Derriere la crise: la geopolitique
Coronavirus, Krach du Bitcoin, du pétrole, de l’or…symptômes variés d’une cause unique (SOURCE NICOLAS TETEREL ARTICLE THE COINTRIBUNE)
From Russia with love
Le cours du baril de WTI est de retour sur le plus bas de 2016 – au paroxysme de la guerre en Syrie – lorsque l’Arabie Saoudite tenta de briser l’alliance entre Damas et Moscou en écroulant les prix pour taper les Russes au portefeuille (environ 1/3 des revenus de l’état russe provient de la vente de pétrole et de gaz). L’affrontement se termina par la séquestration et le racket d’une partie de la famille royale saoudienne et de quelques hommes d’affaires saoudiens richissimes pour remplir les caisses du royaume. Les deux poids lourds du pétrole trouvèrent finalement un accord pour stabiliser le prix du baril autour de 65 $.
2020, rebelote, le prix du baril est de nouveau au tapis, sauf que ce n’est cette fois-ci pas le roi Ben Salmane qui a décidé d’écrouler les cours, mais la Russie. Cette dernière a refusé de réduire sa production et fait voler en éclats une entente tacite qui durait depuis presque 4 ans…
Face a cette fin de non recevoir de la part de la Russie, l’Arabie Saoudite a decidé de refaire le chantage de la terre brûlée : « Si tu ne reduis pas ta production, alors je NOUS tire une balle dans le pied. »
« Je ne comprends pas comment les Saoudiens ont pu supposer que ce type de pression puisse avoir une quelconque influence sur Poutine », a déclaré un délégué de l’OPEP au courant de l’affaire, rapporte le Wall Street Journal.
Une décision encore plus surprenante quand on sait que l’Arabie Saoudite a besoin d’un baril de pétrole à 80 $ pour équilibrer son budget, contre seulement 42 $ pour la Russie (source FMI)…
Certes, 55 % de ses recettes d’exportation proviennent des hydrocarbures, mais la fourmi russe dispose d’un fonds souverain et de réserves de change représentant ensemble l’équivalent de près de 600 milliards $ (je dis « équivalent » car la Russie s’est récemment débarrassée de tous ses dollars).
D’ailleurs, face a l’ire (feinte ?) de l’Arabie saoudite, le ministre de l’énergie russe a enfoncé le clou en déclarant que son pays peut encaisser un baril à 25 $ pendant 6 à 10 ans…
Quelle stratégie géopolitique se cache derrière ce sabordage du prix du baril ? Il est facile de se perdre en suppositions dans ce théâtre d’ombre mais on ne s’avancera pas trop en affirmant que les États-Unis sont le véritable ennemi que Poutine cherche à atteindre en refusant de supporter le prix du baril. Si l’on observe ces événements à travers ce prisme géopolitique, c’est l’élection présidentielle américaine 2020 qui doit être dans le collimateur russe. Quel rapport entre le prix du baril et l’élection US ?