Cyber Défense, Forces spéciales et aériennes: Les 3 priorités de développement militaire de la Russie
Nous assistons depuis quelques mois, à une surenchère d’annonces guerrières et de rétorsion de cyberattaques en ‘’montrant ses muscles ‘’, entre les USA et la Russie.
La Russie s’efforce de rattraper son retard dans les moyens de Défense face aux USA. De même que la Russie s’inquiète de l’amélioration des installations militaires aux frontières Est de l’OTAN. D’une part, la Russie le fait savoir par des annonces de hausse de réarmement des ogives nucléaires : 429 ogives de plus selon le département d'Etat des USA (en 2016). Selon Florent Parmentier (chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC Paris) ce chiffre est étonnant. <<La raison de cette disparité est simple. Alors que l'armée américaine a réduit progressivement le nombre d’armes nucléaires qui équipent ses sous-marins, bombardiers et silos de missiles, l’armée russe en a ajouté récemment>>. D’autre part par une hausse des exercices militaires, d’activité en cyberdéfense (voir lien fin article).
Après l’élection présidentielle aux USA de M. Donald Trump, en prélude aux futures négociations de désarmement et de levées des sanctions sur l’embargo Russe, chaque puissance essaye de calmer le jeu à coup d’amabilité et de signes de détentes sur la gâchette. Avant d’aborder les priorités militaires, ci-dessous un aperçu des principaux pays du monde à fort budget de défense.
(Source: cabinet IHS de Londres - Craig Caffrey, analyste principal)
L’analyse des données, de la stratégie des Russes montre une baisse de leur budget de Défense (50-60 milliards $ US, en 2014/2015), en partie due aux effets financiers de l’embargo occidental et de baisse des revenus pétroliers. Cependant, on note que dans le budget de défense Russe, la part des équipements est en hausse et estimée à 26 milliards (2014/2015) soit 50% du budget de défense. Ce montant ne tient pas compte du budget du Kremlin.
mis à part, la surenchère verbale de la Russie sur son réarmement nucléaire, l’accent budgétaire est mis sur trois points prioritaires depuis 2010 :
1) Hausse des moyens alloués aux forces spéciales russes
Développement des unités aéroportées mieux équipées en moyens logistiques (dont le site du détroit de Béring, la Crimée), mieux rémunérées et plus motivées qu'avant 2010. Un effectif de plus de 35000 personnes et la multiplication des opérations terrain.
2) Renforcement des dépenses de cyber Défense et technique du "Corsaire informatique"
Qui dit cyber défense, parle de: Restaurer la Paix et l'équilibre des forces, défense passive/ active, attaques pour prise de contrôle, influence des événements chez la cible visée.
Il est difficile de chiffrer l’évolution du budget particulier de cyberdéfense de la Russie.
Pour le leader mondial, les USA, << les dépenses militaires 2013 reflétaient les nouvelles priorités stratégiques américaines : forces spéciales (10,4 milliards de dollars), drones (3,8 milliards), cyberdéfense (3,4 milliards), défense antimissile (9,7 milliards), espace (8 milliards)>> (source : Conso Globe).
Comme logistique d’approvisionnement en données, le renseignement innove en canaux d’accès aux informations. Les circuits traditionnels sont largement surpassés par les nouveaux canaux (ex: le cheval de troie, la faille zéro Day). L’ hameçonnage de haut vol dont a été victime l’américain John Podesta, directeur de campagne de la candidate démocrate Hillary Clinton ; est révélateur de l’engouement pour ce type de canal d’accès aux informations. Pas besoin forcément de déplacement physique des agents pour accéder aux informations, il faut trouver ''le maillon faible'' à distance.
La "méthode du Corsaire" dans la pêche à certaines informations, en utilisant des intermédiaires, les pirates (‘’Hackers’’) ou pseudo-pirates qui ne sont pas tous particulièrement indépendants dans leurs ‘’combats pour la liberté’’ d’information, sans compter la revente des données à qui veut les acheter. Selon la Fondation pour la Recherche Stratégique <<A l’instar des marchés de la criminalité internationale, le cyberespace a ses marchés de la cybercriminalité. La vente de failles de sécurité (0-day exploits) est devenue très lucrative (jusqu’à 260 K€ la faille) et constitue le cœur d’activité d’entreprises spécialisées. Les coûts globaux de la cybercriminalité sont assez délicats à évaluer; une étude de Norton Inc. de 2011 chiffrait à 388 G$ pour 24 pays analysés sur une durée d’un an. Une étude de Mac Afee & CSIS de 2013 avance le chiffre de 300 G$ à 1000 G$/an. Cette estimation regroupe les coûts de la cybercriminalité et ceux liés au cyber espionnage>>.
3) Hausse des frais des forces aériennes et spatiales.
Dans la doctrine militaire Russe de 2010, <<l’une des principales missions des forces armées est d’informer en temps voulu le commandant en chef suprême des armées russes sur les possibles attaques aériennes et spatiales, mais aussi d’assurer la défense aérienne des infrastructures militaires les plus importantes de la Fédération et d’être en capacité de repousser les frappes aériennes et spatiales>>. Par ailleurs, les experts russes estimant que << les moyens d’attaque aériens et spatiaux ont commencé à constituer le fondement du potentiel d’agression >> des Etats puissants afin d’imposer leurs choix aux autres pays.
Depuis 2009/ 2010, il y a une amélioration du budget d’équipements aéronautiques avec des appareils de plus en plus polyvalents comme le Su-27SM. Un net accroissement des vols en Europe (certains médias en ont fait l’écho alarmiste) et en Asie y compris avec les pays alliés de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS).
La Russie veut montrer sa réactivité de grande puissance militaire capable d’intervenir dans les pays amis (exemple de sa plateforme logistique de Tartous & région Lattaquié en Syrie), de rayonner à l’international par une coopération de production aéronautique avec d’autres Etats et de protéger ses intérêts là où ils se trouvent. Ce qui passe par une valorisation du savoir-faire russe.
Ces trois axes prioritaires sont couplés par un allégement du système de commandement, avec moins de niveaux hiérarchiques et plus d’opérationnels sur le terrain.
https://www.us-cert.gov/security-publications/GRIZZLY-STEPPE-Russian-Malicious-Cyber-Activity
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7 ansmerci pour la compilation des articles cybersecurity