Devenir collectionneur, un rêve qui peut devenir réalité ?

Dans le cadre de la série d’articles sur la collection et l’art de collectionner, je vous propose d’aborder la question suivante : Comment devenir collectionneur d’art ? 

Pourquoi collectionner ?

On ne naît pas collectionneur, on le devient, et souvent sans s’en rendre compte. Quand on s’en rend compte, il est toujours temps de réfléchir sur sa collection, voire de la réorienter. On peut aussi devenir collectionneur en le choisissant, de manière raisonnée. Mais devenir collectionneur est très simple : dès qu’on dispose de 2 ou 3 objets similaires, qui dialoguent entre eux, on est collectionneurs ! De plus, on peut créer une collection avec peu d’argent.

Le premier pas est de réfléchir et décider pourquoi on souhaite collectionner et quelle orientation donner à cette collection. Souhaite-t-on posséder des œuvres et en profiter ? Témoigner d’une époque ? Faire connaître un mouvement ou un artiste ? Rencontrer des artistes ? Soutenir la création contemporaine ? Transmettre à ses enfants, à une fondation, à un musée ?

On peut choisir d’orienter sa collection selon un ou plusieurs critères : un mouvement, un pays, une technique, un thème transversal, etc. L’éclectisme peut être élégant et réussi !

La connaissance

Puis, il me paraît important de prendre le temps afin de bien connaître le sujet. La recherche d’informations sur le ou les artistes, leur univers, leur contexte, leur prix, permet d’éviter de nombreux écueils, tâtonnements et erreurs. La connaissance et la compréhension de la technique sont également utiles, notamment pour la photographie et la sculpture. Pour se faire, que ce soit pour l’art ancien ou l’art contemporain, internet et Instagram sont de bons outils qui complètent utilement les livres, les musées, les expositions, les galeries.

La question financière

Ensuite, avant de se lancer dans l’aventure de la recherche, qui fait partie du bonheur du collectionneur, il est bon de regarder la question financière. Il existe de très nombreuses œuvres, on peut trouver de très belles œuvres à petit prix, et constituer tout de même une belle collection... L’idée est d’allouer un budget, ce qui n’empêche pas de « craquer » de temps en temps !

Se laisser guider par ses émotions

Enfin, il reste à partir en quête de merveilles et se « faire l’œil », en voyant beaucoup d’œuvres en vrai, en réel, et non plus seulement par écran interposé. Car vous le savez, les bienfaits et émotions procurées par une œuvre d’art sont liés au contact visuel et matériel.

Et là, il me paraît essentiel de choisir en se laissant guider par ses goûts et ses émotions, sans se laisser conditionner par le supposé prix de revente. D’expérience, du moins au début, il est bon d’éprouver ses propres réactions en voyant l’œuvre plusieurs fois. Certains diront qu’il est utile de décider avant l’achat de l’endroit où vous installerez votre acquisition, mais j’aime l’idée du grain de folie, de la confrontation de la nouvelle œuvre avec les anciennes, leur discussion, le déplacement qui s’opère et rééquilibre l’ensemble.

En effet, les collections les plus intéressantes sont celles qui ont une personnalité, un esprit, qui reflètent le goût de leurs propriétaires, en clair, qui sont uniques. Ceci n’empêche pas, bien sûr, de prendre conseil auprès de professionnels, comme la galerie Arcturus le fait auprès de ses clients.

Pour finir, deux petits points pratiques : établir une liste des œuvres le plus tôt possible, avant que cela ne devienne un pensum, et bien sûr, les assurer.

Collectionner rend heureux, car on apprend beaucoup, on fait des rencontres passionnantes, on est en mouvement, on fait des découvertes, on profite directement des bienfaits des œuvres en vivant avec elles, et on réalise une création unique : une collection à son image. Alors, le rêve peut devenir réalité, lancez-vous !

Anne de la Roussière