CONTINUITÉ DE L'ACTION PUBLIQUE ET CRISE DE L'EAU POTABLE A LA MARTINIQUE : SORTIR DE LA RECHERCHE DE BOUCS-EMISSAIRES POUR ENFIN RÉGLER LES PROBLÈMES

CONTINUITÉ DE L'ACTION PUBLIQUE ET CRISE DE L'EAU POTABLE A LA MARTINIQUE : SORTIR DE LA RECHERCHE DE BOUCS-EMISSAIRES POUR ENFIN RÉGLER LES PROBLÈMES

Pour un territoire, à fortiori quand il est insulaire, la gestion de l'eau potable est un domaine important pour le progrès social, l'amélioration des conditions de vie des individus et le développement économique. Sans eau régulièrement disponible au robinet, on est très vite contraint. C'est d'ailleurs pour celà que l'accès à l'eau de qualité est l'un des 17 Objectifs de Développement Durable fixés par l'ONU.

Lorsqu'il y a une situation d'échec, comme c'est à nouveau le cas en 2024 à la Martinique, il est habituel et plus facile de rechercher des coupables (les fameux boucs-émissaires) plutôt que de chercher à régler durablement des problématiques qui combinent en l'espèce, des manquements structurels (insuffisance et incohérence des investissements passés par exemple) et des situations conjoncturelles prévisibles (très faible pluviométrie depuis avril 2024).

Même si on trouve des opérateurs privés spécialisés dans le système, c'est bien la puissance publique, sous ses différentes formes, qui est en responsabilité dans le domaine de l'eau à la Martinique, et ce depuis plus de 70 ans maintenant.

Très tôt, nos élus locaux se sont en effet emparés de manière volontariste et courageuse de cette question qui génère de travaux conséquents et qui est susceptible d'apporter aux populations un service essentiel d'une valeur "politique" inestimable.

Les élus du sud et du centre ouvrent le bal dans la reconstruction après-guerre juste après la Départementalisation de mars 1946 en créant le Syndicat Intercommunal du Centre et du Sud de la Martinique (SCISM) le 14 avril 1948.

Le Syndicat des Communes du Nord-Atlantique (SCNA) est créé le 1er mai 1965.

Le Syndicat des Communes de la Cote Caraïbe Nord Ouest (SCCCNO) est créé le 12 janvier 1967.

Plusieurs communes crééent des régies, ODYSSI est crée le 7 novembre 2003, il y a plus de 20 ans.

La loi NOTRe transfert la compétence "eau" aux communautés d'agglomérations le 1er janvier 2017, mettant de facto fin à l'existence de la dernière régie communale encore active, celle du Morne-Rouge qui offrait aux péléens l'eau la moins chère de l'île.

Dans le domaine de l'eau, l'exercice de la compétence martiniquaise a donc depuis très longtemps été la norme et nos élus ont eu des moyens d'agir bien réels, des moyens de passer des marchés de travaux, de signer des contrats d'affermage dont ils avaient la charge du suivi et du contrôle.

Entendre, encore aujourd'hui, pour expliquer la crise sévère que nous vivons, que les élus martiniquais auraient hérité de l'Etat d'un réseau d'adduction et de distribution d'eau pourri et que certains acteurs privés seraient des "voyous" est pour le moins surprenant.

Les responsabilités en lien avec l'intérêt général se prennent, se réclament avec force... et s'assument.

Oui, il faut encore jouer des coudes pour fluidifier certains processus administratifs et améliorer la gouvernance, mais à l'exemple d'Alphonse JEAN-JOSEPH Maire de Rivière-Salée, président du Conseil Général et premier président du SCISM prenons les choses "en l'état" et agissons tous ensemble pour un seul but à portée territoriale.

La mission et la responsabilité des élus locaux vis à vis des citoyens martiniquais et de l'histoire que nous contribuons à construire en les élisant n'est pas d'essayer de trouver des explications au passé et de lui faire dire ce qui nous préserve et nous dédouane aujourd'hui, mais de construire l'avenir en assumant toutes les décisions du passé prises en notre nom collectif.

C'est à ce prix et grâce à cet état d'esprit tourné vers le progrès que le territoire trouvera enfin des solutions pérennes face à des enjeux qui pourraient bien devenir de plus en plus sensibles au fur et à mesure de l'accéleration du dérèglement climatique.


Nous n’avons pas cette culture nous ne sommes pas dans la réflexion nous n’utilisons pas l’intelligence collective, nous sommes dans la monstration le paraître il faut être vu pour être élu c’est notre credo dans les services publics nous pratiquons l’homme fusible une démission ne tardera pas c’est triste 😢 et inefficace

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