#Chine Un pas vers les semi-conducteurs, mais sans atteindre le nanomètre ! Episode 3

Dernière épisode de cette série sur la Chine inspirée de notre dernière conférence.

TSMC, le mastodonte qui écrase la concurrence chinoise

Il y a quelques années, la Chine avait dix ans de retard sur les technologies les plus avancées de moins de 10 nanomètres, notamment dans le domaine des semi-conducteurs. Aujourd'hui, la situation s'est améliorée, mais elle est encore loin de rivaliser avec les taïwanais de TSMC, qui contrôlent plus de 90 % de la fabrication de ces puces.

Les ambitions chinoises face à la machine américaine bien huilée

Le gouvernement chinois a compris qu'il ne pourrait pas rattraper les taïwanais et les Américains sur les technologies les plus pointues. Le pays a donc abandonné cette idée pour se concentrer sur d'autres aspects des semi-conducteurs. Mais le programme initial de 300 milliards de dollars annoncé sur cinq ans était sans doute trop faible par rapport aux montants investis "naturellement" par les dirigeants déjà bien installés dans leur métier et leur technologie. En effet, ces derniers investissent entre 120 et 150 milliards de dollars par an en R&D et en investissements.

Le blocus américain, une épée de Damoclès sur les projets chinois

Le bloc américain est un autre obstacle sur la route de la Chine. Les États-Unis ont activé un blocus des machines de lithographie (ASML) de dernière génération, ce qui interdit l'accès aux technologies les plus avancées. Par ailleurs, pour répondre au risque de blocus sur la lithographie plus mature, les Chinois essaient de racheter toutes les machines d'occasion qui traînent sur le marché. Cependant, le gouvernement américain peut réussir à convaincre cette entreprise hollandaise de ne plus faire de maintenance sur ces machines, ce qui réduirait leur espérance de vie utile à une courte durée.

Le gouvernement chinois cherche à limiter les importations de semi-conducteurs qui subissent 180 milliards de dollars par an, soit plus que les importations de pétrole. Mais face à une situation difficile, les Chinois ont fait une analyse fine des technologies clés pour se recentrer sur ce qui paraît atteignable. Ils ont lancé un plan pour que la Chine, qui produit 33 % des voitures mondiales, soit autonome à 70 % en 2030. Pour y parvenir, il faudra développer des semi-conducteurs de puissance, comme ceux utilisés dans les batteries pour les véhicules électriques , où les acteurs dominants sont Siemens et STMicro.

Les Chinois se recentrent sur les technos clés pour éviter la course à l'infiniment petit

Les Chinois ont également essayé de développer un outil de conception capable de piloter les machines, mais Huawei ne prétend pas aller au-delà de 14 nanomètres, alors que les Américains travaillent sur des puces de 3 nanomètres et moins. Dans l'automobile, où les gravures sont principalement supérieures à 14 nanomètres, il est donc possible que les entreprises chinoises rencontrent des difficultés à rivaliser avec les concurrents étrangers. Cependant, la Chine reste un marché automobile en croissance et les constructeurs chinois ont déjà connu un certain succès sur leur marché intérieur, ce qui pourrait leur permettre de continuer à investir dans la recherche et le développement de technologies plus avancées pour se différencier sur le marché mondiale.

En conclusion, la Chine est un acteur majeur de l'économie mondiale et son influence ne cesse de croître. Les sujets d'avenir à surveiller en ce qui concernent la Chine incluent les avancées technologiques dans les domaines tels que l'IA, la 5G et les énergies renouvelables, ainsi que la rivalité économique avec les États-Unis et d'autres puissances économiques. La Chine continue également d'investir massivement dans des secteurs tels que l'automobile et l'aérospatiale, ce qui pourrait également avoir un impact significatif sur l'économie mondiale dans les années à venir.