"Démocratiser le Sport en France"
Lorsqu'en 1986 Keith #Haring peint deux fresques sur le mur d'un #playground de #Harlem (voir là ) il est arrêté par la police de #NYC parce que cette "pratique sauvage" est interdite.
Aujourd'hui, la ville de #NYC a donné au #playground le nom des fresques : "Crack is Wack" et les entretient régulièrement avec soin, consciente de la valeur qu'elles ont désormais pour la ville. Les spécialistes de l' #Art s'accordent quant à eux pour dire que Keith #Haring, dans le sillage de d'Andy #Warhol est probablement celui qui a le plus contribué à démocratiser l'accès et la pratique de l' #Art chez celles ou ceux qui en étaient les plus éloignés. Il a étendu le domaine de l'#Art, de sa pratique, de son accès, de ses codes en le démocratisant i.e. le rendant accessible hors des "temples" qui lui étaient consacrés et ce, contre la Loi en vigueur à l'époque et les préjugés de celles ou ceux qui à l'époque, défendaient l'ordre établi.
Pour autant, l' #Art est resté et restera un plaisir oligarchique tout démocratisé qu'il est désormais, tout comme le #sport d'ailleurs dont on nous dit au travers d'une proposition de #Loi récente qu'il faudrait à son tour le démocratiser.
"Démocratiser le #sport en France" pour le rendre accessible aux plus éloignés de sa pratique, c'est le titre et l'ambition de cette proposition de #Loi présentée à l' Assemblée nationale et au Sénat (voir là )
C'est intéressant de voir que, alors que l' #IRDS nous dit dans un rapport récent qu'en Ile de France, 70% des gens qui font du #Sport, le pratiquent en dehors de toute structure organisée, ce que d'aucuns (les gardiens du "temple") appellent des "pratiques sauvages", cette proposition de #Loi est introduite par le nombre de licenciés en France comme marqueur du rôle central du #Sport. On sent bien la dissonance ici. Elle se confirme d'ailleurs à la lecture de cette proposition de #Loi, on met au même niveau "ontologie" et "nature de pratique" car comme à chaque fois on omet de définir l'objet central : le "#Sport".
On occulte le fait que depuis toujours le Code du Sport ne décrit que la partie émergée de l'iceberg-sport et qu'il serait nécessaire de décaler un peu le regard pour voir toute la partie aujourd'hui invisible de celui-ci, ce qu'on se refuse encore à faire pour préserver un ordre établi, témoin d'un monde qui disparaît sous nous yeux mais que l'on s'obstine à essayer de sauver obérant ainsi l'avènement du nouveau et l'entrée du #Sport français dans le XXIe siècle.
On sait bien que, comme l' #Art, le #Sport restera un plaisir oligarchique quelles que soient ses niveaux, formes ou natures de pratique ou même son niveau de démocratisation, mais si l'on veut s'adresser, comme on le prétend, aux plus éloignés, il convient de renouveler le regard que nous portons sur le #Sport lui-même, de travailler à étendre le domaine de ce que l'on appelle #Sport pour l'embrasser du mieux que nous le pouvons et pour offrir à celles ou ceux que l'on veut toucher la possibilité d'y venir de leur plein gré plutôt que de vouloir "organiser" leur pratique (malgré eux ?) dans les limites aujourd'hui étriquées décrites dans le Code du Sport.
La jurisprudence décrit toujours mieux la nature d'un fait social global comme le #Sport que le #Code de la #Loi, ici encore et malgré la louable ambition de modernisation, le code est en décalage. Il serait bien qu'on arrête de vouloir voir le monde comme on souhaite qu'il soit pour le regarder tel qu'il est et ainsi pouvoir agir sur lui avec efficacité.
Directeur du développement chez SO PRESS
3 ansQuand la marge arrive au centre...
Pôle FRE (Formation Réussite Étudiante) Communication & Valorisation
3 ans"Offrir à celles ou ceux que l'on veut toucher la possibilité d'y venir de leur plein gré plutôt que de vouloir "organiser" leur pratique (malgré eux ?)"... Ouiiii ! Le sport "adapté"ou" à la carte" aurait ainsi toute sa place et diminuerait peut-être les inégalités liées aux conditions physiques et/ou mentales avec plus de partage. Décloisonner les disciplines, faire se connecter plus "naturellement" les sportifs et les handisportifs... Vivre le sport ! 🌞👨🦽👩🦯🏃💃🏋️♀️
Directeur du développement en éducation et promotion de la santé
3 ansLa pratique physique imaginée (on est bien dans une utopie!) dans cette proposition de loi serait uniquement organisée par des fédérations dont le gros du financement reposerait sur les taxes provenant de la diffusion d’événements sportifs. De plus, les licences sportives un indicateur très étrange (ex : pourquoi ne pas plutôt compter le nombre de séances ou le nombre de projets?). L’évolution des pratiques depuis plusieurs décennies et accrue par l’actuelle crise sanitaire démontre un fort besoin d’autonomie, de plein air, d’aménagements non standardisés... Vos multiples posts vont tous dans ce sens et reflètent bien toutes les études dans ce domaine. Les parlementaires les ont-ils lues? Qui les conseille?
Responsable de service direction des sports La Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
3 ansLes acteurs privés et les collectivités territoriales font déjà plus pour le sport auto-organisé et non sauvage 😨 que tous les textes législatifs. Accompagnons la créativité de ceux qui pratiquent 🤔