Comment j’ai dit merde à la souffrance au travail. Et pourquoi j’aimerais vous aider à pouvoir en faire autant !
Aujourd’hui, je décide de créer mon entreprise autour d’un sujet qui me tient beaucoup à cœur : apporter de l’aide immédiate aux personnes qui se sentent isolées et impuissantes face à leur souffrance psychique.
Beaucoup d’entre vous m’ont félicité pour cette initiative et me demandent comment m’est venue l’idée. Alors j’ai décidé de vous faire part de mon histoire et de mes plus profondes convictions.
Performance, quand tu nous tiens 😉
J’ai été élevée dès ma plus tendre enfance dans le culte de la performance : réussir coûte que coûte ses études puis sa vie professionnelle, montrer toujours la plus belle image de soi, ne jamais parler de ses problèmes, de ses doutes ou de ses faiblesses, avoir toujours le plus haut poste, le plus haut salaire…
Et pourtant, je voyais la dégradation des conditions de travail,
Et pourtant, au fond de moi, j’étais heurtée par une culture des entreprises en contradiction avec mes valeurs profondes…
Et pourtant, j’avais des convictions, j’avais une expertise dans la Qualité de Vie au Travail et j’avais même essayé à maintes reprises de la proposer aux directions…
Mais face à divers refus pour des raisons financières et politiques, je me suis résignée à continuer comme si de rien n’était…
Jusqu’au jour où je tombe…
Je tombe… En plein milieu d’une réunion qui se passe bien, je sens une émotion forte monter d’un coup, comme si la terre allait s’écrouler et je suis allée directement aux toilettes pour m’y réfugier et essayer de respirer comme je pouvais. J’ai cru ce jour-là que j’allais mourir…
Et depuis, mon état se dégradait et je devais être arrêtée pendant un mois puis quitter mon « super » job pour aller mieux.
Je sentais physiquement que ça n’allait plus mais j’avais honte… et quand j’en parlais à mes proches, je ne me sentais pas comprise et jugée quasiment anormale, en fait, au fond, je me sentais perçue comme une « grosse merde ».
La plupart des gens me disaient : « Mais enfin Mai, tu as tout pour être heureuse, tu as un super job, bien payé et qui te plaît, alors que veux-tu de plus, qu’est ce qui ne va pas ? »
Et là, tu te poses tout un tas de questions : « Suis-je plus bête qu’un(e) autre ? Pourquoi est-ce que je me sens mal alors que d’autres rêveraient d’être à ma place ? Qu’est ce qui ne va pas chez moi ? »
Dans ces moments-là, on se sent seul(e) au monde. Mais en fait, on est des millions à avoir des moments aussi difficiles quel que soit le contexte : dégradation des conditions de travail, manipulation par des pervers narcissiques, piège d’avoir une personnalité de perfectionniste, peur de mal faire, peur de perdre son emploi, peur de tout un tas de choses, sans compter la perte de sens et de repères !! Notre société nous fournit une multitude de facteurs qui expliquent que l’on puisse être déstabilisés et angoissés !
Il parait même que l’on est plus de 5 millions en France à présenter des risques de troubles mentaux relatifs au travail ! Cela représente au final des dépenses faramineuses pour les entreprises et notre système de santé : pas moins de 106 milliards d’euros sont annuellement dépensés en lien direct avec les problèmes de santé au travail (dont près de 80 milliards liés aux problèmes d’absentéisme, en hausse de 33% depuis 2016 😖).
(Source : les Echos, INRS, Institut Sapiens, ARACT)
Ça fout les jetons non ???
Comment vais-je faire pour m’en sortir ?
A qui je peux demander de l’aide et est-ce utile ?
Alors me viennent beaucoup de questions bourrées d’appréhension…
- Mes proches : mmh… même si on est proche, pas sûr qu’ils me comprennent vraiment et d’ailleurs, ce n’est pas évident pour eux (malgré la chance d’avoir des gens qui m’aiment et me soutiennent comme ils peuvent)
- Sur les réseaux sociaux : j’ai eu de la chance de rencontrer de belles personnes essayant de trouver des mots réconfortants mais qui ne sont pas forcément aptes à comprendre car ils ne l’ont jamais vécu… parfois aussi j’ai commis l’erreur de me confier à des personnes qui en fait n’étaient pas bienveillantes !
- Au travail : ah non alors, surtout pas !!! T’imagine… s’ils sentent que ça ne va pas… et d’autant plus avec mon poste dans la direction... Que vont-ils penser de moi !? Comment je vais rester crédible ?
- Les centres d’appels anonymes : allez, attends, je ne vais pas aussi mal que ça quand même... Et puis, parler au téléphone avec quelqu’un que je ne connais pas et que je ne connaitrai jamais, ça me gêne !
- Les psychologues : sont-ils vraiment compétents ? Que peuvent-ils comprendre à mon univers au boulot ? Est-ce que je vais trouver le bon ? Ça coute très cher et ça risque d’être long…
- Les psychiatres : cool, c’est remboursé en grosse partie par la sécu mais si c’est pour prendre des médicaments et attendre longtemps pour avoir un rendez-vous, ce n’est même pas la peine !!
- Un coach : il a l’avantage de connaitre le monde de l’entreprise et de m’apporter des solutions pragmatiques mais ce n’est pas un psy et les séances me coûtent plus chers : va-t-il me convenir ?
Oui, comme beaucoup de gens, j’ai eu beaucoup d’appréhension avant d’oser demander de l’aide.
… Mais j’avais surtout une envie plus forte que tout : celle de m’en sortir !
Oui, même si je voulais continuer à nier ma situation, je ne pouvais plus, car mon corps me disait l’inverse : il fallait que je fasse quelque chose !
Avais-je envie de continuer à souffrir et de donner cette vision du monde à mes enfants ?
Non, j’ai envie d’aller mieux, de m’en sortir et pour cela, je vais mettre mes chances de mon côté.
Alors j’ai pris rendez-vous avec différents spécialistes : thérapeutes et coach. Oui, la totale!!!
Déterminée que je suis, j’ai demandé différentes aides pour pouvoir travailler sur différents axes et je dois dire que j’ai trouvé des personnes formidables qui aiment véritablement leur métier et qui m’ont donné des armes pour aller mieux!!!
L’aide extérieure, mes réflexions et ma volonté m’ont permis notamment :
- D’apprendre à accepter les choses,
- De prendre le temps pour prendre soin de soi,
- De travailler sur mes croyances limitantes qui en réalité me polluaient la vie,
- De travailler sur mes aspirations profondes (mon WHY)
- De couper court à toute relation avec des personnes toxiques, etc…
- De ne pas hésiter à faire ce qui me plaît…
Mes appréhensions se sont envolées et je ne remercierai jamais assez le dévouement des thérapeutes et coach qui m’ont accompagnée.
J’aurais guéri plus vite si j’avais eu ça …
Toutefois, je reste convaincue qu’en plus de l’accompagnement des spécialistes, il me manquait :
- Un environnement où j’aurais pu me confier à d’autres sans me sentir « anormale » ou avoir l’impression que l’on me colle une quelconque étiquette
- Un dispositif qui me permettrait de pouvoir me confier à tout moment, notamment pendant l’attente d’un prochain rendez-vous de psy ou coaching, tellement le temps entre deux rendez-vous peut sembler long.
- Un dispositif qui me permettrait de ne plus me sentir seule face aux problèmes
Je pense très sincèrement que j’aurais pu éviter beaucoup de souffrances et gagner beaucoup de temps si j’avais eu la possibilité d’en parler plus tôt, dans un environnement sain, sans tabou et sans jugement.
Cette expérience m’a été très bénéfique car cela m’a permis de retrouver ma trajectoire, en accord avec mes valeurs profondes : agir pour aider les personnes à trouver leur place et donc mieux s’épanouir dans un monde qui peut parfois être violent et déshumanisé.
Maintenant que je m’en suis bien remise, je veux me servir de toutes mes compétences et de mon vécu pour aider au mieux à mon tour d’autres personnes en difficulté à éviter de se sentir seules et abandonnées face à leurs questionnements, à leurs peurs et à leurs doutes...
N’hésitez pas à me laisser vos commentaires, je me ferais un plaisir de vous répondre et de vous parler de mes projets 😊
Ingénieur pédagogique multimédia | Administrateur des plateformes pédagogiques
4 ansFélicitations pour votre courage, votre parcours. Merci de montrer votre exemple, et d'accompagner celles et ceux qui en ont besoin pour aller mieux dans leurs environnements de travail. Le Bonjour à Bruno Fridlansky 🙂
Correspondant Handicap et Réforme Médicale au Département RDS. RATPGroup
5 ansTrès beau témoignage Mai ! Nous défendons une cause commune : que les salariés qui souffrent au travail n'aient plus peur d'en parler, de dire leurs difficultés sans craindre d'être ignorés, méprisés, ou pire encore moqués. Les entreprises doivent mettre en place une véritable politique de prévention des Risques Psychosociaux pour espérer faire baisser cette progression inquiétante du stress au travail ! Le thème de la santé mentale ne doit plus être un tabou. Il faut aussi faire évoluer les mentalités sur le fait que nous sommes tous différents face à la gestion des émotions. Chaque salarié réagit différemment face aux difficultés de la vie professionnelle. Il faut tenir compte de cela et accompagner ceux qui, à un moment donné de leur carrière, sont en difficulté. Je reprends le thème de votre dernier post : "Changez vous d'enfants quand ils ne répondent pas à vos attentes ?" Vous faites un beau parallèle entre un enfant en difficulté scolaire et un salarié qui lui aussi souffre d'une problématique. C'est exactement la même chose. Il faut accompagner les salariés en difficulté temporaire et les aider à surmonter cette épreuve. Nous touchons à un thème extrêmement important pour les salariés français, celui de la reconnaissance. Merci encore pour ce témoignage à coeur ouvert ! Et plein de réussite pour votre projet !
Coach professionnelle, Guide Conférencière, formatrice, spécialiste des transitions, #Coaching #sciencesducomportement #sciencescognitivesetcomportementales #ANC #guidagetouristique #guideconferencière
5 ansMerci Mai pour ton authenticité et ce témoignage poignant et plein de vérité. Belle route à ton projet et quelque chose me dit que les nôtres vont bientôt se croiser.. Comme un vent d'Oz'Alizés :-) ...
consultant
5 ansLes racines dans lesquelles votre projet prend ses sources , comme ce que vous êtes profondément ,me paraissent garants d'une réussite où l'humanisme et la compétence auront auront les places principales. Bonne route Mai.
ancien directeur general
5 ansJe ne dirais qu’une chose human first chez haapyfew.com je n’ai rien de plus à ajouter pour trouver un sens au lèves toi et marche . Épanoui apaisé rayonnant sont des termes qui réapparaissent et stimulent merci aux 10 intelligences cognitives