Crise du climat : une invitation à grandir ?

Et si la crise climatique était une invitation faite par mère nature à l’humanité pour que celle-ci franchisse un nouveau seuil de conscience?

Hier soir la fille de ma compagne nous a demandé de regarder un film ensemble et a choisi Avatar que je n’avais en fait jamais vu. Après nous avoir confisqué nos smartphones pour être sûre d’avoir notre totale attention (quelle sagesse !), elle nous emmena donc vers le monde de Pandora. 

Comment ne pas voir dans ce film un miroir de ce que notre monde connaît actuellement ? Le sentiment de supériorité et la surdité de ceux qui possèdent la technologie, leur folie extractive, leur manichéisme face à la sagesse de ceux qui vivent connectés à la nature, la primauté du groupe sur l’individu, la certitude de faire partie d’un tout et la croyance en un esprit qui relie.

Dans son approche dite de la Spirale Dynamique, Charles Graves, Don Beck et d’autres chercheurs mettent des mots et des explications sur ce qui pourrait être à l’œuvre. Je vous invite sur ce sujet à lire l’excellent livre des frères et sœurs Chabreuil. Dans cette analyse, l’humanité (et chaque être humain dans sa vie) franchit et est invitée à franchir des seuils de conscience pour poursuivre sa croissance et son développement.

L’image de la spirale - comme une spirale d’ADN enroulée sur elle même mais qui s’élève - illustre l’élévation de la conscience humaine étape par étape. Ceci est parfaitement exprimé par Eckhart Tolle en préface du livre « Le Saut Quantique » de Steve Taylor : « Il y a bel et bien une direction et une raison d’être derrière le processus évolutionniste. Où ce processus va, toutefois, dépasse tout entendement. Par contre, ce que nous pouvons dire, c’est que la pulsion évolutionniste derrière ce processus est bel et bien le développement de la conscience. L’univers veut devenir plus conscient et la principale raison d’être de la vie de tous les êtres humains est de syntoniser (mettre en harmonie) cette raison d’être universelle». 

La spirale dynamique nous dit notamment deux choses. Tout d’abord que « les solutions d’aujourd’hui sont les problèmes de demain ». Chaque stade de développement de l’humanité émerge pour résoudre avec de nouvelles solutions les problèmes présents. Mais après un certain temps ces solutions apportent à leur tour de nouveaux problèmes que seul un niveau de conscience plus élevé peut résoudre, créant des solutions qui à leur tour - un jour - deviendront par leurs externalités négatives de nouveaux problèmes à résoudre.

C’est ainsi que nous pouvons analyser notre civilisation thermo-industrielle actuelle. Son émergence, avec l’invention de la machine à vapeur, a permis à notre humanité de franchir un saut quantique en terme de développement, de sortie de la pauvreté, de bien-être. Aujourd’hui, tous les signaux nous montrent cependant que cette ère est à bout de souffle et ne peut plus, ne doit plus se prolonger sous peine de plonger notre humanité dans le chaos du réchauffement climatique, de l’acidification des océans et de l’extinction des espèces.

Et c’est ici que la nature intervient en nous montrant ses limites finies, nous imposant ainsi de nous réinventer et de trouver d’autres manières de cohabiter harmonieusement avec elle. 

La spirale dynamique boucle sur elle même en s’élevant. D’après ses auteurs, nous nous trouvons aujourd’hui exactement à l’aplomb du stade de développement « violet tribale » qui occupait le monde avant l’invention de l’agriculture. Dans ce stade - celui d’avatar - les hommes étaient intimement reliés à la nature, en connaissaient ses secrets et y trouvaient la source de tous leurs besoins. C’était aussi un stade où l’intérêt du groupe prévalait sur celui de l’individu. 

Aujourd’hui nous sommes peut être invités - quelques milliers d’années plus tard - à retrouver ces vertus perdues et cette connexion à la nature dont le développement technologique nous a privé. Mais il ne s’agit bien entendu pas de revenir en arrière : nous ne sommes pas dans une dynamique cyclique mais évolutionniste. C’est avec un autre niveau de développement de la conscience et des savoirs que nous sommes invités à nous reinventer. Beck et ses disciples parlent pour cette nouvelle phase du stade « opale », un stade holistique qui pour la première fois n’essaye pas d’affirmer sa supériorité sur les stades précédents en prétendant les supplanter, mais un stade qui cherche à honorer toutes les strates de développement précédentes de l’humanité et à s’inspirer de tous leurs savoirs. C’est ainsi sans doute qu’il faut interpréter notre soif de redécouvrir les peuples premiers et qu’il faut comprendre pourquoi nous cherchons à écouter toujours davantage les chefs de ces tribus qui visitent régulièrement nos pays pour alerter nos consciences sur le drame de l’Amazonie.

Saurons-nous redécouvrir ces voies de sagesse ancestrales ? Les combiner avec nos savoirs modernes et technologiques pour définir une nouvelle voie débouchant sur une prospérité sans cette croissance thermo-industrielle actuelle dévastatrice pour notre planète ?