Démocratie participative : Baissons les armes
Plus j’avance dans ma lecture du livre “Le Bonheur était pour demain” de Philippe Bihouix, plus il résonne dans l’actualité.
Pourquoi?
Les promesses technologiques et les utopies qu’elles suscitent sont en concurrence les unes avec les autres.
La preuve ?
Le buzz de techno-enthousiastes dans le débat médiatique, ces dernières semaines avec des récompenses à la clé et les déceptions de la convention pour le climat.
L’utopie techniciste avec les nouveaux optimistes se porte bien .
I) La “hype” techniciste sur courant continu
Récemment cette vision s’incarne bien par Bill Gates et son fonds d’investissement Breakthrough Energy Venture fait la promotion des inventions les plus pertinentes pour régler la question du climat.
a) Des solutions toujours plus nombreuses
Il nous propose de convoler avec lui vers une myriade de solutions:
- des réacteurs nucléaires nouvelles générations. Quid du parc existant ?
- la production d’un acier sans émission
- des burgers végétaux
- des batteries solides
- des ventilateurs captant le carbone à 800 dollars
Tentant, non ?
Mais ces solutions sont à l’initiative d’une minorité et donnera des opportunités de nouveaux business qui engendra sûrement avec l’effet rebond, une cadence de production ne permettant pas de faire baisser les gaz à effet de serre.
b) Business as usual = Business is Business no matter what
Une révolution par le haut qui peut se révéler être une fausse bonne idée
Problème n°1 : les ressources à importer des pays du Sud pour maintenir les cadence de production en cas de généralisation.
Problème n°2: “le syndrome stalinien” ou préserver l’illusion que tout peut continuer à peu près comme avant.
Toujours la même rengaine qui vient bien que nous connaissions les enjeux et les mêmes comportements resurgissent:
“Nous prions pour la relance de la croissance, nous exhortons à toujours plus de compétitivité et d’attractivité, nous faisons notre révérence aux marchés financier que l’on conjure de verdir leurs placements”… (Philippe Bihouix)
“Nous incitons à la consommation glorifions les start-upers, bref nous menons fièrement la bataille économique mondiale”.
En parallèle, le niveau de conscience pour la question écologique semble augmenter parfois si l’on en croit les sondages, une action contre le réchauffement climatique est plébiscitée.
II) Grandes messes citoyennes sur un courant de faible intensité
Comment expliquer alors la moyenne de 2.5/10 attribuée par la Convention au Gouvernement pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030 dans un esprit de justice sociale?
a) une application difficile en pratique
Une double frustration se fait ressentir de la part des citoyens et des responsables politiques.
Les causes de cette frustration :
L’échelle applicable , la révolution des consciences avec une “révolution par le bas” qui privilégie la coopération est sans doute efficace dans des petites communautés mais pas sur des millions de personnes.
“ Le bon fond des gens du peuples peut sans doute se révéler un levier de transformation formidable à l’échelle locale et régionale, elle devient probablement inopérante à l’échelle d’un pays de dizaines ou centaines de millions d’habitants”.
La rivalité mimétique car on envie tous les victoires et les possessions des autres.
On aime tous se comparer les uns avec les autres
b) Du repli vers des solutions viables à long terme
Face à ce tâtonnement constant, des comportements volontaires s’affichent bien qu’impuissants.
Alors pour résoudre le paradoxe entre notre envie d’agir et les problèmes systémiques qui nous font face, chacun se niche dans ses certitudes et des îlots où l’on peut fuir son impuissance: les arènes numériques.
Ex: via des médiums comme les réseaux sociaux où avec un billet comme je suis en train de le faire.
Que faire alors?
Quelles solutions apportées ?
Les solutions pour en finir avec nos paradoxes:
Les techno-enthousiastes par la génétique planchent des médicaments pour développer l’empathie ou de réduire notre taille moyenne
Les défenseurs d’une entente entre les individus sans être naïfs sur l’avènement d’éventuelles utopies citoyennes recommandent de s’appuyer sur:
- l’éducation
- la culture
- les valeurs humanistes
- l’enseignement de la douceur et de la tolérance
- l’idée que l’homme est perfectible
Je pense que l’une des meilleures façons d’incarner ses valeurs est de se concentrer sur le présent malgré nos imperfections.
Alors arrêtons de rêver à une société idéale et de créer le consensus le plus large possible mais continuons de creuser notre sillon dans nos actions, au présent .
Etre tourné vers le présent c’est la seule chose à faire alors autant le faire bien.
Qui sait vers quel chemin quel chemin nous irons en concentrant nos actions sur le présent?