DE CENTRE SOCIAL A GROUPE COOPERATIF : 30 ANS D’UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE POUR FABRIQUER UN TERRITOIRE QUI NOUS RESSEMBLE.

" Dans 30 ans nous serons peut-être un territoire de référence du développement local durable et de l’économie sociale et solidaire."

Armand Rosenberg - Directeur général Valhorizon Domb'innov

Un Centre Social Valhorizon il y a 30 ans et un groupe coopératif dans Domb’innov aujourd’hui ! Cette évolution est le fruit du hasard ?

Fondamentalement non, Domb’innov est une évolution naturelle du centre social. L’enjeu de Valhorizon depuis l’origine est de donner aux habitants les moyens d’agir pour faire évoluer leur vie et leur territoire comme ils le souhaitent. C’est ce que techniquement on appelle l’Animation Globale. C’est exactement ce que continue à faire Domb’innov. Nous donnons des moyens aux habitants, aux collectivités, associations, entreprises de créer les activités qu’ils souhaitent. Notre innovation a été de nous inscrire dans le champ entrepreneurial. Le Centre Social/ Domb’innov a continué à associé ses partenaires d’origine, est allé voir les sociétés du territoire et s’est tourné vers l’entrepreneuriat. À toutes les actions que nous menions, s’est ajouté la création d’entreprises sociales. Mais les entreprises que nous soutenons ont toujours les mêmes marqueurs. Elles associent le plus de monde possible, sont démocratiques et à lucrativité limitée. Cette formule a aidé à naître un restaurant/tiers lieu et une librairie en SCIC, une Recyclerie, un cinéma grand public en association, ... Les Centres de loisirs, les crèches, les activités d’insertion ont continué d’améliorer leur offre de service aux habitants. De nouvelles activités sont nées et la mobilisation pour améliorer la vie quotidienne est toujours aussi forte avec des tables d’hôtes et de nombreux projets d’habitants au sein des quartiers. Et j’oubliais presque de répondre à votre question ... ce n’est pas le fruit du hasard (sourire)

Un groupe coopératif, qu’est-ce que ça veut dire ?

Nous voulons associer le plus d’acteurs possible à chaque projet. Les agents s’associent s’ils ont de la liberté d’action, la possibilité de prendre des responsabilités. C’est pour cette raison que les activités qui apparaissent ont chacune leur propre Conseil d’Administration et qu’il n’y a jamais de fusions.

Mais nous avons besoin que chacune de ces associations, coopératives, entreprises travaillent ensemble. C’est ce qui permet des parcours d’insertion professionnelle réussis ; des services supports experts (comptabilité, communication, …) ; de l’ingénierie et des capitaux pour de nouvelles activités (Le 96 - Espace Partagé, …).

La notion de Groupe Coopératif exprime cette dynamique. Elle s’oppose aux fusions et holding. Nous partageons une stratégie globale de Développement Local Durable, des moyens (portés par Valhorizon) mais chacun garde sa propre gouvernance.

Les personnes présentes à l’origine sont-elles toujours là ?

Beaucoup de bénévoles, administrateurs, salariés accompagnent depuis l’origine ou en tout cas de très nombreuses années l’aventure de Valhorizon. Vous trouverez leurs témoignages au fil des pages du rapport d’activité. Nous sommes particulièrement fiers de cette relation durable. Pour aller quelque part, il faut savoir d’où l’on vient.

Vous dites souvent que l’enjeu c’est le Développement Local Durable. Quel bilan tirez-vous de vos 30 ans d’histoire de ce point de vue ?

Personnellement, je trouve les réalisations de Valhorizon incroyables. Je n’étais pas présent à la fondation, et je trouve que les fondateurs ont été visionnaires. Alors qu’ils créaient un centre de loisirs, ils parlaient de Développement social local. Au fil de ces 30 ans s’est construite une relation de confiance, une affinité avec une grande partie des habitants. Ceux qui ont été en crèche, en centre de loisirs, ont travaillé, confiés leurs enfants, créés des actions, aidés les autres ou été aidés eux-mêmes. Ces milliers de personnes ont créé des actions qui existent presque toutes encore. Ils l’ont fait dans l’association Valhorizon mais aussi dans de nombreuses autres structures. Cette dynamique d’éducation populaire a participé à construire l’expertise collective. Ce n’est bien sûr pas que Valhorizon, mais l’association est souvent présente dans ces histoires, parfois très modestement. C’est la co-construction de cette résilience des habitants pour notre territoire qui est notre plus belle participation au Développement Local Durable et je suis si fier d’appartenir à cette communauté.

Et dans 30 ans ?

Dans 30 ans nous serons peut-être un territoire de référence du développement local durable et de l’économie sociale et solidaire. Je peux rêver de cela. Je voudrais surtout que dans les mois et les années qui viennent nous sachons continuer à travailler collectivement. Nos professionnels bénévoles et salariés, nos adhérents et administrateurs sont la sève de notre forêt. Sans leur énergie rien n’est possible. À chaque croissance et diversification d’activité il faut se réinventer. On ne travaille pas à 10 comme on travaille à 200. C’est notre défi d’aujourd’hui et des 30 ans qui viennent.