Des débuts européens difficiles

Mardi dernier se déroulait la rencontre entre Liverpool et le Paris Saint-Germain comptant pour la première journée de la Ligue des Champions. La soirée a été marquée par de nombreux bugs techniques et une rencontre inaccessible pour bon nombres de supporters.

Le monde du football attendait impatiemment mardi soir dernier l'ouverture de la plus prestigieuse compétition européenne, la Ligue des Champions, avec huit matchs à la clé. Deux clubs français entraient en jeu dès la première soirée, l'AS Monaco et le PSG. Deux clubs qui par ailleurs s'inclineront tout les deux, le premier à domicile contre les espagnols de l'Atletico Madrid (ndlr : 2 buts à 1) et le deuxième chez le terrain du finaliste de la dernière édition pour le choc de cette première journée, les anglais de Liverpool (ndlr : 3-2 pour Liverpool). 

Outre ce choc entre liverpuldiens et parisiens, cette soirée s'est aussi démarquée de par le plantage technique offert par SFR via sa nouvelle chaîne sport, RMC Sport, à ses abonnés. Il était impossible en effet pour bon nombre d'entre eux de suivre le match tant attendu sur le site de la chaîne ou sur l'application, bugs et plantages n'ont pas cessé pendant toute la durée de la rencontre. Des problèmes qu'on imagine très facilement liés directement aux serveurs, insuffisants étant donné le nombre d'abonnés affiché, plus de 200 000 nouvelles inscriptions pour la seule journée du mardi, notamment dû au partenariat avec le groupe Canal. 

Des réseaux sociaux en ébullition 

Ces problèmes de connexion n'ont fait qu'agiter les réseaux sociaux et notamment la twittosphère puisque des milliers de messages ont été publiés tout au long de la soirée critiquant le nouveau service du groupe SFR. Autant dire que le Community Manager du groupe avait beaucoup de travail durant la soirée, la firme a posté plusieurs déclarations et surtout un communiqué après le match s'excusant du service proposé. 

Alain Weill, patron du groupe SFR est même intervenu le lendemain sur la radio RMC, promettant un geste commercial de la part du groupe, un mois d'abonnement offert aux abonnés.

Un premier avertissement pour la bulle financière footballistique 

Il est aujourd'hui inutile de rappeler que le football connaît depuis quelques une croissance exponentielle de son marché caractérisée par exemple par les transferts de joueurs toujours plus importants, l'inflation des droits TV, les billets des matchs ou encore de par le nombre de diffuseurs TV. 

Ces même droits TV qui à chaque nouvelle procédure d'appels d'offres pour la diffusion des matchs connaissent une augmentation à minima de 20%. 

Prenons comme exemple pour illustrer la croissance de ce business le championnat qui perçoit les plus importantes recettes TV domestiques, le championnat anglais. Celui-ci a vendu ses droits TV pour la période 2016-2019 pour plus de 5 000 millions de livres (ndlr : 5 136M de livres) alors que la période précédente avait rapporté au championnat environ 3 000M de livres, soit une augmentation entre les deux périodes de plus de 70% !

Alors que beaucoup s'accordent à dire que ce phénomène a toutes les caractéristiques d'une bulle spéculative pouvant exploser sous peu, d'autres investissent toujours plus à l'image d'SFR avec RMC Sport en volant la Ligue des Champions et l'Europa League au nez et à la barbe de ses concurrents Canal+ et BeIn Sport pour une somme record en France. 

Cette stratégie de surenchérir pour obtenir les droits TV s'est avéré payante ces dernières années et a permis aux diffuseurs de s'assurer un grand nombre d'abonnement à leurs chaînes. Cependant, on commence à apercevoir quelques grains de sable venir perturber tout ce rouage, de plus en plus de chaînes veulent entrer dans la danse et diffuser des rencontres. De ce fait, il faut pour le consommateur s'abonner à de plus en plus en de chaînes s'il veut profiter d'une offre complète de son sport favori, et donc avoir un budget sport à la télé chaque année plus élevé. 

Ce jeu dangereux continue, car à force de créer des chaînes et de payer cher les droits TV, les chaînes se rapprochent de plus en plus du consentement à payer du consommateur. Nous savons très bien qu'en se rapprochant de plus en plus de ce consentement le consommateur s'attend à une offre de plus en plus qualitative justifiant son effort de payer plus. 

C'est là que nous revenons sur le phénomène de mardi dernier avec SFR, l'offre a été largement et très justement jugé insatisfaisante de la part du consommateur, d'où le premier avertissement pour les diffuseurs de football à la télé. 

Ne pas satisfaire le consommateur serait l'amener à se désabonner ou à ne pas s'abonner aux diffuseurs ce qui commencerait tout doucement à rapprocher l'aiguille de la bulle spéculative qui pèse dans le monde du football.

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