Complexité du patient douloureux chronique.

Complexité du patient douloureux chronique.

La douleur, longtemps considérée comme un simple symptôme, est en fait un phénomène bien plus complexe qui ébranle la personne non seulement dans son physique et sa psyché, mais également dans sa relation aux autres et au monde. 

La douleur en tant que perception est une expérience subjective intime et personnelle. On lui reconnaît trois dimensions intimement liées, qui s’influencent mutuellement. La composante sensori-discriminative informe l’individu sur l’intensité, l’étendue, la localisation et la qualité du stimulus nociceptif. La composante motivo-affective, émotion désagréable qui accompagne invariablement la sensation douloureuse, a comme fonction de motiver à l’action et d’initier des apprentissages et des mémorisations extrêmement rapides et durables. La composante cognitive est une interprétation des informations sensorielles et affectives « en fonction du contexte actuel, de l’expérience passée et des projections dans le futur, au travers de codes et significations qui imprègnent le milieu socioculturel » (Le Bars et Plaghki, 2004). 

Dans son rapport « Douleur chronique : reconnaître le syndrome douloureux chronique, l’évaluer et orienter le patient » la HAS conseille les professionnels de santé sur la bonne marche à suivre.  Elle recommande de suivre l’évolution de la douleur à intervalles réguliers, si elle persiste malgré la prise en charge. Les échelles d’évaluation de la douleur chronique ou autres outils peuvent fournir des repères utiles sur l’évolution de la douleur dans le temps. Il ne faut pas attendre de ces outils un bénéfice sur l’intensité́ de la douleur mais ils représentent un moyen d’améliorer la prise en charge. 

Mais quoi de plus complexe que d’objectiver une douleur, de la décrire afin que l’interlocuteur soit capable d’en comprendre, et non ressentir, le plus justement possible l’intensité, la violence, les nuances... La douleur est paradoxale. Elle aspire à être traitée objectivement mais comme on a vu précédemment, elle participe du vécu de la personne et relève de sa perception, de sa sensibilité, par définition de phénomènes subjectifs. La douleur se révèle une expérience qui demande à être partagée pour être traitée mais sans vraiment pouvoir être comprise. Une part importante des patients douloureux chronique renonce même à expliciter plus avant leur douleur a cause de la difficulté à communiquer leur état et de la complexité pour le médecin à appréhender leur situation, « à se mettre à leur place ». 

L’outil développé par SantéNet a pour but de les aider à mieux communiquer sur leurs douleurs. L’usage régulier de l’application MIA confort / MIA Healthcare par le patient l’aide à se constituer son carnet de suivi de la douleur. Il peut ainsi mieux comprendre son fonctionnement et mieux appréhender les facteurs qui viennent l’impacter. 

Cela change profondément la relation patient-soignant. Ces données présentées sous une forme exploitable lors de la consultation gomment les biais de jugement et les biais de mémoire qui viennent perturber leur communication. Grace à cette approche statistique les soignants peuvent plus rapidement appréhender l’emprise réelle de la douleur sur la vie du patient et ainsi avoir une démarche plus empathique. L’éducation thérapeutique qui en découle va renforcer l’adhésion du patient à son traitement et ainsi améliorer la prise en charge de sa douleur. 

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Virginie Furlan

infirmière de formation .Praticienne en hypnose éricksonienne/ RESC/ auriculothérapie/laser stop tabac

4 ans

J'ai un DU douleur en tant qu'infirmière. Maintenant je suis hypnothérapeute à domicile et je pratique de la RESC . techniques tres efficaces pour accompagner les patients douloureux chroniques

Nathalie Thouly (EI)

Réflexologue RNCP Accomp. émotionnel et motivationnel - OCSE - Educ. thérapeutique (ETP) - Prép. sportive Formatrice RNCP (FPA) - Coach en neurosciences et psychologie positive.

4 ans

Il y a tellement de choses à développer dans ce domaine...Si déjà tous les professionnels écoutaient le patient douloureux...sans minimiser ou banaliser sa douleur, cela éviterait d'ajouter à la douleur, la souffrance psycho-affective... Les patients douloureux chroniques sont souvent conscients qu'il n'y a pas toujours une solution "magique" à leur situation...ils ne s'attendent pas à cela, d'ailleurs. Par contre, ils demandent et espèrent être accompagnés dans ce parcours difficile pour apprendre non pas à faire avec...mais à faire autrement pour mieux gérer ou réguler leur douleur au quotidien...et retrouver le plaisir de vivre. Plus qu'un remède miracle c'est l'accompagnement dans la réadaptation, la réappropriation de leur vie, de leur corps, de leur santé...Redevenir acteurs. Il y a encore tellement à faire !

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