Croissance, mortalité, forêts et arbres urbains face au réchauffement climatique

Croissance, mortalité, forêts et arbres urbains face au réchauffement climatique

Il est important de s’arrêter quelques instants sur l’inventaire forestier que l’IGN vient de publier, où il est fait état d’évolutions préoccupantes de notre patrimoine forestier en lien avec le réchauffement climatique.

Commençons par trois constats édifiants sur l’évolution du patrimoine forestier entre les périodes 2005-2013 et 2013-2021 : 

  • la mortalité des arbres a progressé de près de 80% 

  • Le stockage annuel de carbone à diminué de près de 40%

  • la production biologique a diminué en valeurs nette et brute

La baisse de la production brute indique un plus faible volume de croissance, la baisse plus forte de la production nette montre que l’impact des décès et des prélèvements n’est pas compensé.

A cela, deux causes essentielles : 

  • le développement de maladies touchant massivement des espèces
  • les conséquences du réchauffement climatique : avec des périodes de sécheresse plus fréquentes et longues, avec des températures trop élevées pour certaines espèces

La première cause étant largement favorisée par la seconde. Même si la surface de nos forêts ne cesse de croître, il ressort de cette étude qu’elles ne sont pas en bonne santé. Ainsi, 17% des frênes (12% des châtaigniers) présentent au moins 25% de branches mortes.

Tous les territoires et toutes les espèces ne sont pas impactées de la même manière, mais le risque est global.

Les sécheresses et les fortes chaleurs, de plus en plus précoces dans la saison, perturbent les cycles de croissance des arbres. Moins d’échanges gazeux au niveau des feuilles, moins de captation de carbone, moindre production de bois. 

Les mêmes phénomènes viennent impacter nos parcs urbains et tous les arbres de nos villes, parfois de manière plus rudes, s’agissant d’un milieu plus difficile. 

La France n'est pas le seul pays concerné. Une étude menée sur les arbres de Boston montrait, en 2022, que 30 à 40% des arbres mouraient avant leur 7e année, avec une forte mortalité précoce avant leur 2e année. 

Des arbres urbains en souffrance, ce sont également leurs apports écosystémiques qui ne sont pas au rendez-vous. Rappelons que durant les chaudes journées, nombre d’arbres de rue ne “fonctionnent” que partiellement, avec une absence partielle voire totale d’évapotranspiration durant l’après-midi, quand cela ne concerne par toute la journée. L'étude et la surveillance des patrimoines arborés urbains doivent se poursuivre nous apporter des enseignements précieux sur leur comportement.

Ceci nous interpelle plus encore sur les conditions de plantation en milieu urbain et la nécessité de veiller à ce que les arbres à venir soient mis dans les meilleures conditions possibles d’accès à la ressource en eau, de préparation de sols de qualité et de synergie avec les autres végétaux.

Un riche mais plutôt triste bilan...des indicateurs qui convoquent les droits et la jurisprudence, toutes les initiatives mais surtout le.bon.sens citoyen. ! C une question de réseau, de systèmie du vivant, xn--rveillons-b4a.nous...

Amaury KRID

Urbaniste - Responsable de pôle

1 ans

Merci pour les chiffres qui sont inquiétants, vu le nombre d'arbres qui meurent, on comprend la baisse du stockage de carbone (qui ne relève bien entendu pas que de ça).

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