Comment s'en sortir face à la 4ème faille narcissique ?
Depuis son apparition dans nos vies, l'IA a été observée sous toutes les coutures, ou presque. Ne manquait plus que la religion : c'est chose faite avec ce podcast France Inter de Xavier de La Porte, qui a échangé avec l’un des fondateurs de “Algorithme et espérance”, Etienne de Rocquigny.
L'ingénieur y rappelle que les principes d'incertitude de Heisenberg ou le théorème d'incomplétude de Godel montrent qu’il y a des limites à la science, et donc - selon lui - une place pour Dieu dans ce vide.
De plus, la science des IA génératives suit une logique probabiliste finalement assez pauvre, comme un best of consensuel digne des meilleurs crus de l'Eurovision. Cette pauvreté se retrouve dans les traductions faites par les IA qui ont tendance à aller vers des solutions moyennes, ne faisant preuve d'aucune interprétation ni volonté.
Il est facile dès lors de soupçonner les machines de simuler. Simuler le langage, simuler la pensée, simuler les émotions. Mais quand on connaît la propension des humains à simuler, de la plus basique des politesses à la plus grandiose des extases, il est difficile de considérer la simulation comme un trait distinctif des LLM.
Côtoyer les IA nous obligera à sortir du "bavardage" tel que le définissent les jazzmen, à savoir "jouer pendant des heures en pensant à autre chose, sans véritablement être là". Dans un souci de différenciation qui nous caractérise (nous ne sommes pas des numéros), on peut faire l'hypothèse que la multiplication des IAs dans nos vies va nous pousser à mieux définir qui nous sommes en tant qu'êtres humains. Pour le penseur religieux, la réponse est limpide. Ce qui fait la spécificité de notre fonctionnement tourne autour du libre arbitre et de l'amour. Il suffit pour s'en rendre compte de se poser une question toute simple: Comment avez-vous pris les grandes décisions de votre vie : selon un modèle probabiliste ou selon un étrange élan irrépressible ?
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Enfin, la science (et les substances illicites) nous ont appris que nos pensées sont bien souvent impactées par nos sens. Malgré les millions de data collectées par notre corps pour notre cerveau, celui-ci aime se tromper. Comment une machine peut-elle penser sans corps ? Les fonctions cognitives des machines seraient-elles différentes ? Existerait-il une épigénétique des data ?
Autant de réflexions en suspens qu'on n'est pas forcément impatients de débattre avec une IA …
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