Commentaire financier du jour, Vendredi 10 décembre 2021

Pour vous, nous faisons le point sur les grands titres et statuts des chefs de file mondiaux pour vous permettre de suivre et comprendre l’évolution des marchés. Bonne lecture!

Canada

La production de pétrole du Canada augmentera au cours de la prochaine décennie, puis commencera à diminuer alors que le pays s’efforce de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, réduisant potentiellement les revenus des principales exportations du pays. La production du quatrième producteur de pétrole au monde grimpera à 5,8 millions de barils par jour d’ici 2032, contre 5 millions cette année, puis baissera à 4,8 millions de barils par jour en 2050, selon un rapport publié jeudi par la Régie de l’énergie du Canada. Une diminution imminente des exportations de pétrole représente un défi pour l’économie canadienne. Le Canada est le plus important fournisseur étranger de pétrole des États-Unis et possède des réserves de brut dans sa région des sables pétrolifères dans le nord de l’Alberta classées au troisième rang mondial. Le secteur du pétrole et du gaz représentait environ 5 pour cent de l’économie du Canada.

La facture annuelle de produits d’épicerie d’une famille canadienne moyenne devrait augmenter de 7% en 2022, car les produits alimentaires devraient atteindre de nouveaux records, selon une nouvelle étude. La douzième édition du Rapport sur les prix alimentaires canadiens indique que la facture annuelle de produits d’épicerie d’une famille canadienne moyenne de quatre personnes augmentera de 966 $ l’an prochain, grimpant à un total de 14 767 $. Cela représente une augmentation de sept pour cent par rapport à la dernière année, et l’augmentation la plus importante jamais prédite par ce rapport annuel. Le rapport indique aussi que les factures d’épicerie ont bondi de 70 % au cours des deux dernières décennies. Selon le rapport, les consommateurs avaient prévu cela en grande partie – mentionnant une étude de 2021 sur l’inflation selon laquelle 86 % des Canadiens sondés s’attendaient à ce que les prix des aliments augmentent. La viande était la catégorie d’aliments dans laquelle la plus forte proportion a remarqué une hausse.

États-Unis

Une reprise économique vigoureuse et une pénurie de main-d'œuvre persistante ont fait baisser les demandes d’indemnités de chômage au plus bas niveau en plus d’un demi-siècle la semaine dernière, 18 mois à peine après que la pandémie eut poussé six millions de travailleurs à s’inscrire au chômage en une semaine. Les nouvelles demandes d’indemnités de chômage, un substitut des licenciements, ont chuté à 184 000 au cours de la semaine terminée le 4 décembre, soit le plus bas niveau depuis septembre 1969, a indiqué le département du Travail jeudi. Les inscriptions au chômage ont régulièrement chuté tout au long de l’année alors que le marché du travail s’est tendu sous l’effet d’une pénurie de personnel disponible. Le marché du travail est inhabituellement tendu, les travailleurs sont très demandés et de nombreux postes restent à vacants. En octobre, on comptait deux chômeurs pour trois postes à pourvoir.

Wall Street s’attend à ce que l’indice des prix à la consommation paraissant aujourd’hui reflète une hausse de 0,7 % en novembre, ce qui se traduirait par une augmentation sur douze mois de 6,7 %. Si le consensus des analystes est exact, la dernière fois que l’inflation était aussi élevée date des premières années de l’administration Reagan – où les États-Unis étaient plongés dans une récession profonde et longue. La flambée d’inflation ne représente cependant pas une grande nouvelle pour le marché. Les investisseurs ont observé divers points de données ces derniers mois qui atteignaient leur niveau le plus élevé depuis des décennies. La Fed réagit déjà à l’inflation et en fera bientôt plus. À sa réunion de la semaine prochaine, la banque centrale devrait accélérer le rythme auquel elle retire son soutien économique. En termes pratiques, cela impliquera probablement un doublement de la réduction des achats d’obligations à 30 milliards $ par mois.

Europe

La BCE tentera d’amortir la sortie du programme d’achats d’urgence d’obligations l’an prochain avant que l’accélération de l’inflation ne permette de mettre fin à tout l’assouplissement quantitatif en 2023, selon des économistes. L’autorité monétaire décidera d’arrêter les achats nets dans le cadre de son plan de lutte contre la pandémie en mars, avec un renforcement temporaire de son programme régulier pour atténuer l’impact. Un peu moins de la moitié des économistes sondés s’attendent à une première hausse des taux d’intérêt depuis plus d’une décennie d’ici la fin de 2023.

Le parlement allemand a élu Olaf Scholz, 63 ans, chancelier mercredi, après 16 années sous la gouverne d’Angela Merkel. Sur la scène mondiale, l’Allemagne fait l’objet de critiques internationales pour son partenariat énergétique étroit avec la Russie – le pipeline de gaz naturel controversé, Nord Stream 2, qui relie directement les deux pays. Une confrontation en Ukraine plongerait M. Scholz dans sa première crise quelques jours à peine après son entrée en fonction et Berlin subirait des pressions pour arrêter ou du moins suspendre le projet de gazoduc, que l’Allemagne considère comme un actif stratégique pour ses importations d’énergie. En outre, M. Scholz et ses partenaires dans la coalition de gouvernement, Verts et libéraux, se sont entendus sur un programme de quatre ans pour réformer l’économie allemande, combattre le changement climatique, numériser les services publics et inverser les tendances démographiques. Et M. Scholz devra faire cela en essayant de maintenir une coalition sans précédent entre sa formation, le parti social-démocrate, les écologistes et les libéraux de centre droit, trois partis aux politiques souvent opposées sur des questions allant de la fiscalité à l’immigration.

Asie

Les analystes essaient encore d’évaluer à quel point les répercussions de la défaillance de China Evergrande Group pourront être contenues. Pour le moment, il semble que les porteurs d’obligations et les créanciers seront le plus affectés et on voit peu de signes de problèmes systémiques plus étendus. Les autorités à Pékin ont fait savoir aux investisseurs internationaux qu’il n’y aura pas de sauvetage du promoteur immobilier en difficulté.

Les plus hauts dirigeants de la Chine se réunissent pour décider du programme économique pour 2022. Les économistes s’attendent à ce que l’attention porte maintenant sur le soutien à la croissance après le désendettement et le resserrement de la réglementation. Les dates de la réunion n’ont pas été annoncées officiellement, mais les représentants du Parti communiste, du gouvernement et de la Banque centrale doivent expliquer les décisions de Pékin demain matin, heure locale.

 À Hong Kong, les actions de China Evergrande ont dérapé de 5,4 % descendant à leur niveau le plus bas depuis le premier appel public à l’épargne du promoteur immobilier en difficulté datant de 2009. Evergrande n’a pas versé un paiement de 82,5 millions $ d’intérêts initialement échu le 6 novembre sur deux séries d’obligations en USD à la fin du délai de grâce de 30 jours lundi, ce qui prépare potentiellement le terrain pour une défaillance massive et une des restructurations de dettes les plus importantes du pays à ce jour. Le promoteur immobilier géant est au bord de la faillite depuis des mois après avoir accumulé 300 milliards $ de dettes. L’essentiel de la dette d’Evergrande est détenu en Chine continentale, mais la société a près de 20 milliards $ en obligations internationales et est le deuxième émetteur d’obligations de pacotille en dollar US en Asie. L’indice composé de Shanghai en Chine a augmenté de 1, 2%, l’indice Nikkei 225 du Japon, de 1,4 % et l’indice BSE S&P Sensex d’Inde, de 1,8 %.