Discours du 10 juin 2021 - Inauguration AILCT
Ce jeudi 10 juin 2021, j’ai eu l’honneur d’inaugurer l’Académie Internationale de Lutte contre le Terrorisme (AILCT), en présence du Ministre français Jean-Yves Le Drian.
Voulue par les Présidents ivoiriens et français, cette Académie unique en son genre, doit permettre à la Côte d’Ivoire et à l’ensemble du sous-continent de faire émerger des spécialistes de pointe de la lutte anti-terroriste, dans tous les domaines : analyse stratégique, renseignement, action judiciaire, police scientifique… et évidemment forces spéciales, avec son camp d’entrainement dédié.
Face à ce fléau qui menace la sécurité et la prospérité de nos Etats, nous n’avons qu’un seul devoir : faire face, ensemble.
Au regard de l’importance des enjeux, il m’a semblé utile de vous partager ci-dessous l’intégralité de mon discours prononcé à Jacqueville :
Nous vivons aujourd’hui un moment singulier.
Un moment fait de responsabilité, d’exigence et de détermination.
Face à la menace sombre et prédatrice qui plane sur le progrès de nos sociétés ouest-africaines, nous avons choisi de répliquer par l’audace, le courage et la coopération engagée des nations.
En effet, moins de 4 ans après la formulation d’une vision nouvelle par les Présidents Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, et à peine plus de 18 mois après un accord signé entre la France et la Côte d’Ivoire sur les conditions de mise en œuvre et d’organisation, j’ai l’honneur aujourd’hui, en tant que représentant de SEM. le Président de la République et aux côtés du Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères de la République française, d’inaugurer l’Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme.
Monsieur le Ministre, cher Jean-Yves,
Au nom de son SEM. Alassane OUATTARA, merci, merci d’être là parmi nous aujourd’hui.
Merci de cette fidélité humaine et de cet engagement politique constant aux côtés de la Côte d’Ivoire et du sous-continent, pour tenir ensemble face à l’hydre terroriste qui frappe lâchement nos pays et vient ternir l’avenir de nos enfants.
Merci d’incarner cette France digne d’elle-même, cette fille de l’universalité qui ose agir quand l’injustice s’attaque à l’espoir d’un peuple et quand l’idéal de la liberté se trouve menacé par un péril aveugle, cruel et funeste.
Oui, nous connaissons l’importance de l’œuvre de la France dans nos régions, depuis l’arrêt des colonnes infernales fondant sur Bamako, pour y semer l’effroi et récolter la désolation.
Nous nous souvenons avec ferveur des soldats français, hommes et femmes, tombés au champ d’honneur au Sahel, pour protéger l’Afrique, pour protéger l’Europe.
Ils l’ont fait aux côtés de leurs frères d’armes, Maliens, Tchadiens, Nigériens, Burkinabés, Mauritaniens ou Ivoiriens qui, eux aussi, choisissent de combattre dans des conditions exigeantes et de donner leurs vies, pour protéger l’idéal de la liberté et du progrès pour les générations nouvelles.
Ouest-Africains ou Européens, l’Histoire honorera demain leur mémoire comme nous honorons aujourd’hui leur noble bravoure.
Mesdames, Messieurs,
Nous savons, tous, à quel point la menace terroriste est une plaie pour ce sous-continent dont le présent et les lendemains résonnent de promesses si fortes. Alors que nous œuvrons chaque jour avec ténacité pour atteindre ce nouvel horizon de progrès pour nos sociétés, le terrorisme tente de percuter la bonne marche de nos nations et de consumer l’espoir de notre jeunesse.
Parce qu’il enferme les femmes et les écoles, les consciences et la croissance, les libertés et tous les possibles des générations qui viennent, parce qu’il fait fuir ceux qui investissent et aident un autre destin à émerger, parce qu’il ampute avec douleur le budget qu’un État en développement devrait d’abord consacrer à l’éducation, la santé, l’accès à l’eau ou au logement, le terrorisme est cette peste qui fauche les Hommes et peut ensevelir l’avenir.
Face à lui, de l’UEMOA à la CEDEAO et au G5 Sahel, nos Chefs d’État ont su faire bloc, convaincus que seule une œuvre commune pourra être le chemin d’une victoire durable.
Oui, toisant le fléau, ils se sont dressés pour dire : nous ne céderons jamais face aux cohortes scélérates ; nous combattrons toujours ceux qui convoient la terreur au cœur des Hommes ; nous protégerons nos peuples et leur avenir, pour qu’ils puissent respirer cette vie de paix et de sécurité, de progrès et de liberté à laquelle ils aspirent tant.
Mesdames, Messieurs,
C’est cette finalité politique et humaine que vient d’abord symboliser cette nouvelle Académie internationale. Ayons là toujours en tête. C’est elle qui en garantira la pérennité, c’est elle qui en permettra les succès.
Et je ne doute pas qu’ils seront nombreux, tant l’Académie, comme cela a été rappelé précédemment, est une organisation innovante, à même de façonner une communauté et une culture du contreterrorisme dans le sous-continent.
Une organisation innovante qui permettra de constituer un puissant réseau international de spécialistes, formés dans son école des cadres, son camp d’entraînement certifié par les unités d’élite de l’armée et de la police françaises et son institut de recherche stratégique. Alors même qu’elle n’était pas pleinement opérationnelle, plus de 300 stagiaires, issus d’une douzaine de pays, sont déjà passés par ici depuis 2019 !
Soyons-en tous immensément fiers. Parce que se dessine là, le futur de la paix sur le continent : une élite sous régionale, de femmes et d’hommes, à même de prendre le destin sécuritaire de l’Afrique de l’Ouest en main, forgée dans la communauté des armes, la fraternité des bancs d’une institution d’excellence et le creuset de valeurs partagées.
Oui, ce ne sont pas seulement des experts que l’Académie formera, ce sont des camarades qui partageront un savoir, un combat, une confiance, un espoir.
Ils seront notre fierté comme ils auraient été celle de mon frère, feu le Premier Ministre Hamed Bakayoko qui a tant œuvré pour le lancement de ce projet. Je suis certain qu’il veille sur cette cérémonie, là où il se trouve.
Je veux aussi saluer et féliciter ici Monsieur le Ministre d’État, Ministre de la Défense qui, en si peu de temps, a permis l’achèvement de l’Académie que nous inaugurons aujourd’hui.
Parce qu’elle veut produire une réponse nouvelle et globale dans la lutte contre le terrorisme, depuis l’analyse doctrinale et le renseignement jusqu’au traitement judiciaire, en passant par l’entraînement des forces spécialisées, l’Académie sera aussi une structure ouverte, veillant en permanence à son intégration avec nos États frères, les Organisations Internationales et tous les partenaires de la Côte d’Ivoire, pour toujours apporter à une menace qui transcende les frontières, une réponse qui rassemble les nations.
Je tiens ici à remercier très sincèrement les États et les Institutions qui se sont déjà engagés à soutenir ce projet, en sus de la France, notamment l’Union Européenne, les Pays-Bas, la Norvège et l’Australie.
Je n’oublie pas la participation significative du Commandement des Forces Spéciales américaines, à l’amélioration de la plateforme d’entraînement des unités.
Et j’adresse mes félicitations aux équipes techniques pour l’ampleur du travail accompli.
Mesdames, Messieurs,
Je connais le très haut degré de conscience qui habite chacune et chacun d’entre nous aujourd’hui. Celui qui conseille de ne jamais relâcher demain nos efforts, ni d’altérer la grandeur de notre exigence. Parce que la menace, elle, ne s’éteint pas, ne faiblit pas, ne désarme pas.
Et nous ne le savons que trop bien, nous Ivoiriens qui fûmes frappés à Bassam en 2016 et le sommes, à nos frontières du Nord, depuis 2020.
C’est pleinement conscient de la gravité de ce cruel péril, que le Gouvernement, sous l’impulsion du Chef de l’État, s’est engagé avec la résolution la plus ferme dans cette lutte implacable pour notre sécurité, nos libertés et in fine, celle de notre développement, si stratégique pour notre nation comme pour l’ensemble de la sous-région.
C’est avec cette même conscience que la Côte d’Ivoire a renforcé son implication au sein de la MINUSMA, avec un bataillon de 650 hommes, dont certains firent, avec vaillance, le sacrifice suprême de leurs vies pour protéger celles de leurs frères.
C’est avec cette conscience enfin, que la Côte d’Ivoire participe activement à l’Initiative d’Accra sur le partage de renseignement avec cinq pays de la sous-région ; et construit une coopération toujours plus étroite avec le Burkina Faso, pour mener des opérations conjointes de protection de nos frontières communes.
Mesdames, Messieurs,
L’Académie qui prend corps aujourd’hui sous nos yeux, le fait la semaine même où 160 hommes, femmes et enfants viennent de périr fauchés par une barbarie bestiale, qui veut abattre la liberté des âmes comme l’avenir des hommes.
Je renouvelle ici même, au nom de la Côte d’Ivoire et de SEM. le Président de la République, notre compassion, notre affection et notre sollicitude infinies, aux familles et aux proches des victimes, à SEM. le Président Roch Marc Christian KABORÉ et à l’ensemble du grand peuple burkinabé.
Par nos prières, nous sommes à leurs côtés.
Par nos luttes et nos valeurs partagées, nous le serons demain à jamais.
Mesdames, Messieurs,
L’horreur de ce cauchemar bien réel frappe sans retenue nos consciences éclairées.
Il nous rappelle les mots simples et poignants de Kofi Annan, prononcés en 2001 : « une attaque terroriste est toujours une attaque contre l'humanité tout entière ».
Ainsi, face à ce fléau et son lâche cortège d’atrocités, face au feu dévorant du djihadisme, nous n’avons pas le droit de demeurer interdits.
Plus que jamais, il nous faut faire corps.
Plus que jamais, il nous faut faire front.
Ce sera ici à Jacqueville, le rôle de l’Académie Internationale.
Elle sera l’avant-garde de la riposte d’une Afrique de l’Ouest libre et consciente, spécialement entraînée et irrémédiablement déterminée.
Elle sera le fer de lance d’une guerre totale des valeurs comme des projets de société.
Elle sera l’architecte d’une victoire de la civilisation lumineuse mais résolue des Hommes, face à l’obscurité funeste des fanatiques.
Avec l’Académie Internationale de Lutte contre le Terrorisme, grâce à la fermeté du soutien de la France, de l’Europe, des États-Unis et de tous les acteurs de bonne volonté, nous triompherons.
Pour la sécurité et la croissance de la Côte d’Ivoire.
Pour celles du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et de l’ensemble du continent.
Pour les vies libres et les destins de paix, de progrès et de prospérité de nos peuples !
Vive l’Académie ! Vive la Côte d’Ivoire !
Je vous remercie.
Directeur Travaux
3 ansFélicitations Excellence Monsieur Le Premier Ministre
Communication Digitaled
3 ansPour "lutter contre le "terrorisme"" il n'y a pas mille manières: 1) il faut lutter contre la pauvreté et éviter de laisser les couches sociales les plus faibles persister dans la précarité! 2) il faut investir lourdement dans l'éducation pour aider les populations à acquérir une conscience des choses plus cartésiennes qui leur évite de se laisser manipuler par les charlatans de tous ordres et les extrémistes criminels! 3) il faut se doter d'une force de sécurité nationale de qualité, bien équipée, qui sait aussi faire de l'intelligence, de l'espionnage et autres méthodes sécuritaires spécialisées! Voilà au minimum 3 moyens durables pour détruire le terrain sur lesquel ces criminels, qu'on appelle abusivement "terroristes", prospèrent! Il y en a probablement d'autres encore! #KASS_FDK Ces propositions de Kass me semblent réaliste
Football Player at Football
3 ansFélicitations monsieur le Premier Ministre.
Managing Director / Directeur Général
3 ansChapeau! Monsieur le 1er Ministre
Presidente de la Fédération Ivoirienne de Dodgeball_FID . Certifiée en Management des Politique Publique chez Institut des Relations Internationales et de Gouvernance .
3 ansMerci Monsieur le Ministre