Les bailleurs de fonds semblent avoir révisé leur approche vis-à-vis de la Tunisie. Hier perçue comme un modèle de démocratie et de droits de l'homme, la Tunisie voit aujourd'hui ses financements se tarir, renforçant ainsi le pouvoir exécutif tout en appauvrissant la société civile et les institutions. Cette situation menace la pérennité des projets initiés depuis 2011. Les élections d'octobre 2024 risquent de ne rien changer, et le rapprochement avec la coalition sino-russe pourrait aggraver encore davantage la crise. En se retirant face au détournement du pouvoir exécutif, ces bailleurs démontrent que leur soutien n'est pas inconditionnel et révèlent ainsi un manque d'intérêt véritable pour le processus démocratique en Tunisie.
Pour la Tunisie, on peut envisager deux scénarios de crise basés sur les dynamiques politiques, économiques et géopolitiques actuelles :
- Erosion des Financements Internationaux : La réduction drastique des financements internationaux affecte directement les projets de développement et l’efficacité des institutions publiques.
- Renforcement du Pouvoir Exécutif : L’absence de soutien financier renforce la légitimité du pouvoir exécutif, qui peut se durcir et prendre des mesures plus autoritaires.
- Instabilité Sociale : La société civile, affaiblie économiquement, pourrait devenir plus vocalement insatisfaite, entraînant des manifestations et une montée de la contestation.
- Effondrement des Progrès Démocratiques : Les réformes démocratiques mises en place depuis 2011 pourraient être annulées ou contournées, entraînant une dérive autoritaire.
- Détérioration Économique : La diminution des financements pourrait entraîner un appauvrissement supplémentaire de la population, avec une montée du chômage et de la pauvreté.
- Tensions Sociales : L'instabilité sociale pourrait se traduire par des émeutes, une augmentation des conflits sociaux, et une polarisation accrue entre les différentes factions politiques et sociales.
- Réduction de la Cohésion Sociale : La dégradation des conditions de vie pourrait creuser les divisions sociales et régionales, aggravant les tensions internes.
- Rapprochement avec la Coalition Sino-Russe : Le rapprochement avec la coalition sino-russe pourrait influencer la politique étrangère de la Tunisie, éloignant le pays des partenaires occidentaux.
- Elections d’Octobre 2024 : Si les élections ne changent rien de significatif et que le pouvoir exécutif actuel reste en place, la légitimité des institutions pourrait être davantage remise en question.
- Réduction de la Coopération Internationale : L’isolement croissant pourrait se traduire par une perte de soutien diplomatique et économique de la part des pays occidentaux.
- Isolement Diplomatique : La Tunisie pourrait se retrouver isolée sur la scène internationale, avec des relations tendues avec les puissances occidentales et une dépendance accrue vis-à-vis de la Chine et de la Russie.
- Pression Economique : Les sanctions économiques ou les restrictions commerciales imposées par les pays occidentaux pourraient aggraver la crise économique, réduisant davantage les ressources disponibles pour les projets de développement.
- Augmentation des Dépendances : La dépendance accrue vis-à-vis de partenaires non occidentaux pourrait entraîner des concessions politiques ou économiques qui pourraient nuire à la souveraineté nationale.
- Affaiblissement de la Position Géostratégique : La perte de soutien international pourrait diminuer l'influence géostratégique de la Tunisie, la rendant plus vulnérable aux pressions externes et aux manipulations géopolitiques.
Ces scénarios montrent que la crise en Tunisie pourrait avoir des implications profondes tant sur le plan interne qu'international, affectant la stabilité politique, l’économie, et la position géopolitique du pays.