Cinquante nuances de gris

* Photo d'illustration - Jacques Chirac et la famille Dassault en complets gris

Produit du blanc et du noir, cette couleur est traditionnellement associée au monde laborieux de l’ère industrielle et de la consommation de masse. La classification de Newton, développée ensuite sur le mode ternaire rouge/jaune/bleu que nous connaissons actuellement, ne qualifie pas le gris, comme ses géniteurs le blanc et le noir au titre de couleur.

{costume en cachemire gris}

Alors que le gris dans les vêtements jusqu’au XVIIIème siècle était une norme, certes beaucoup moins prestigieuse que d’autres couleurs, les progrès dans la tenture à partir de cette époque signe un retour en grâce de celle-ci, que consacrera avec le bleu et le noir les révolutions industrielles.

En effet, le terne et peu saturé gris du peuple est revivifié par une saturation plus importante de la teinture et un travail d’éclaircissement évoluant du gris souris au gris perle, marquant ainsi un engouement durable.

{Détail d'une épaule d'une veste en gris caviar}

Aujourd’hui, pour nos tenues masculines, le costume gris uni est un élément fondamental de notre garde-robe, avec le costume bleu (de préférence bleu marine/bleu nuit) : C’est un choix de tissu, pourvu qu’il soit « toutes saisons » absolument sans aucun risque de sortir de ses habitudes.

Pourtant, nous le constatons, il existe à la fois une multiplicité de teintes de gris, de motifs, et d’appariements pour une garde-robe pouvant se décliner en de nombreuses versions. Envisageons le sous divers angles.

En termes de couleurs, il existe une multitude de variations de gris. Pour un costume uni, l’anthracite permet d’avoir un costume sombre proche du noir, utile pour les cérémonies et utilisable toute l’année.

Notre prédilection va au gris souris, tout à fait classique mais très beau, surtout s’il s’agit de flannelle ou de costume en cachemire.

Le gris perle ou gris clair est plutôt à éviter en costume complet. Néanmoins, un gilet gris clair s’accorde parfaitement pour une tenue formelle comme un mariage avec un beau costume bleu ; le pantalon gris clair, comme toutes les autres nuances de gris (hors l’anthracite à notre sens) est un élément de valeur permettant des combinaisons de dépareillé veste/pantalon.

Il existe une multitude de motifs, et nombre d’entre eux, pour les costumes de ville, font appel au gris. Parmi eux, le motif « Prince de Galles ». Ce motif alternant traditionnellement fils noirs et blancs peuvent être déclinés à l’infini selon la taille du motif ou le rajout d’un fil de couleur. Les puristes choisiront comme texture une flannelle, à l’instar de l’icône de l’élégance le roi Edouard VII.

Comme nous l’avons évoqué par ailleurs, la flannelle a perdu, sans jeu de mot (ou presque), de son lustre avec l’émergence de la climatisation et des tissus techniques après la seconde guerre mondiale. Mais des alternatives aussi légères que ce tissu traditionnel existe : le toucher d’un mélange laine et cachemire, est, lorsque cette laine est peignée comme la flannelle, un compromis où le toucher est plus doux. Certaines flannelles, italiennes surtout, sont aussi plus légères que certaines britanniques. 

Bref, le gris est la couleur qui permettra à votre garde-robe de prendre des couleurs. A un pantalon gris souris, tout sied !

{costume croisé en laine Super' 160 : Le combo parfait du costume statutaire !}

{détail d'une poche poitrine en Prince de Galles, avec les raccords correspondants... Pour satisfaire de la même manière les amateurs et The Royal Household... }

Cela ouvre de nombreuses perspectives pour des couleurs de vestes dépareillées, des motifs intéressants, puis, le temps passant, permettre à sa garde-robe de retrouver une saisonnalité par des textures d’habits différents. Mais auxquelles il est incontestable que le gris a sa place toute l’année.

Benoît Aguelon

www.blaisedesebaste.com  

Article initialement paru dans les publications du groupe Le Petit Versaillais

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