Coaching et thérapie narrative

Coaching et thérapie narrative

Pensant avoir définitivement quitté le stylo narratif après sa dernière contribution parue dans un collectif en 2022, Pierre Blanc-Sahnoun nous offre un nouveau regard, un recadrage qui nous apporte une bouffée d’oxygène, sur les fondamentaux thérapeutiques du questionnement narratif. « Comment rétrécir un dragon sans se brûler les ailes - l'art des questions puissantes en coaching et thérapie narrative » nous invite à une mise à jour de notre pratique d’accompagnement narratif souvent trop figée ou statufiée à partir de l’ouvrage de référence « Maps – Cartes des Pratiques Narratives » de Michael White. Comme si à l’époque tout avait été dit, et qu’il ne restait plus aux praticiens à dérouler un mode d’emploi, voire à interpréter pour les plus courageux.

Depuis son entrée en France en 2004 grâce à Mediat Coaching la thérapie narrative s’est abritée derrière son seul substantif (également adjectif substantivé) « pratique », un sorte de mot neutre. Tout est pratique « exécution, une mise en action des règles, des principes d'une science, d'une technique, par opposition à la théorie » selon le Larousse. A mon sens bien loin de la notion de « justice sociale » qu’avait à son origine la thérapie narrative nous rappelle Pierre Blanc-Sahnoun.

Le « coaching narratif » n’a pas osé s’emparer dans la doctrine et l’enseignement du vocable thérapie, on le comprend certes mais avec regret, en raison de son champ pratique, trop proche de l’entreprise. Mais pourquoi ne pas oser revendiquer son berceau, sous la forme de la notion de thérapie narrative utilisée ou adaptée à l’accompagnement professionnel.  

Dans son ouvrage, Pierre Blanc-Sahnoun dérigidifie nos références, nous invite comme le souhaitait Michaël White avant son décès prématuré en 2008 à ouvrir les cartes narratives, à aller au-delà de ses mots et de ses théories. Loin de moi l’idée d’affirmer que les coaches pourraient s’affirmer thérapeutes narratifs, nous connaissons la nécessité déontologique, professionnelle et étique de protéger le titre de thérapeute. Se revendiquer de la thérapie narrative pour nourrir son art de coacher fait-il de nous des thérapeutes ?

David Epston et Mickaël White n'évoquent que la thérapie narrative. Il est est de même tout au long du livre de Pierre Blanc-Sahnoun. Il se présente pourtant "que" comme un pionnier du coaching d’entreprise. Avec son immense expérience, nul besoin pour lui évidemment de se décomplexer vis à vis de cette notion, mais ce n’est pas le cas de tous les coaches qui se heurtent à ce mot de "thérapie", comme une pierre chaude que l’on ne saurait où poser dans notre identité professionnelle. Certains se rassureront certainement à lecture de « Comment rétrécir un dragon sans se brûler les ailes ». Merci Pierre.

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