Comment manipuler son entourage (et peut-être le monde, qui sait ?)

Oui, c’est moche et pas très éthique, mais si ca peut vous éviter d’avoir à faire la vaisselle de temps en temps, c’est bien pratique.

Si jamais cet article vous inspire plus à manipuler le monde qu’à esquiver la vaisselle, c’est que vous êtes certainement très narcissique et/ou psychopathe, bref je ne voudrais pas être alarmant mais vous êtes dangereux.

Je vais donc tenter de vous expliquer les bases pour convaincre la personne en face de vous et la faire complètement changer d’avis et ce, peu importe la situation de départ.

Bon évidemment si la personne que vous souhaitez convaincre maitrise également les techniques qui vont suivre ça risque d’être épique. D’ailleurs je suis curieux de savoir comment ça se passe dans un couple ou les deux conjoints sont commerciaux. Si c’est votre cas, n’hésitez pas à me dire comment ça se passe en commentaire, je suis curieux. Personnellement, je pense que si c’était mon cas je n’essayerais même pas de rentrer en négociation et toutes nos décisions de couple seraient prises à coup de pierre, feuille, ciseaux.

Commençons par les pièges à éviter :

L’erreur qui revient le plus souvent c’est l’excès de confiance en ses arguments.

On part souvent avec l’idée que tel ou tel argument convaincra forcément la personne en face de soi mais cet argument ne convainc que vous pour le moment.

Exemple : « Je ne peux pas faire la vaisselle parce que je suis fatigué »

Argument rarement entendu par l’autre vu qu’il ou elle est aussi fatigué(e) quand on parle de vaisselle.

Donc vous, vous aviez tout misé sur l’empathie de votre interlocuteur en étant sûr que votre argument ferait mouche mais tout ce que vous allez gagner c’est un :

« Moi aussi je suis fatigué tu crois quoi ! »

Suivi de la longue liste de ce qu’il ou elle a fait dans la journée. En même temps vous n’aviez qu’a vous taire avant de balancer le premier argument qui vous passe par la tete.

Notez que l’argument de la fatigue ne fonctionne jamais lorsque vous avez des enfants puisque toute personne adulte vivant avec des enfants a dépassé le stade de la fatigue depuis longtemps et vit dans une sorte d’épuisement permanent (désolé du spoil pour ceux qui aimeraient en avoir).

La seconde erreur qui revient régulièrement c’est de couper la parole à la personne que l’on essaye de convaincre. À part générer de la frustration chez votre interlocuteur, ça n’est d’aucune utilité.

Et c’est avant tout extrêmement énervant. Si vous coupez la parole de tout le monde en permanence vous avez peut-être plus un problème d’éducation que d’écoute…

La troisième c’est de faire constater frontalement à l’autre qu’il ou elle a tort, c’est la meilleure manière de faire pour fermer le dialogue.

Juste pour que vous visualisiez bien ce que ça donne si on synthétise :

Personne A : Je suis convaincu que la terre est ronde

Personne B : Non tu as tort

Personne A : Ah oui tu as raison elle est plate

On est d’accord que ça ce passe rarement comme ca.

Au passage, si vous êtes convaincu que la terre est plate vous avez un problème et si en plus vous lisez toujours cet article dans l’espoir de conquérir le monde, vous êtes dans le cumul, reprenez-vous en main.

La première chose à faire c’est donc de se taire. Ça peut paraître particulier mais c’est en parlant peu que vous finirez par convaincre.

N’avancez jamais un argument si vous n’êtes pas à 100% sûr qu’il soit parfaitement approprié.

Laissez parler et faites parler votre interlocuteur.

Pour schématiser tout ça prenons Tetris ( je sens bien que vous ai perdu la, mais attendez un peu vous allez comprendre)

Convaincre c’est un peu comme jouer à Tetris, le but est de placer le bon argument, au bon endroit, au bon moment.

Mais la grande différence c’est que dans la vraie vie, on joue à l’aveugle.

Et quand on joue à l’aveugle, le risque c’est d’empiler les arguments les uns au-dessus des autres sans savoir si cela a un sens ou non, et croyez moi c’est le plus court chemin vers la cuisine.

Donc pour éviter d’abimer vos mains si fragiles, il va falloir découvrir la partie cachée de votre adversaire (parce que oui quand on parle de vaisselle on parle bien d’adversaire, il n’y a plus de famille, de coloc ou d’amis, c’est la guerre).

En clair, avant de donner un argument on va s’assurer qu’il sera entendu et accepter par l’autre et le secret pour ça c’est :

1. De poser des questions et répondre par des questions
2. Faire parler son interlocuteur et l’écouter
3. Ne pas le contredire de manière brutale
4. Ne pas lui couper la parole

Bref tout ce qu’on a dit plus haut.

Suivez un peu sinon on ne va pas s’en sortir !

Exemple :

Personne A : « C’est à ton tour de faire la vaisselle ! »

Vous : « Tout à fait néanmoins pourrais-tu la faire toi ? »

On sait jamais, parfois l’audace ça paye. Si vous prenez un oui, là, tout de suite ,vous avez gagné en faisant très peu d’efforts.

Personne A : « Non. »

Vous : « Pourquoi non ? »

Personne A : « Parce que c’est ton tour. »

Vous : « Oui j’ai bien entendu que c’était mon tour, mais pourquoi tu ne voudrais pas prendre mon tour ? »

Personne A : « Ben j’ai la flemme. »

Vous : « Ok, donc si tu n’avais pas la flemme tu aurais pris mon tour ? «

Personne A (qui commence à être prise au piège mais qui ne le sait pas encore) : « Heuuuu oui peut-être. »

Vous : « Peut-être ou oui ? Si tu n’avais pas la flemme tu l’aurais fait pour moi ? »

Personne A : « Oui mais la j’ai la flemme donc bon. »

Là on vient de passer une étape importante. Même si on s’en doutait, c’est la flemme qui l’empêche de faire la vaisselle et maintenant qu’on en est sûr on va pouvoir attaquer.

Vous : « Ok, qu’est-ce qui ferait que tu n’aies plus la flemme ? »

Personne A : « Ben que tu la fasses. »

Vous : « Ah ah excellent (toujours valoriser votre interlocuteur c’est important) ! Plus sérieusement, j’entends bien que tu as la flemme néanmoins j’imagine que c’est surmontable ? »

Personne A : « Mais pourquoi je ferais ça ? »

Et voilà on y est, on commence la négociation, alors qu’à la base je vous rappelle que c’était à votre tour de faire la vaisselle, il n’y avait rien à négocier, petite crapule que vous êtes !

Vous : « Excellente question, qu’est-ce qui ferait que tu acceptes de prendre mon tour ? »

Personne A : « Aucune idée, il faut que je réfléchisse. »

Vous : « Bon ce que je te propose, c’est un échange de bon procédé. Tu fais la vaisselle aujourd’hui et le jour où toi tu veux pas la faire je prend ton tour. »

Personne A : « Heeeuuu ok. »

Misez tout sur le fait qu’il ou elle oublie et bravo vous avez gagné un tour de vaisselle !

Ce petit scénario est évidement à titre d’exemple mais vous aurez compris la logique :

1. On n’avance aucun argument que l’on ne maitrise pas
2. On pose des questions
3. On répond par des questions

Si jamais vous le tentez chez vous et que ça tourne mal, achetez un lave vaisselle.

J’espère que cet article vous aura servi et si jamais ça a déclenché chez vous une envie irrésistible de convaincre tout le monde, tout le temps, on recrute des commerciaux ; )

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