Crédit immobilier : pourquoi la hausse des taux reste indolore

Les taux des crédits ont légèrement progressé à 1,57% en juin selon Crédit Logement / CSA. La solvabilité des ménages est toutefois affectée par la hausse du prix du mètre carré.

Une hausse bien indolore. Au mois de juin, les taux des crédit immobiliers ont atteint 1,57% en moyenne (toutes durées confondues et hors coût des sûretés) selon le baromètre Crédit Logement / CSA, contre 1,56% en mai. Le coût d'un emprunt immobilier n'a ainsi progressé que d'un tout petit point de base en un mois, exactement comme le mois précédent .

Sur le plan technique, l'évolution du taux d'emprunt à dix ans de la France (OAT) est un des paramètres pris en compte par les banques pour fixer leur prix. Cette jauge permet d'évaluer le coût d'un risque à 10 ans, durée pendant laquelle les banques conservent un prêt immobilier sur leur bilan. Cet indicateur phare avait grimpé jusqu'à 1,1% courant mars - justifiant alors une hausse des taux de prêts, et oscille depuis entre 0,6% et 0,8%. .. sans que les taux de crédit ne soient retombés.

Reconstituer les marges

Autrement dit, les banques ont profité des mouvements de taux de ces derniers mois pour reconstituer leurs marges tout en restant commercialement très attractives. De fait le mouvement de hausse des taux de crédit n'a rien de très brutal « ressemblant par son ampleur à celle des étés 2013 et 2015 », souligne le baromètre.

A ce rythme, « les taux sont simplement revenus à leur niveau de l'été 2016 ». Autre nuance de taille, cette hausse ne concerne pas toutes les durées de prêts: si les durées les plus courtes (15 ans) se renchérissent, les conditions se détendent à l'inverse sur les prêts les plus longs de 20 ou 25 ans. De plus, cette hausse globale du taux moyen cache en réalité une « déformation de la structure de la production » en direction des prêts de plus longues durées, plus onéreux.


Vigilance des autorités

Ces emprunts sur 20 ou 25 ans profitent en particulier aux ménages plus jeunes ou plus modestes, qui étalent leurs remboursements dans le temps. « En elle-même, cette remontée est sans incidence sur la solvabilité de la demande : en revanche, la hausse rapide des prix de l'immobilier pèse de plus en plus lourdement sur une demande qui s'affaiblit », prévient Crédit Logement / CSA.

Il faut dire qu'en début d'année la production de crédit volait de records en records, allant jusqu'à susciter la vigilance des autorités de régulation . « Pourtant dès avril, l'activité a commencé à se replier : la dégradation du marché se poursuit depuis, même si l'activité s'est presque stabilisée en juin », poursuit le baromètre.

@EdouardLederer LesEchos

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