Comment choisir ses équipiers pour une mission au cœur d'un biotope complexe?
Lorsque j’ai réfléchi aux besoins de l’expédition amazonienne « Les Ecailles de la Forêt », j’ai pu rapidement établir un cahier des charges sur les profils nécessaires. Ces expéditions ayant des budgets limités, il semble particulièrement important de choisir les bonnes personnes.
Tout d’abord:
Puis:
Enfin:
Dès le début, il me fallait un bras droit ayant des qualités spécifiques: scientifique, expérimenté et excellent dans le travail d’équipe. Sans hésitation mon choix s’est porté sur un herpétologue expérimenté, plein d’humour et dont j’étais sûr des qualités techniques et humaines car je le connaissais depuis quelques années.
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Le fixeur local est indispensable. Il doit avoir un réseau important dans son pays, connaître la législation en vigueur, débrouillard et « apporteur de solutions ». C’était pour moi très facile, j’avais déjà travaillé en Equateur avec William, dont j’avais pu constater son efficacité et partager des moments en forêt lors d’une autre expédition.
Il fallait étendre l’équipe scientifique. Un spécialiste des amphibiens de Guyane puis un ornithologue ont été rapidement choisis. Lors des premiers échanges, le courant est de suite très bien passé. Il est assez facile de trouver des experts dans un domaine mais il est nettement plus compliqué de trouver des gens qui peuvent travailler dans un milieu loin de tout confort et dans un parfait esprit de groupe.
Pour l’équipe vidéo, nous avions fais le choix d’un binôme de jeunes caméramans, sortis de l’IFFCAM de la Rochelle. Ils n’avaient aucune expérience du milieu amazonien, mais leurs travaux dans d’autres contrées lointaines et leurs motivations nous ont rapidement convaincu. Nous avons aussi décidé quelques semaines avant la mission d’ajouter une personne de plus dans cette équipe. Notre choix s’est porté sur une caméraman que j’ai rencontré lors d’un autre tournage: 20ans d’expérience et une bonne humeur à toute épreuve.
Il fallait aussi un « couteau suisse », une personne possédant des compétences multiples à la fois d’organisation (billets d’avion, réunions), d’administration (gestion des partenariats, des fiches individuelles, des assurances), de terrain (analyse de risques et expérimentée en milieux isolés). Une amie de longue date répondait à tous ces critères et le choix semblait évident tant j’étais sûr de sa capacité à s’intégrer facilement dans cette équipe.
Pour le support médical, il fallait une personne ayant de solides connaissances du milieu amazonien, spécialiste de la médecine de terrain et d'urgence.
Mais alors quel est le point commun à toutes ces personnes:
Ce sont avant tout de parfaits équipiers, toujours de bonne humeur même lorsque les situations sont délicates et inconfortables , désireux d’aider leurs collègues et accessoirement excellents dans leurs domaines.
Un haut niveau de compétence associé à un niveau élevé de capacité à travailler en équipe représente le coéquipier parfait. Je préfère mille fois avoir une personne avec un niveau moyen de compétence mais excellent dans le travail d’équipe plutôt que l’inverse car ce serait des profils quasiment impossible à gérer dans une expédition. Pour sûr personne ne veut une personne ayant des capacités techniques faibles ainsi qu’une capacité de travail d’équipe faible. Mais une personne avec des capacités techniques limitées pourra toujours devenir excellente si son niveau et son envie de travail en équipe sont très élevés. Tout le monde à envie de prendre cette personne sous son aile, la faire grandir et la faire évoluer.
salarié
9 moisCette réflexion est nécessaire pour tout encadrant, un élément fédérateur, et un vrai choix pour chaque poste. Il est intéressant de se rendre compte que pour une expédition de ce type, la méthode est appliquée comme pour le monde du travail! Le résultat prouve que tu as fais les bons choix!