Comment gérer un portefeuille d'actions avec des options ?
Episode 2 - 4
Le choix de la stratégie « Strangle » ou « Straddle » dépend des habitudes de chaque investisseur.
Dans la pratique, le « Strangle » est une stratégie plus adoptée que le « Straddle » pour initier
une position. En revanche, ces stratégies sont toutes deux souvent utilisées pour
gérer des positions potentiellement perdantes en décalant notamment la vente de
CALL et de PUT dans le temps. Nous y reviendrons plus tard.
3) Vente de « Guts »
(Vente d’un CALL dans la monnaie + Vente d’un PUT dans la monnaie)
Un investisseur vend simultanément 1 CALL 5900 à 190 € + 1 PUT 6200
de même échéance à 215 €.
L’indice cote actuellement 6050.
Il encaisse au total : (190 € + 215 €) x 10 (quotité)) = 4050 € (encaissement brut)
La prime nette encaissée est égale à la différence entre les primes totales encaissées
et l’écart entre les deux prix d’exercice soit :
(190 € + 215 € primes encaissées) - (6200-5900) =105€ (cf. hypothèse 1 au-dessous),
soit l’équivalent des valeurs temps des deux primes.
La stratégie a 2 points morts : 6200 + 105 € (prime nette encaissée) = 6305 et
5900 – 105 € (prime nette encaissée) = 5795
Vente de « Guts »
Hypothèse 1)
Si à l’échéance, l’indice termine dans la zone optimum entre les 2 prix d’exercice soit
au-dessus de 5900, mais au-dessous de 6200, l’investisseur gagne son pari et réalise
son gain maximum qui est la prime nette encaissée de 105 €.
Par exemple, à 6100, le gain maximum est de (5900 - 6100) + (6100 - 6200)
+ 405 € (encaissement) = 105 €
Hypothèse 2)
Si à l’échéance, l’indice clôture à 6305 ou à 5795 l’investisseur ne fait ni gain ni perte.
Ce sont les 2 points morts de la stratégie.
Hypothèse 3)
Si à l’échéance, l’indice clôture à l’extérieur des 2 points morts, soit au-dessous de
5795 ou au-dessus de 6305, l’investisseur réalise une perte potentiellement illimitée !
Étant données les primes élevées, cette stratégie est rarement utilisée pour initier une
position. En revanche, l’idée de « Guts » est très utile pour gérer des positions
perdantes.
Catégorie 7 – Parier sur un point (ou des points) précis du sous- jacent
1) Achat de « Call Butterfly » (ou Achat de « Put Butterfly »)
(Achat d’un CALL + Vente de deux CALL supérieurs + Achat d’un
CALL encore supérieur)
Cette stratégie revient à un achat de CALL. Mais le gain est plafonné à l’écart des
deux premiers prix d’exercice moins la prime totale payée. Celle-ci est aussi la perte
maximum si le pari est perdu.
Supposons qu’un investisseur parie sur un indice à 6150.
Il achète 1 CALL 6100 à 95 € et vend simultanément 2 CALL 6150 à 70 € et
achète 1 CALL 6200 à 50 € de même échéance.
Il décaisse au total : (- 95 € + (2 x 70 €) – 50 €) x 10 (quotité) = - 50 €.
Cette stratégie possède 2 points morts : 6100 + 5 (prime décaissée) = 6105 ou à
6200 – 5 (prime décaissée) = 6195
Achat de « Call Butterfly »
Le point optimum de la stratégie est 6150.
Hypothèse 1)
Si à l’échéance, l’indice termine à 6150.
Le CALL 6100 acheté perd (- 95 € prime décaissée + 50 € CALL exercé) soit 45 €
Les 2 CALL 6150 vendus gagnent 140 € (70 € x 2).
Le CALL 6200 acheté perd 50 € (prime payée).
Gain total : - 45 € +140 € – 50 € = + 45 € x 10 (quotité) = 450 € par stratégie.
Nous pouvons également raisonner ainsi :
50 € (CALL 6100 exercé) – 5 € (prime totale investie)
Gain total : 45 € x 10 (quotité) = 450 € par stratégie.
Hypothèse 2)
Si à l’échéance l’indice termine à 6105 ou à 6195 le gain sur la stratégie est de 0.
Ce sont les points morts de la stratégie.
Hypothèse 3)
Si à l’échéance l’indice termine au-dessous de 6100 ou au-dessus de 6200, la perte
maximum est de 5 € (prime décaissée).
Dans cet exemple, nous avons choisi un écart identique de 50 points entre les trois
prix d’exercice.
En revanche, l’écart pourrait être 75, 100 points … Il est également possible que les
écarts entre les 3 prix d’exercice soient différents :
Acheter 1 CALL 6100
Vendre 2 CALL 6150
Acheter 1 CALL 6250
etc…
Le résultat est également différent.
Cette stratégie est souvent utilisée peu avant la date de l’échéance des options pour
deux raisons : la moindre incertitude et le montant plus faible des primes.
Le raisonnement est le même pour l’Achat de « Put Butterfly », dans le sens
inverse.
4) Vente de « Put Ratio » (ou Vente de « Call Ratio »)
(Achat d’un PUT + Vente de deux PUT inférieurs)
Supposons qu’un investisseur parie sur un indice à 5700.
Il achète 1 PUT 5800 à 45 € et vend simultanément 2 PUT 5700 de même
échéance à 30 €.
Il encaisse au total : (- 45 € + (2 x 30 €) x 10 (quotité)) = 150 €
Le point mort de la stratégie : 5600 (prix d’exercice) - 15 € (prime encaissée) = 5585
Vente de « Put Ratio »
Hypothèse 1)
Si à l’échéance, l’indice clôture à 5700
- Le PUT 5800 acheté gagne (+100 € (PUT exercé) - 45 € (prime payée)) soit
55€
- Les deux PUT vendus gagnent (2 x 30 €) soit 60 €
Résultat global : 55 € + 60 € x 10 (quotité) = 1150 € par stratégie.
Nous pouvons également raisonner de la façon suivante :
Le gain de « Put Ratio » égale l’écart entre les deux prix d’exercice plus (ou moins) la
prime encaissée (la prime décaissée).
100 ((5800 – 5700) + 15 € x 10 (quotité)) = 1150 € par stratégie.
C’est aussi le gain maximum de la stratégie.
Hypothèse 2)
Si à l’échéance, l’indice clôture à 5585, c’est le point mort de la stratégie.
La stratégie ne réalise ni gain ni perte.
Hypothèse 3)
Si à l’échéance, l’indice clôture au-dessous de 5585 (point mort), la perte est
potentiellement illimitée.
Le raisonnement est le même pour le « Call Ratio » dans le sens inverse.
En général, cette stratégie est utilisée vers la fin d’un mouvement fort et au moment
où la volatilité implicite (et donc la prime) reste encore élevée.
5) Achat de « Call Ladder » (ou Achat de « Put Ladder »)
(Achat d’un CALL + Vente d’un CALL supérieur + Vente d’un autre CALL encore
supérieur)
Un investisseur achète 1 CALL 6100 à 95 € et vend simultanément
1 CALL 6150 à 70 € et 1 CALL 6200 à 50 € de même échéance.
Il encaisse au total : (- 95 € + 70 € + 50 €) x 10 (quotité) = 250 €
Le point mort égale l’écart des deux premiers prix d’exercice + le troisième prix
d’exercice + la prime totale encaissée (ou - la prime totale décaissée).
Soit : (6150 - 6100) + 6200 (3 ème prix d’exercice) + 25 € (prime encaissée))
= 6275.
Achat de Call Ladder
A la différence du « Call Ratio », le « Call Ladder » a une zone optimum entre 6150 et
6200.
Hypothèse 1)
Si à l’échéance, l’indice termine entre 6150 et 6200, par exemple 6180 :
- Le CALL 6100 acheté perd 15 € (+80 € (CALL exercé) - 95 € (prime payée))
- Le CALL 6150 vendu gagne 40 € (-30 € (CALL assigné) +70 € (prime
encaissée))
- Le CALL vendu 6200 gagne la prime encaissée : 50 €
Gain total : -15 € + 40 € + 50 € = 75 € x 10 (quotité) = 750 € par stratégie.
Hypothèse 2)
Si à l’échéance, l’indice clôture à 6275, il n’y a ni gain ni perte, c’est le point mort de
cette stratégie.
Hypothèse 3)
Si à l’échéance l’indice clôture au-dessus de 6275, la perte devient potentiellement
illimitée.
Le choix de l’écart entre les prix d’exercice dépend de l’investisseur. Ces
écarts ne sont pas nécessairement identiques.
Le raisonnement est identique pour la stratégie « Put Ladder » dans le sens inverse.
A suivre ...