Covid-19: Témoignage et opportunités

Il y a quelques semaines, j'ai été testé positif au COVID-19 pour la première fois. Étant asthmatique et en « léger » surpoids, je cumulais les facteurs aggravants. 

Entre stress psychosomatique et symptômes réels, les premiers jours ont été psychologiquement très éprouvant. J'avais perdu l'odorat, le goût et l'appétit. De grosses poussées de fièvres et des migraines atroces rythmaient mes journées et mes nuits, mon état de santé pendant les cinq premiers jours était très instable. Puis, petit à petit j'ai appris à vivre avec la maladie et les effets secondaires des médicaments.

Cependant, en y repensant, cela a été une expérience très enrichissante aussi bien sur le plan personnel que professionnel. J’ai donc décidé de partager ma petite expérience en espérant pouvoir aider, ‘Inspirer’ des personnes qui traversent des moments difficiles en ce moment. 

La quatorzaine de jours voir plus (17 jours exactement) enfermé seul dans mon appartement de la Riviera à Abidjan m'a coupé des distractions inutiles... des sorties - amitiés stériles aussi!! J'ai réussi à me recréer une discipline, moi qui fonctionne en général au feeling cela a été mon premier gros changement.

Mes journées s’organisaient autour des horaires de prises de médicaments et leurs effets secondaires. Il fallait identifier et optimiser les créneaux où je me sentais le mieux, choisir les repas en fonction des apports maximum en vitamines et/ou en calories. Le fin gourmet que je suis à du réapprendre à s’alimenter d’abord utile et pas du tout agréable. Adieu la notion de plaisir gastronomique (qui m'est si cher pour ceux qui me côtoient au quotidien). C’est ainsi que la phrase de Bob Marley qui disait : « Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu’au jour où être fort reste ta seule option » prenait tout son sens. Seul face à moi-même, à mes peurs, à mes interrogations... personne pour me garder, me regarder, pour m'encourager, pour me juger, juste moi!

Se fixer des objectifs simples était la clé : prendre ses médicaments de façon consistante, s’obliger à manger des choses qu'on ne supporterait pas d'habitude mais qui vont nous aider à guérir... Puis tout doucement, au fil des jours, retrouver des sensations, le plaisir d’humer les parfums, le gout du Brie en bouche, voir mon état de santé s’améliorer, et tout au bout… la guérison!  

DE CETTE EXPÉRIENCE, JE RETIENS TROIS LEÇONS PRINCIPALES : 

1ère LEÇON : LA PEUR D'ÉCHOUER ET LE JUGEMENT DES AUTRES : C’EST SANS DOUTE NOTRE PLUS GRAND FREIN 

L'échec est pourtant le meilleur moyen d'apprendre, d'ailleurs aussi vrai que : « Le bonheur (succès) a besoin de spectateurs », dixit ma marraine. Nos objectifs, nos valeurs, notre vision, pris individuellement peuvent être partagés mais les soirs d'échecs comme de succès, nous seul pourrons mesurer de façon globale les efforts et sacrifices que cela nous aura coûté. 

Le leadership n’est-ce pas finalement ‘Inspirer les autres à suivre et adhérer à sa vision’ et non juste ‘matérialiser la vision des autres’. Je regardais une série documentaire sur Netflix, « Hip-Hop Evolution », (Oh oui! j'avais du temps libre pour une fois depuis très longtemps 😊), qui racontait l'histoire et la genèse du phénomène Hip-Hop aux US. Ce qui m'a marqué au fil des épisodes, c'était de voir les « behind the scene » de la création de tous ces hits qui ont marqué mon adolescence et que j'écoute encore aujourd'hui près de 20 ans après. Toutes ces années de « struggle », de travail, d'échecs, d'abnégation pour arriver à un hit, un beat, un flow qui va propulser un gamin de Brooklyn New York ou de St Louis Missouri en une star planétaire. J’ai compris que pour ma boîte, j’en suis juste à écrire les paroles et chercher le bon beat… encore très très loin de « Crash » le Billboard !!  

2ème LEÇON :

LA FORCE EST EN NOUS ET PAR NOUS

Aucun livre, coach, mentor, podcast, séminaire ne fera ce que vous devez faire à votre place. Prendre mes médicaments de façon consistante, manger à des heures fixes... 

Travailler, se former, exécuter son plan pas à pas, tous les jours inlassablement est le seul chemin vers le succès (dans ce cas pour moi la guérison)! J'ai été pendant près de 17 jours seul face à la maladie, la douleur, les doutes... Cependant, un seul objectif clair : GUERIR !!! Pour cela il fallait bien s’alimenter, boire ses médicaments et dormir beaucoup : mais toutes ces choses d'habitude si simples étaient devenues hyper compliquées. Manger quand on n’a pas d'appétit et qu’on ne ressent aucun goût, boire des médicaments qui rajoutent des effets secondaires à son mal déjà profond et dormir pendant que son corps envoie des signaux très inconfortables... IL A FALLU RESTER FOCUS. 

3E LEÇON :

ÊTRE FOCUS

Les réseaux sociaux, et de façon générale, notre vie sociale basée sur le paraître et les Likes nous éloigne parfois de l’essentiel.  

Oui c'est vrai avouons-le ! Nous passons plus de temps à essayer de ressembler à ce à quoi on aspire qu’à travailler pour réellement « matcher » nos aspirations. Notre plus grand influenceur devrait être nous-même….nos rêves et pas des Instagram/Linkedin gourous. A mon sens le bonheur ultime c’est d’être vraiment épanouie et pas de paraître heureux… riches et beaux?! D'ailleurs à quel moment être normal est-il devenu si anormal ?? Je lisais dans un post écrit par une connaissance : « A Babi, aujourd’hui on ne dit plus brouteurs mais opérateurs économiques » (à méditer).  

« Restons concentrés » sur notre objectif, notre guérison... Et puis autre chose : apprenons à célébrer le succès des autres, l'aigreur diminue la productivité et augmente le stress!! (KUDOS à ST Digital, HUB2, Retro-vintage, Omenkart, Art de Vie, 3T Research...).

Ceci étant dit, aujourd’hui, par la grâce de Dieu je suis presque sorti d'affaire. Aussi, je remercie ma FAMILLE pour le support inconditionnel, mes amis, mes équipes et mes partenaires qui ont su « STEP-UP » pendant que j'étais « DOWN ». Sinon, coté santé, in fine c’est de ça qu’il s’agit.! Mon appétit (coté sucre) n'est pas encore totalement revenu, j’ai encore une petite toux et de gros pics de fatigue inopinés, mais Incha Allah ça ira mieux. 

Alors continuons de RESPECTER LES MESURES BARRIÈRES, car malheureusement ce maudit virus continu de circuler parmi nous.

Aristide NGALANI