De l'influence d'un gouvernement par les femmes sur la solidité et l'efficience des politiques de santé publique ?
Islande, Allemagne, Norvège, Finlande, Taïwan, Nouvelle-Zélande: tous ces pays ont pour caractéristiques:
- d'être gouvernés par des femmes,
- de résister à la diffusion du Covid-19.
De l'influence et du rôle d'une gouvernance politique par des femmes dans la construction de politiques de santé publique aptes à juguler la diffusion du coronavirus et à limiter la mortalité?
La question mérite d'être posée. Et d'ailleurs le magazine économique américain Forbes, pourtant libéral au plan économique et plutôt conservateur au plan des institutions, la soulève.
conseiller régional de Bretagne (membre de la commission permanente), fondateur de Biographies de Bretagne, spécialiste des récits de vie se rapportant à la mémoire populaire contemporaine
4 ansJ'ai relevé que la ministre Marlène Schiappa désapprouvait l'idée même d'étudier les interactions possibles entre une gouvernance par les femmes et la gestion du covid-19. Elle pointe du doigt le risque d'un essentialisme, sous entendu: la femme devrait accéder aux postes de responsabilité parce qu'elle se montre plus bienveillante que l'homme. Sa préoccupation n'est pas dénuée de sens mais la question n'est pas de savoir si une crise sanitaire comme celle que nous devons affronter collectivement viendrait justifier ou pas une gouvernance par les femmes. Les femmes doivent pouvoir accéder tout autant que les hommes aux postes de responsabilité, que ce soit dans le domaine politique ou dans tout autre domaine, pour une seule et unique raison: elles forment la moitié de l'humanité… et même un peu plus. Il n'y a pas à chercher d'autre justification. Pour autant, il n'est pas inepte de se demander si, face à la menace d'une pandémie, une gouvernance par les femmes n'est pas mieux à même d'appréhender la dimension holistique du bien être et du développement humain - dit autrement en voyant plus loin que le court terme économique - et, de ce fait, d'agir de façon préventive plutôt que curative.