De 666 à 6666
Ceux d’entre nous qui sont assez âgés pour avoir été témoins de la grande crise financière se souviendront qu’au pire de la crise en mars 2009, lorsque le système financier lui-même était sur le point d’imploser, l’indice S&P 500 a atteint le neuvième cercle de l’enfer avec un niveau intrajournalier de 666. Heureusement, le marché s’est redressé et ce serait le point de départ de la plus forte remontée boursière de l’histoire. Les plus jeunes membres de l’équipe verront probablement sourire les vétérans des pupitres de négociation lorsqu’ils apprendront que l’une des grandes banques américaines prévoit que le même indice atteindra 6666 l’an prochain. Un six supplémentaire en un peu plus de 15 ans : pour nous rappeler à tous que lorsque nous vivons un enfer, il faut simplement s’accrocher!
Données économiques
Cet optimisme se justifie par les solides données économiques que nous avons observées pendant la majeure partie de la semaine, à commencer par l’indice du Job Openings and Labor Turnover Survey sur les possibilités d’emploi et le roulement de la main-d’œuvre (JOLTS). Cela a montré qu’après des mois de baisse, le nombre de postes disponibles est passé à 7,74 millions, en dépassant les attentes. Le nombre de mises à pied et de départs a augmenté, ce qui indique que les travailleurs sont plus confiants quant à leur capacité à trouver un meilleur emploi. Le ratio emploi/chômage est passé de 1,08 à 1,11, un autre revirement positif sur le marché, qui le rend conforme aux niveaux d’avant la pandémie. L’indice de l’Institute for Supply Management (ISM) non manufacturier a déçu à 52,1, ce qui est inférieur aux prévisions de 55,7, mais toujours dans la zone d’expansion. La composante emploi a ralenti, tandis que les prix payés ont augmenté, signe que l’inflation persiste. Enfin, le très attendu nombre de travailleurs non agricoles a été publié aujourd’hui et montre une belle remontée de 227 000 emplois, contre un nombre décevant de 36 000 le mois précédent, en partie à cause de grèves et de conditions météorologiques défavorables. La plupart des emplois ont été créés dans le secteur privé et le taux de chômage a grimpé à 4,2 % à cause d’un écart entre les données sur les établissements et celles sur les ménages. Le salaire horaire moyen sera l’une des composantes que la Réserve fédérale américaine (Fed) examinera avant sa dernière réunion de l’année. Ce taux s’est établi à 0,4 % pour le mois, en maintenant le taux annuel à 4 % et en montrant que la main-d’œuvre américaine demeure chère.
Au Canada, les nouvelles ont été contrastées, la productivité de la main-d’œuvre ayant enregistré un autre piètre résultat, à -0,4 % au troisième trimestre. La baisse du nombre d’heures travaillées et la hausse de la rémunération ont fait augmenter les coûts unitaires de main-d’œuvre de 1,4 %. La productivité a été négative pendant neuf des dix derniers trimestres, et les perspectives d’amélioration sont sombres, car le contexte incertain des échanges commerciaux pourrait freiner les investissements générateurs de productivité. Cependant, nous avons terminé la semaine avec de bonnes nouvelles, car le nombre d’emplois au Canada a été deux fois plus important que les attentes avec un peu plus de 50 000 emplois créés en novembre, tous dans la catégorie des emplois à temps plein. Le taux de chômage a augmenté à 6,8 % à cause d’une forte augmentation de la population active. Mais la majeure partie de ces gains a été enregistrée dans le secteur public, et le salaire horaire a reculé à 3,9 % pour l’année, signe que les pressions liées à une hausse des salaires s’atténuent.
Réaction des marchés obligataires : les taux de rendement sont en baisse
Les taux obligataires ont continué de baisser, surtout au Canada, où les prévisions d’une réduction de 50 points de base ont progressé après la hausse du taux de chômage et la faiblesse des salaires. La courbe des taux s’est accentuée, le segment à court terme inscrivant un meilleur rendement que les titres à long terme et les taux des obligations à 10 ans ont chuté sous la barre des 3,00 %, pour la première fois depuis septembre 2024. Le marché des obligations de sociétés ressemble à un disque rayé : la demande reste forte et les nouvelles émissions sont bien accueillies, puisque les investisseurs cherchent des moyens d’accroître le rendement. Cette semaine, le marché primaire a enregistré une forte activité et les nouvelles émissions ont été bien accueillies et largement sursouscrites.
Réaction des marchés boursiers : L’économie américaine est en « très bonne forme »
Le président de la Fed, Jerome Powell, a rassuré les marchés boursiers en déclarant que l’économie américaine était en « très bonne forme ». L’indice MSCI Monde a progressé d’environ 30 % depuis le début de l’année (en dollars canadiens, dividendes réinvestis), mené par les États-Unis. Tous les principaux indices américains ont atteint des sommets records. Les actions de la plupart des autres pays ont aussi continué de progresser. L’indice TSX inscrit une hausse de plus de 25 % depuis le début de l’année. La Corée du Sud a fait figure d’exception notable, car le pays connaît des conflits politiques et a même brièvement déclaré la loi martiale cette semaine. Le bitcoin a dépassé le prix de 100 000 $, ce qui témoigne d’un solide appétit pour le risque sur le marché. Le président élu Donald Trump envisage de nommer un défenseur de la cryptomonnaie, Paul Atkins, comme président de la Securities and Exchange Commission. À l’échelle mondiale, les secteurs les plus performants ont été ceux des technologies de l’information, des services de communication et des biens de consommation cyclique. Au sein de ce groupe, les sociétés de logiciels d’entreprise comme Salesforce ont obtenu de bons résultats, tout comme les actions liées à l’IA comme Marvell Technology et Pure Storage. Le chef de la direction du fabricant de puces Intel a été forcé de démissionner à cause des difficultés persistantes qui menacent sa participation à l’essor de l’IA. Les secteurs les moins performants de la semaine ont été l’énergie, les services publics et l’immobilier.
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À surveiller sur les marchés la semaine prochaine
Même si cela commence à ressembler beaucoup à Noël, les vacances devront attendre un peu, car des données importantes seront publiées la semaine prochaine. Aux États-Unis, nous obtiendrons à la fois les indices des prix à la consommation et des prix à la production, en plus de la productivité et des salaires horaires. La Banque du Canada se réunira pour la dernière fois cette année, car le marché s’attend maintenant à une réduction de 50 points de base pour soutenir l’économie.
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Auteurs : Adam Ditkofsky, Pablo Martinez, Sandor Polgar, Steven Lampert, Craig Jerusalim, Diana Li, Mona Nazir et Mickey Ganguly
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