Digital : passer à l'acte dans le monde réel.
copie d'écran du site https://le.taxi/

Digital : passer à l'acte dans le monde réel.


Souvenez-vous, c’était en octobre 2016. Le lancement de la plateforme Le Taxi : un petit pas techno mais un grand bon pour l’optimisation des services taxis.

On devait trouver là une réponse au système complètement libéral de Uber. Le système devait être comparable en termes de service mais avec un modèle économique différent.

D’un côté les taxis mettent à disposition leurs informations de localisation, de l’autre des start-up créent des applications pour trouver un taxi facilement.

Entre les deux l’idée nouvelle : une plateforme dans laquelle chacun vient déposer et puiser des informations sous le contrôle de l’Etat (et non sous celui d’un entrepreneur de la silicone valley !). En bref la mise en place d’une bourse régulée pour le transport de particuliers, s’appuyant sur les possibilités des smartphones.

C’est moderne, ça doit marcher, tout le monde doit y trouver son compte et pourtant….

Après un an on ne parle presque plus de cette plateforme, et il faut dire que ce système a des inconvénients pour certains acteurs du marché.

Principalement ce système vient en concurrence des grands réseaux et de leurs plateformes de réservation. Le modèle de ces plateformes repose sur la rareté de la ressource, le taxi, et non sur le service que l’on pourrait attendre d’eux : la facilité de la mise à disposition d’une voiture pour les clients.

Justement, la plateforme Le Taxi remet l’église au milieu du village. Chaque application accède aux mêmes données et ressources, la différence se fait donc sur la qualité et l’efficacité de la mise en relation.

Autant vous dire que des plateformes historiques, après avoir bu la tasse avec la vague Uber, ont rapidement essayé de mettre à niveau leur propre plateforme de mise en relation plutôt que de passer par un nouvel intermédiaire.

Enfin une des possibilités de la plateforme est de pouvoir quantifier objectivement la disponibilité des taxis (géolocalisation et suivi de l’activité). Il s’agit là d’un outil majeur pour la puissance publique dans son activité de régulation, et donc potentiellement un moyen de contraindre les acteurs du marché.

La plateforme promet même de mettre à disposition du grand public ces données anonymisées pour que la performance du système de transport en taxi soit évaluable avec plus de transparence. Il serait par exemple possible de mesurer la disponibilité des taxis par heure et par zone géographique. Malheureusement aucune donnée n’a encore été mise à disposition ni annoncée.

Le 29 juin 2017 la ministre des transports annonçait la création d’une plateforme transport.data.gouv.fr pour développer des services innovants avec un premier point d’avancement lors de la semaine de la mobilité en septembre.

Il faut saluer et se réjouir de cette initiative, mais surtout la soutenir. L’épisode de la plateforme Le Taxi montre que si l’idée est bonne, la résistance est grande.

François Destribois

President & Chair @ Hitachi Rail Systems France | Mobility, Sustainability & Innovation

7 ans

intéressant ! Je me demande si dès le départ les intérêts de chacun étaient si convergents... En effet, quel besoin pour les sociétés de taxi si elles ont malgré tout un niveau suffisant de clientèle et qu'elles sont à même de développer rapidement des solutions propriétaires, sur lesquelles elles verront directement le retour sur investissement... C'est l'équation de base du business non ?

Jean-Loup Gauducheau

Project leader at Cityway

7 ans

la mise en oeuvre de cette plateforme a ėgalement subi de trės nombreux problėmes tecnhniques qui ont affectė les sociėtės ayant utilisė leurs API. Ca ne contribue pas au succės

Jean Coldefy

Expert mobilité Directeur du programme Mobilité et transitions chez ATEC ITS FRANCE

7 ans

Une des causes principales de l'échec vient des taxis eux mêmes : ils ne pratiquent plus la maraude. sur lyon au dela du périphérique la plupart des courses sont pour la sécu ! Les plateformes de données sont indispensables pour de nouveaux services mais pas suffisantes. Les plateformes open data n'ont généré quasiment aucun dev éco la faute aux monopoles google et consorts et aux vieilles rentes françaises. L'établissement d'une nième plateforme sera un succès si on crée les conditions pour que les monopoles excessifs et les rentes soient encadrés pour les uns, ouvertes à la concurrence pour les autres.

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