CLARTE ET VISIBILITE
Joël PONS – Président de Nouvelles Générations Européennes – 13 avril 2020
Depuis le 17 mars dernier, dans un contexte de crise sanitaire mondiale sévère et inédite, en France, décision a été prise par nos dirigeants et les spécialistes de la santé, d’un confinement généralisé de la population, confinement stricte, psychologiquement pesant, mais capital afin de sauver des vies et d’éviter aux hôpitaux et tous les personnels soignants de se retrouver confrontés à une surcharge de patients atteints, plus particulièrement en réanimation, le nombre de lits étant malheureusement limités. Ce que les spécialistes appellent la surveillance constante du « plateau épidémique ». ce plateau est encore trop haut.
Dans un langage guerrier et adapté à la gravité de la situation, au-delà des gestes barrières imposés et indispensables que nous avons tous adoptés ou presque (Il y a toujours des inconscients, des irresponsables et des égoïstes), trois lignes ont été mises en exergue par l’Etat.
La première, engagée, tellement courageuse et exceptionnelle, confrontée à chaque instant à la mort, à la vie et à l’espoir, celle du front des soignants, des chercheurs, de tous les personnels de santé publics et privés, des médecins, des pharmaciens, des personnels des EPHAD, des infirmières-ers indépendants, des policiers, des gendarmes et militaires, des pompiers…
La seconde, celle tout autant volontaire et exemplaire, malgré la peur au ventre quotidienne, de toutes celles et ceux qui continuent malgré l’épidémie de nous nourrir, d’assurer l’enseignement, le fonctionnement du pays et de la démocratie, l'information, la production de l’eau, de l’électricité, de l’acheminement des matières premières, l’enlèvement de nos déchets, le nettoyage des locaux privés et publics, de faire bénéficier aux plus fragiles de leurs formidables actions de solidarité si nombreuses et permanentes de jour comme de nuit…
Tout cela dans un état d’incroyable et d’inimaginable pénurie de respirateurs, de tests, de masques FFP2, chirurgicaux ou alternatifs, de blouses, de combinaisons, de lunettes de protection ou de protections tout court. Nous savons tous que nos remerciements, nos encouragements, le moindre geste individuel et solidaire à leur égard, leurs sont d’un grand soutien et nous nous devons de continuer à le faire à chaque instant. Et demain surtout, au moment de « L’APRES » tant espéré, il ne faudra jamais, non jamais, oublier ce qu’ils auront réalisé comme exploits personnels et collectifs pour nous tous.
Et puis, il y a la troisième ligne… Celle, que certains ont déjà considéré et qualifié de « privilégiée », les confinés chez eux. Dans un esprit d’unité nationale et de bon sens on ne peut et on ne doit, ni le dire, ni même le penser. La liberté d’aller et venir est un bien précieux et en être privé (c’est en ce moment que l’on se rend compte d’ailleurs du calvaire des prisonniers) représente aussi un effort considérable, un univers de souffrances psychiques et psychologiques, comme celle de la perte de l’être cher, le manque de liens sociaux, des proches, des amis, la promiscuité de logements exigus, notamment en milieu urbain et pour les familles nombreuses, l’isolement notamment pour les personnes âgées à domicile en ville ou à la campagne, l’état très dégradé des malades sauvés et rentrés chez eux, que l’on montre parfois du doigt, la surveillance et l’angoisse de sa propre santé sans oser aller voir le médecin de peur de déranger inutilement ou d’attraper le virus, le maintien des entreprises sans personnels, la sauvegarde de son statut d’indépendant ou de patron de PMI-PME, la perte de son emploi, la gestion du travail à domicile, des enfants, des jeunes et des anciens, la gestion de soi-même, de ses occupations, de son anxiété, de ses propres réflexions, et malheureusement en forte augmentation, la gestion de la violence et de la maltraitance, dans un confinement qui dure et qui va encore durer, on le sait, mais pour combien de temps encore ?
Alors, dès à présent, on nous doit à tous (les trois lignes) clarté et visibilité. Nous sommes en demande d’un grand message commun pour comprendre et rester unis, un message qui s’applique à tous et ne voulons plus des élucubrations ou des mesures sanitaires au gré du vent qui tourne, qui des Professeurs aux traitements miracle, qui du généraliste en mal de publicité, qui du politique en manque d’opposition, qui des médias distillant leurs vérités, qui des réseaux sociaux… Pas de mesures ou de décisions différentes prises constamment ici ou là par simples arrêtés municipaux qui viennent troubler l’essentiel et l’efficace. Nous n'attendons pas toutes les solutions maintenant, mais nous sommes tous capables d’entendre le pire, de l’accepter et de le respecter dans l’intérêt de tous, malgré la détresse, les efforts et les contraintes, à une seule condition, que le message soit fort, éthique, clair, lisible et cohérent.
Ce message nous l’attendons maintenant, avec calme, dans la solidarité et la protection les plus absolues de chacun vis-à-vis de chacun, et ce soir à 20 H 02 le Chef de l’Etat, Emmanuel MACRON, devra nous le livrer de manière nette et précise.
Car demain nous appartient à tous, sans exceptions.