Contribution #7 : Le paradoxe de la donnée — notre devoir de vigilance
Pourquoi ce paradoxe ?
UTILISATEUR et ORGANISATION, nous profitons du progrès et des outils mis à notre disposition notamment par les réseaux sociaux, en qui nous n’avons d’ailleurs pas vraiment confiance, mais avec les outils et les réseaux, nous pouvons exister et participer au débat.
Chaque jour, en tant que UTILISATEUR, nous pouvons être amenés à mettre en ligne sur twitter et facebook des contenus pas toujours très dignes, parfois inexacts, haineux ou insultants, sans trop se préoccuper des conséquences et des traces qu’ils vont générer, mais au final qu’importe, après nous le déluge…
« On n’arrêtera pas le progrès, mais ce qui est important, c’est de faire en sorte que la technologie ne nous tombe pas sur la tête. »
Ainsi s’exprime Jean-Gabriel Ganascia, président de comité d’éthique du CNRS, qui vient de publier un roman d’anticipation, « Ce matin, maman a été téléchargée ».
Une étude réalisée par Opinion Way pour la société Misakey, fin novembre 2018, fait apparaître que :
- 89 % des Français estiment qu’il n’est pas possible de savoir ce que font les entreprises des données personnelles qu’elles collectent.
- 80% des Français estiment que la collecte des données personnelles est une menace pour au moins une liberté : opinion, expression, réunion ou circulation.
- 57% des Français estiment que la collecte des données personnelles est une menace pour le respect de la vie privée et toutes les libertés testées.
Nous devrions donc être vigilants, car nos comportements, nos déplacements, nos « posts », nos commentaires, nos likes, notre navigation sont désormais tracés, collectés et stockés par les ORGANISATIONS en charge de leur traitement, en application de conditions générales que nous avons approuvées sans les lire.
Vigilants, car :
- Les failles de sécurité sont de plus en plus nombreuses et importantes;
- Les cybercriminels sont infatigables, et tant que nous continuerons à partager en ligne émotions, joies et peines ; à connecter des appareils à Internet, ils continueront à chercher des moyens de les « hacker ».
- Les révélations de ces vulnérabilités devraient être effrayantes autant pour les consommateurs qui utilisent ces objets connectés que pour les organisations qui les conçoivent, pourtant, la réalité est différente :
- la violence de nos comportements sur internet n’a jamais été aussi importante, comme l’illustre l’étude réalisée par Netino by Webhelp et Dentsu Consulting pour Respect Zone et TF1 initiatives, qui constate une augmentation de 66 % des commentaires violents sur les réseaux sociaux entre 2017 et 2018 et qu’un commentaire sur 10 est un commentaire violent.
- Les internautes sont désinhibés, certains ne se cachent plus derrière l’anonymat.
- Les insultes en ligne, le cyber harcèlement, les accusations sans preuve, les atteintes à la vie privée, les « fake news » se sont banalisés
- La liberté d’expression et/ou la peur des représailles contribuent à développer un sentiment d’impunité
- La démonstration a été faite qu’il était possible de manipuler un électorat (Cambridge Analytica) et qu’un simple individu pouvait mettre à terre les plus puissants.
QUE FAIRE ?
Pour plus de précisions, contacter : philippe.gabillault@toltecdc.com.
Retrouvez toutes nos contributions, en cliquant sur les liens ci-dessous :
#10 — L’innovation juridique, c’est quoi ?
#HorsSerie — Ecotrail de Paris 80 km pour Respect Zone
#9 — L’« Atelier RGPD » , le MOOC de la CNIL au banc d’essai
#8 — Ouvrons les yeux sur le monde qui nous entoure
#7 — Le paradoxe de la donnée — notre devoir de vigilance
#6 — Doctrine, un nouvel acteur qui ne laisse pas indifférent
#5 — Reprenez le contrôle de vos données et de votre vie privée
#4 — La promotion du respect sera essentielle dans la valorisation des entreprises
#3 — Génération de contrats : 10 Legal Techs au banc d’essai