Conflits avec l'autre, conflits avec moi-
Ce fut un plaisir pour moi de découvrir ce reportage touchant. Je me suis sentie proche de cette démarche d'accompagnement du groupe bien que les compétences, l'expérience, les savoirs et savoirs-faire de Guy Corneau soient inégalables.
Modestement, j'y trouve des contenus qui résonnent sur ma pratique et je m'en réjouis.
C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai décortiqué les points importants du reportage qui fondent aussi mes convictions.
LES AVANTAGES DU GROUPE
" En groupe, ça permet de se reconnaître. Au lieu de confesser mes pêchers à un psychothérapeute, [je me rends] compte qu''avec d'autres, on souffre à peu près tous de la même chose."
En effet, les accompagnements thérapeutiques en groupe sont puissants, mettent en oeuvre les phénomènes de miroir, de transfert qui s'opèrent inconsciemment dans notre vie de tous les jours. Dans le cadre d'ateliers de groupe, je m'en sers volontairement pour permettre des mises à conscience et permettre de faire dépasser les problématiques relationnelles.
LES CONFLITS NON COMPRIS, SOURCES DE SOUFFRANCE
"Dans toute vie humaine, il y a des conflits importants, des conflits qui ne se résolvent jamais, ou qui se résolvent par la distance qu'on met avec la personne avec qui l'on est en conflit. Très souvent, les conflits ne se règlent pas en profondeur et ne sont pas compris en profondeur."
Le conflit naît car la relation vient appuyer sur des blessures cachées. Désamorcer l'origine du conflit premier, c'est permettre de se libérer des blessures anciennes et d'aller vers un apaisement en soi.
LE CONFLIT EXTÉRIEUR, REFLET D'UN CONFLIT INTERNE
"Les conflits nous apportent des lumières sur nous-même. L'autre, au fond, est un déclencheur. On a souvent eu besoin de ce conflit-là pour apprendre à se connaître. Mais souvent on ne l'utilise pas comme ça.
On se rend compte que les conflits étaient déjà à l'intérieur de soi. Il se sont manifestés dans la vie extérieure et dans le rapport avec quelqu'un."
La nature de nos relations traduit quelque chose de nous-même, elle en est l'écho. Un conflit persistant témoigne d'un conflit intérieur. Faire le chemin de réconciliation de parties de soi en soi-même permet d'apprendre à s'écouter soi-même, faire entendre ses besoins et se respecter soi-même.
Parfois la relation s'apaise mais les traces de l'origine des conflits restent cristallisées en nous. C'est ce que je propose de dépasser par le JE de l'Etre®.
L'UTILISATION DE MOYENS D'EXPRESSION
L'utilisation de moyens d'expression qui sollicitent l'imaginaire, l'émotionnel (cerveau droit) permet une compréhension utile au travail psychologique.
- Le corps : communication non verbale
"Moi, je ne mets pas en lumière, je mets en action." (Jean, acteur et scénariste, intervenant du séminaire).
- Les métaphores (dessin, photo, image mentale...)
Concernant la construction d'une image métaphorique du conflit, Guy Corneau explique qu'elle permet "d'objectiver", c'est à dire "d'entrer en dialogue avec des éléments posés à l'extérieur de moi".
Il s'agit "d'aborder son affectif de manière beaucoup moins dramatique parce qu'il nous rappelle l'enfance."
- L'expression orale ou acte de parole
"Parler à la troisième personne ou directement à l'autre, c'est très différent."
Mettre en situation comme si on s'adressait directement à l'autre (sorte de jeu de rôle) "mobilise l'émotion qui permet de continuer le travail psychologique."
J'utilise la mise en expression par le corps, la mise en voix, le jeu de rôle, les métaphores, les photographies, des figurines (playmobil) afin de permettre une compréhension émotionnelle et une intégration des ressources.
SORTIR DE NOS STRATÉGIES INCONSCIENTES ENFERMANTES
Pour répondre à notre besoin d'être reconnu, entendu, écouté, nous avons adopté des stratégies (comportements) qui nous auront permis un moment de voir ce besoin un peu satisfait mais qui au bout d'un moment vont s'avérer sclérosantes. Nous avons "épousé une personnalité qui enferme, qui occulte ou réprime des parties de nous". Le chemin va être de "sortir de mon personnage".
Nous avons tous développer des mécanismes de défense et intégrer des comportements dans l'idée de satisfaire nos besoins. Développer de nouvelles solutions en terme relationnel, ou proposer de nouvelles solutions nécessitent de dépasser des peurs au changement, peurs de l'inconnu, de l'échec, peur de ne plus être soi, etc... Alors que cela permet d'être dans une forme d'expansion. L'idée n'est pas d'abandonner quelque chose pour autre chose, mais d'être dans le plus. Ce n'est pas ou mais et.
FAIRE COMMUNIQUER DES PARTIES DE SOI EN DEVENANT OBSERVATEUR DE SOI
"Je suis en train d'accuser l'autre de me faire quelque chose qu'en réalité je me fais à moi-même. Je ne dis pas que l'autre ne vous le fait pas, je suis en train de dire que cette personne est dans votre vie pour vous rappeler que vous vous le faites à vous -même."
En posant différentes parties de soi devant soi par le biais d'une personnification (figurine), vous devenez observateur et acteur de vous-même. Cet outil des constellations du JE de l'Etre (jeu de rôle), s'appuie entre autre sur l'Analyse Transactionnelle (états du moi) et la Process Communication® (profils de personnalités).
Comme le dit Guy Corneau : "On passe d'un conflit inconscient avec soi qui s'exprime par un conflit conscient avec l'autre, à un conflit conscient avec soi."
"On se rend compte qu'on a les ressources pour se consoler soi-même."
RETROUVER LE GOÛT D'EXISTER
Par la réconciliation, l'accueil de toutes les parties de soi, nous nous reconnectons à nos désirs, à ce qui nous anime et que nous avons la possibilité de satisfaire par des choix.
"Est-ce que cet environnement là (relations) est facilitant de ma pulsion créatrice ou est-ce qu'il est éteignant ? C'est un choix à faire."
"La pratique de la réalité", comme l'exprime Guy Corneau, est une mise en situation de mon nouveau positionnement face à l'autre afin d'exprimer ce qui est fondamental en moi.
Les stages de groupe du JE de l'Etre® proposent ce genre de pratique de la réalité grâce à des jeux de rôle. Comment savoir si je sais faire tant que je ne l'ai pas fait ? Expérimenter pour gagner en confiance et intégrer de nouvelles ressources émergentes.
POUR FINIR
Pour conclure sur ce chemin d'apaisement de nos conflits intérieurs, je citerai deux phrases de Guy Corneau :
"C'est un chemin où les peines sont des deuils nécessaires." Comme je dis souvent, il n'y a pas de gain sans perte et de perte sans gain. Gardons à l'esprit que la vie nous offre aussi bien plus que ce que nous pouvons imaginer parfois quand nous nous offrons aussi de sortir de nos prisons.
"Le monde est plus vaste que notre carré de sable."
Merci à tous ces participants et à Guy Corneau de nous offrir si beaux témoignages.