Culture HR Afrique : Les Repats

Culture HR Afrique : Les Repats

Avant de rentrer en Afrique, les Repats du Québec, achètent en quatre exemplaires ( pour les plus raisonnables) : déodorant, parfum, crème de visage, maquillage, produits capillaires et j’en passe. Pourquoi ? Parce qu’en Afrique tout est plus cher et que certains produits disponibles au Québec ne le sont pas ici . Alors la peur de manquer s’installe et notre caractère consumériste se déploie.

Un an après le retour au pays, les réserves de produits cosmétiques . Si on peut trouver des palliatifs pour la majorité d’entre eux ,le mascara noir à quant à lui, décider d’instaurer un malicieux jeu de cache -cache . Sa quête, digne d’une épreuve de Koh-Lanta, a débuté un weekend d’août.

 Les principaux supermarchés( il y en trois à tout casser donc vous avez vite fait le tour ). Le mascara est là mais se décline en couleurs criardes : violet, vert, bleu, orange, une école de cirque … Dans chaque boutique, la même rengaine : à l’affût de la responsable rayon pour lui demander le sésame. Elle , presque interloquée par mon manque de modernisme , à me cantonner au noir pour embellir mes yeux. Depuis quand le choix de la sobriété est-il mauvais. Je me sens regardée de haut par cette vendeuse , dont les poignées d’amour ont poussé pendant la nuit. Elle mâche son chewing-gum avec une telle hargne que j’ai dû mal à écouter ce qu’elle me dit. Elle m’explique avec désinvolture qu’il n’y en a plus et que le réapprovisionnement de Covid-19 n’est pas pour bientôt. Je ne m’avoue pas vaincue . Trouver du premier coup le mascara aurait été suspect. 

Je décide d’aller dans plusieurs salons de coiffure qui vendent pour la plupart aussi des cosmétiques . C’est sûr , le petit tube noir m’attend sur une étagère . Entre la musique bruyante et les racontars des clientes qui se tressent ou font des tissages , j’exprime ma demande auprès de la responsable. A la crispation de son visage, je comprends la galère dans laquelle je me trouve et dont je vais devoir me départir. Devant ma mine atterrée, elle se confond en excuses.

Je suis allée dans les pharmacies, parapharmacies et marchés. Je suis rentrée bredouille à chaque fois. Cinq jours après le début de ma chasse au trésor, j’avais l’impression d’être à l’épreuve de l’orientation à Koh Lanta ; des gouttes de sueur perlaient sur mon front et je commençais à perdre patience. Mais la délivrance n’était pas loin . L’épouse d’un collègue qui venait de revenir de l’étranger a pu apaiser ma fièvre acheteuse avec de nombreux produits . 

Après mon épopée, une question :comment est-ce possible que le besoin le plus basique soit réglé en cinq minutes au Québec et qu’en Afrique cela devienne un job à plein temps. Que ce soit le mascara, un médicament, une décoration, un livre ou autre, il faut apprendre à créer son système D pour ne jamais être en manque . A ce moment- là vous découvrez alors une grande solidarité au sein de votre entourage. Chaque personne voyageant se portant toujours volontaire pour vous rapporter un article vous faisant défaut.

Fathy Sanogo

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