.

@Patricia Guiraudie Directeur de Novachim


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