Continuer d'appeler cela AI ?
Article de réflexion
Devons-nous parce que nous sommes connectés sur cette plateforme nous laisser abuser par ce qui est décrit, trop facilement, comme intelligence artificielle ?
A la suite des excellents débats au Collège de France, qui sont passés sur une radio française dédiée à la culture ce samedi, j’ai pu entendre, à partir du rapport Villani que mes lectures, le plus souvent dans des journaux étrangers, recoupaient ce qu’expliquaient ce député et les professionnels et chercheurs présents. Il y a bien des systèmes de calcul automatisés, que nous pouvons bien sûr appeler algorithmes, qui permettent, une fois les informations de départ données, la succession des itérations établies, progresser vers des résultats qui nous intéressent. Cela est rébarbatif, même pour le professeur de mathématiques que je suis. Toutefois c’est bien parce que le diable est dans les détails de ces opérations, qu’il est possible de se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’intelligence. Les-dits algorithmes, sont capables de partir très loin de ce que leur « inventeur » avait anticipé et mis en forme, et que donc, des personnes physiques, mal payées, le plus souvent installées en Afrique, travaillent pour « aider » à corriger ces systèmes de calcul. Ces actions parmi tant d’autres destinées à régulièrement corriger cette « intelligence artificielle ». Tellement de corrections qu’il y aujourd’hui des entreprises qui offrent ces services d’ajustement en prévenant qu’elles le font en Afrique en respectant la démarche RSE ! Pouvons-nous, pour le plaisir de nous rassurer sur notre démesure, et pour le plaisir de nous faire peur, continuer d’appeler cette approche « intelligence artificielle », ne devons-nous pas plutôt utiliser d’autres noms communs plus proches de la réalité, comme « calculs automatisés » ou « algorithmes à efficacité limitée » ?
De la même manière que dans les années 1990 nous sommes quelques-uns à avoir initié le nom commun et adjectif « Etats-Uniens » pour ramener ce pays et ses habitants à leur juste réalité, et l’avoir entendu y compris pendant ces débats au Collège de France.