Débuter sa carrière en 2021 : S'adapter, se défier, s'améliorer ...
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Débuter sa carrière en 2021 : S'adapter, se défier, s'améliorer ...

Nous l'appellerons l'année de tous les défis, l'année du changement espéré et du blackout total. Loin de moi l'idée de vous livrer une analyse avec du recul, c'est impossible. L'année 2020 s’est terminée et le flou s'accumule toujours au moment où j'écris ces quelques lignes. 2021 est là, et nous n'avons plus le temps d'avoir peur. Action.

Les choses ne sont jamais simples quand elles se déroulent loin de vos espérances, et c'est dans ce contexte précis que l'année passée a excellé pour la plupart des nouveaux diplômés : Tous persuadés de pouvoir vivre le début de carrière "de nos rêves", nous avons exclu toutes possibilités de plan B ou C. Immense erreur. Il faut maintenant composer avec de nombreuses données à l'échelle internationale afin de soigner notre parcours professionnel. Si ce genre de crise ne se devrait pas se répéter sur une base régulière, il est tout de même certain que des événements de cette ampleur pourraient encore subvenir dans le futur.

Anticiper, c'est la clé

L'anticipation est le nouveau facteur clé dans des moments aussi incertains. Il est fini le temps où nous pouvions vivre dans un monde sans se soucier de ses éléments contextuels : La sensation de ne faire plus qu'un -sur le plan humanitaire- sur terre n'a jamais été aussi forte, les défis sont maintenant globaux et non plus nationaux, il est de ce fait bien plus difficile de les éviter. Ainsi va la mondialisation. En ce qui me concerne, le virus est venu contrarier mes plans alors que je débutai -en février 2020- ma carrière à Lisbonne chez Google. N'ayant rien vu venir, j'ai réagi en accord avec ce manque de jugement : Panique, effet tunnel, catastrophisme et prise hâtive de décision. Cette erreur là, je ne la ferais plus jamais. Croyez moi.

Alors que la Covid progressait et que les pays se confinaient, j'ai décidé de faire machine arrière et de laisser l'orage passer. Rentrer en France pour le confinement est une chose qui est allé à l'encontre de ma doctrine : « La vie, ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie. ». Mais c'est pourtant le choix que j'ai pu faire comme certains de mes compatriotes sur place. On ne pourra jamais nous en vouloir d'avoir agi ainsi mais là est tout l'intérêt de mon expérience : Mieux vaut se confronter et faire preuve de résilience  plutôt que de faire machine arrière face à un danger qu'il était largement possible d'évaluer sans les biais de la surinformation et de la psychose des réseaux sociaux.

Pas de regrets de mon côté, les choses telles qu'elles se sont déroulées m'ont poussé assez naturellement dans cette direction et c'est une vraie leçon que la vie m'a donnée. Mais quid du futur ? Il faut maintenant savoir faire la distinction entre dangers sous-estimés et dangers sur-estimés : se renseigner, s'éloigner de l'obscurité et ne pas hésiter à questionner pour anticiper. Bref, être curieux face à des phénomènes inconnus tout en essayant de garder ses idées claires en jouant de son ouverture d'esprit et de ses intérêts.

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Lâcher ? Jamais.

Il aurait été facile de simplement reculer et d'aller au fond des choses en laissant vraiment le mauvais temps passer. Mais ne soyons pas dupes, la meilleure stratégie est parfois de justement changer de stratégie. Etre confronté à la peur est jusque là un sentiment on ne peut plus humain, mais celle-ci ne doit pas faire de nous des êtres amorphes, elle doit justement nous pousser à l'adaptation face à une situation désespérée, une preuve indélébile de courage. En ce qui nous concerne, vite retrouver des standards, rebondir et ajuster son comportement. Enora, qui travaille dans le secteur de la communication , a accepté de partager son expérience, elle a réussi à reprendre la main sur sa carrière dans une période délicate :

"J'ai quitté mon ancienne entreprise dans laquelle j'étais chargée de communication début 2020, le poste ne me convenait pas pour plusieurs raisons. Malheureusement, la fin de mon contrat coïncidait avec le début du confinement, qui débutait quelques jours plus tard. Chose dont j'étais loin de me douter. Et vous le savez, qui dit confinement, dit aussi complication pour trouver un emploi.

La plupart des offres en ligne étaient devenues obsolètes car plus valables, les réductions de budget ont eu un effet irrémédiable sur le secteur de la communication dans les entreprises. Je n'ai pas revu mes ambitions à la baisse et suis resté concentré sur mes objectifs professionnels et le job dont j'avais besoin. Les politiques de recrutement évoluant au jour le jour durant ce type de période, je ne me suis pas arrêté aux offres en ligne et j'ai opté (maintenant que j'y pense et avec du recul) pour un positionnement plus original dans mes recherches.

Après avoir repéré des agences de communication bien connues pour leur ambiance de travail et avec qui j'avais un lien dans mon réseau, j'ai envoyé une candidature spontanée à l'une d'entre elles à Montpellier. Sachant exactement dans quelle équipe je voulais travailler, j'ai ensuite contacté (après avoir mené des recherches sur linkedin) l'une des personnes qui travaillaient dans le département qui m'intéressait : elle a rapidement vu que je connaissais l'une de ses collègues et m'a demandé de la contacter pour aller plus loin. Je me suis indirectement appuyé sur mon réseau pour me faire connaître et les choses se sont progressivement mises en place dans la suite du processus.

J'ai obtenu mon entretien en fin de confinement. Au lieu de simplement répondre à une offre, j'ai pris les devant en offrant une opportunité à mon entreprise, j'ai expliqué au manager ma manière de voir les choses et ce que je pouvais concrètement apporter à l'entreprise. En optant pour une stratégie active -et non passive- (approche qui m'est venue naturellement et que je n'avais absolument pas calculée), j'ai par la suite été accepté par mes futurs collaborateurs qui travaillent de manière sereine en termes de politique de recrutement : les besoins restaient réguliers -malgré la covid- en ce qui concernait l'aquisition de nouveaux talents et c'est d'ailleurs toujours le cas, actuellement.

Résultat : ils ont accepté de créer un nouveau poste en accords avec mes compétences et j'ai de ce fait réussi à tirer parti du chaos de 2020. Une vraie aubaine pour ma carrière."

Via son témoignage, Enora appuie largement sur le fait de devoir compter sur son réseau pour rebondir dans un contexte difficile. Dans une année comme 2021, une période très floue, les entreprises et vos futurs collaborateurs ne seront pas forcément certains du positionnement à tenir vis à vis des nouveaux candidats : prudence et frilosité sont donc de mise. Les entreprises sont de plus en plus demandantes vis à vis des profils qui réfléchissent "out of the box". Cela vaut aussi dans la recherche d'emploi : Pensez Out-of-the-box. Abordez les choses différemment. Soyez un élément qui se démarque de la masse.

Le télé-travail comme seul remède ? Pas sûr.

Le télé-travail n'est pas le futur de l'emploi, pas à court/moyen terme tout du moins. En témoigne la difficulté qu'ont les travailleurs à s'y adapter selon les environnements de vie et les conditions du quotidien. Il serait bien plus envisageable de voir un système hybride se mettre en place, un travail en co-working permettant à la fois une distanciation en cas d'urgence et un contact humain sur une base plus régulière.

Lorsqu'il s'agit de s'adapter à une situation de travail différente, il ne faut surtout pas négliger les effets du stress et de l'anxiété, des facteurs qui ont été très largement sous-estimés durant cette année 2020 (mais de moins en moins en 2021) et qui doivent absolument être pris en compte à l'avenir. Si la brutalité de la nouveauté affecte votre mental, n'hésitez pas à pratiquer sport, méditation, et à vous distraire par tous les moyens que vous appréciez. Il est excellent pour la santé psychique d'occuper son esprit avec des méthodes différentes et ce sans avoir recours aux anxiolytiques prescrits par votre médecin. Des recours naturels sont aussi possibles mais c'est bien sur le plan physique et psychique que les choses vont se jouer.

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Travailler sous pression dans une période si cruciale est aussi un phénomène récurrent, n'hésitez pas à parler autour de vous de votre ressenti car vous le verrez bien rapidement , vous n'êtes pas seuls : Selon sciences et avenir “Les recherches Google révèlent que les termes crise d'angoisse et crise de panique ont été jusqu'à 52% plus recherchés qu'à la normale aux Etats-Unis pendant le confinement. En France, les effets ont été similaires ». Edifiant.

L'incertitude ne doit pas freiner votre âme d'entrepreneur

Les périodes de doute sont légion dans notre société mais ne sont surtout pas une raison pour freiner envie et passion. C'est même une chance pour ceux qui en sont animés. Continuer de croire en vous et à garder confiance dans vos projet, c'est aussi une manière de « danser sous la pluie », comme Emilien qui a lancé sa propre activité durant le confinement et qui possède maintenant sa propre plateforme de coaching.

Comment s'est passé la création de ton entreprise entre deux confinements ? As-tu rencontré des difficultés ?

Étant donné que je fonctionne uniquement en ligne, je n’ai pas rencontré de problème majeur, on peut complètement effectuer une création d’entreprise sur Internet donc c’est pratique (pour les micro-entreprise en tout cas). Au final, la seule difficulté que je rencontre est celle de trouver des clients puisque les gens ne sont pas dans un « mood » à se mettre au sport, suivre une « diet’ », et se reprendre en main à cause du contexte. J’espère qu’ils changeront de « mindset » en 2021 pour les bonnes résolutions :)

As-tu remis ton projet en question cette année ? La crise a-t-elle changé ta manière de voir les choses ?

Je n’ai pas remis mon projet en question, au contraire même car, étant donné que je procède en ligne, je me suis même dit que le contexte jouerai en ma faveur avec le développement du digital et des moyens de communication digitaux. Et en effet ça a porté ses fruits dans un sens car j’ai bénéficié d’une grande visibilité lors de mon lancement via les réseaux sociaux. Mais la période est à double tranchant car malgré le monde intéressé, personne n’est réellement prêt à s’investir pour une perte de poids ou une prise de masse en cette période. Que ce soit sur le plan financier ou au niveau de la motivation. Je garde malgré tout en tête que la covid a soutenu ma démarche de créer une activité en ligne.

Quel serait ton conseil aux jeunes entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans un contexte aussi complexe ?

 Je leur conseillerai tout d’abord d’étudier le contexte qui pourrait avoir un impact sur leur activité (en l’occurrence si c’est pour ouvrir un restaurant ou un magasin physique, c'est en effet, plus compliqué), et s’ils peuvent réaliser leur activité en ligne. Ensuite, si c’est le cas, étudier si la cible utilise les canaux digitaux pour les achats afin que ceci puisse « coller ». Et enfin, essayer de lancer une activité sans avoir besoin de fonds pour commencer afin de minimiser au mieux les risque, pour ma part je n’ai eu besoin d’investir que très peu à part du temps et un peu plus d’une centaine d’euros. Donc pour ceux qui ont du temps devant eux, et qui ont une idée en tête depuis longtemps : c'est peut-être le moment idéal pour se lancer !

Un témoignage important qui au-delà du fait de montrer les atouts de l’entreprenariat nous démontre surtout l’importance de rester agile et à l’affût des opportunités afin de se lancer dans le grand bain. Cet article n'a jamais eu pour objectif d'analyser les méfaits et la complexité de notre époque mais bien de vous montrer que malgré l'obscurité : tout reste possible pour votre carrière et vos objectifs professionnels.


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