On discute les Drones en Tunisie ! Voulez-vous faire volez un ?
« Drones et moyens légers aéroportés pour les applications géospatiales en recherche » était le thème du séminaire international qui a eu lieux le 3,4 et 5 novembre à l’ENIT, organisé par l’Ecole Nationale d’Ingénieur de Tunis et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en partenariat avec le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et l'Institut Français de Tunis.
Le drone civile, ce robot volant magique, surprit le monde jour après jour avec son potentiel et les améliorations qu’il peut apporter dans des différents secteurs, comme : le secourisme à titre d’exemple l’Ambulance Drone du TU Delft, la livraison, le cas de Amazon avec « the Amazon Prime Air », video shooting pour des intérêts cinématographiques, documentaires, sportifs, agricoles, génie civil etc.
En Tunisie, l’intérêt à la conception des drones dans les projets scientifiques des élèves ingénieurs et des membres des club scientifiques est de plus en plus remarquable surtout avec les événements et les compétitions technologiques nationales organisés au sein des écoles d'ingénieurs comme « l’Areoday Tunisie » à l’INSAT , RobotComp .. mais on doit préciser qu’il s’agissait toujours d’un effort personnel de la part des étudiants vue que la culture de l’ingénierie de l’aviation reste sacré a quelques écoles privés ou militaires en Tunisie et que ce type de projets nécessite d'une part l’encadrement académique et professionnel et d'autre part l’encouragement financier continue ce qui n’est pas toujours le cas dans nos écoles d’ingénieur étatiques.
L’encadrement et le financement ne sont pas les seuls obstacles, il reste ce qui plus vital : c'est La législation .. C’était l’un des points discutés dans ce séminaire dont on va parler à la fin.
Commençant d’abord par donner brièvement une idée sur les interventions de ce séminaire à la fois enrichissant et important. On espère qu'il soit un point de changement positif pour le future des drones en Tunisie.
Le séminaire a commencé par la présentation des points sur la technique et les méthodes des drones, aussi appelés Unmanned Arial Vehicle (UAV). Le premier intervenant Jonathan LISEIN, doctorant de l’Université Liège, a parlé de l’émergence des drones civils qui peuvent être classés principalement en deux familles :
- Avion à ailes fixes : présente comme avantage une bonne endurance de vol et comme désavantage les exigences de décollage et d’atterrissage.
- Mutlicopter/MultiRotor : caractérisé par la façon verticale de décollage et d’atterrissage, la possibilité de vol stationnaire et une marge de charge utile acceptable. En contrepartie elle présente un désavantage au niveau de l’endurance de vol et complexité de conception et d’entretien.
Francesco NEX de l’Université Twente (Hollande) a parlé des UAV pour la géomatique, c'est une discipline qui regroupe les pratiques, méthodes et technologies qui permettent de collecter, analyser et diffuser des données géographiques mais cette fois grâce à l’utilisation des UAV.
Quant à Denis FEURER de l’IRD, il a présenté une méthode complète d'acquisition et de traitement photométrique par cerf-volant (oui oui le cerf-volant) . Ce travail été réalisé au site de Kamech à la région du Cap Bon par la IRD [1], l'Observatoire de recherche en environnement (ORE) et l'Observatoire Méditerranéen de l'Environnement Rurale et de l'Eau (OMERE). Le cerf-volant est considéré comme une bonne alternative pour la prise d’image à basse altitude surtout dans le cas où les conditions du climat sont sévères (vent) ce qui n’est pas possible dans le cas des UAV.
Marc PIERROT-DESEILLIGNY, de l’institut Nationale de l’Information Géographique et Frontière (IGN), nous a parlé de la R&D à l’IGN sur la photogrammétrie par drone en montrant les matériels et les logiciels utilisés comme le logiciel libre mic mac qui est utilisé pour la mise en correspondance automatique dans le contexte géographique.
Le deuxième jour du séminaire, Dr Nesrine CHEHATA, ENSEGID/Bordeaux-INP, a parlé de la Place du drone dans l'offre THRS (Très Haute Résolution Spatiale) et elle a comparé entre l’utilisation des satellites, avions ou drone dans la prise des images spatiales.
Giulia SAMMARTANO, du Politecnico di Torino - Department of Architecture and Design, à montré le potentiel du drone pour le suivi du patrimoine culturel.
Parmi les applications extraordinaires des drone c’est son utilisation dans l’agriculture de pointe et c’est ce que Dr Jean-Marc GILLIOT , de l’institut AgroParisTech, nous a parlé en montrant les apports de la télédétection par drone dans une application à la cartographie de la fertilité des sols.
Dans le même contexte, Mme Zohra LILI, de l’INAT (Institut national agronomique de Tunisie) et Vice-président de l’Uni. Carthage, a parlé des attentes pour la recherche et l'enseignement agronomiques en Tunisie dans le cas d’intégration des drones. Elle a montré l’utilité d’utilisation des drones dans la télédétection précoce en infrarouge du stress hydrique des plantes. Elle a cité aussi d’autre piste d’utilisation des UAV comme l’estimation des rendement et des productions agricoles des cultures annuelles et des plantations arboricoles, la surveillance des états des plante d’eau des barrages et l’étude des zones humides et des foyers de moustiques en zone périurbaines.
Encore dans le domaine de l’agriculture, Mr Hatem MABROUK, de l’INAT, a présenté l’utilisation du drone pour la gestion technique d'un verger de pêcher.
Quant à Sylvain MASSUEL, de IRD/UMR G-EAU, a parlé de l’utilisation du drone pour le jaugeage de lacs collinaires en Tunisie.
Et Amine EL MAAOUI, de ENIT/LTSIRS, a parlé de la production de MNT fin pour la quantification du ravinement.
Drone.. Au service des Organisations Nationales
L’office de la Topographie et de Cadastre semble être le premier établissement public qui a utilisé la technologie des UAV. C’était dans le cadre du projet « Tunisien Land Information System » accompagné par la compétence coréenne qu’ils ont utilisé le drone eBee pour effectuer des photos aériennes des quelques zones urbaines. Mr Farid Smida, directeur de cadastre a montré l'utilité des ces photos prises qui vont ensuite être traiter: vectorisation et contournage des limites des maisons pour connaitre s’il y a des dépassements par les citoyens. Pour plus de détailles voici le support de la présentation.
Drone.. Pourquoi ne pas entreprendre !
Fethi SMACH, ingénieur de recherche et expert scientifique chez Dassault Systemes, nous a parlé de son expérience d'entrepreneuriat dans le domaine des drones en Tunisie. Son projet consiste à donner des « Services de traitement et d'analyse des données aériennes, agriculture de précision ». C’était après quelques échecs qu’il a réussi à trouver son premier client. C’était un homme d’affaire qui lui a rencontré à l’évènement AreoDay à l’INSAT, le projet consiste à survoler un champ de dates et estimer la récolte de cette année. Cette opportunité a lui a permis de raccrocher d’autres projets.
Bruno ROUX, architecte, photographe et géomaticien a partagé avec nous l’expérience de la Co-fondation de l’entreprise « L'Avion Jaune », les techniques employés, la culture de travail et les projets accomplis.
Drone.. Législation en Tunisie :
Le ministère de défense était aussi présente à travers le représentant du « Centre National de Cartographie et Télédétection » qui a commencé son présentation par un vidéo qui souligne les menaces qui peuvent être causé par les drones ! (un début qui fait peur des drones).
La première autorisation délivrée pour le survol d’un drone civil était en 2014. Depuis cette date, 10 autorisations étaient délivrées et que deux entreprises en Tunisie possèdent les drones.
Comment obtenir une autorisation ?
Vous devez seulement avoir l’autorisation des 4 ministères qui sont :
- La défense nationale
- L’intérieure
- De l’équipement et de l’habitat
- Le transport
C'est simple non ?!!
L’homologation du drone est assurée par Le Centre d’études et de Recherche des Télécommunication (CERT) dans le cas où le drone est importé.
Le dossier de la demande comporte :
- Une demande mentionnant la nature de l’activité.
- Un imprimé de permis de prises de vues aériennes conforme à l’activité demandée.
- Le moyen de transport aérien.
- L’identité de l’équipage de l’aéronef et des opérateurs.
- La période et le programme de la mission.
- Les spécifications techniques du matériel utilisé.
- La limitation sur un plan de la portion du territoire qui serait photographiée.
Le dépôt du dossier doit être au minimum avant 1 mois du jour J, la validité du permis est d’un seul mois et le renouvellement peut être sur une simple demande tant que vous êtes en cours la durée de l’autorisation (avant la fin du moins du permis) si non vous devez refaire le dossier !
De plus, les opérations doivent être supervisées par le ministère de la défense nationale, un représentant du ministère doit être présent lors des opérations.
Le représentant a cité aussi que
Nous n'avons pas le classement des drones, tout objet volant est un danger
ici on peut remarquer la manque des mises à jour des décrets et des arrêtés organisant les technologies émergentes dans notre payes. Le saviez-vous que l’arrêté relatif aux activités aériennes, celui auquel on les autorités se réfères pour donner les autorisations aux drones, cet arrêté date du 6 avril 1995 ! (ici le lien )
Dans ce conteste le représentant a dit:
La loi est là pour être respecter, jusqu’à son renouvellement
la question est quand aura-t-il ce renouvellement ? Plus que 20 ans et le même arrêté est préservé ! Qu’est ce qu’il va se passer les prochaines années quand les demandes seront de plus en plus nombreuses ? Comment les autorités vont gérer le contrôle ? Etes ce qu’il y a un espoir pour passer de « Le vol est interdit partout sauf ou il est autorisé » à « Le vol est autorisé partout sauf ou il est interdit » ?
Toutes ces questions et plus étaient le sujet de la table ronde clôturant l’évènement en laissant les réponses comme perspectives.
Ce séminaire était une initiative constructive qui ne peut être futile que si on assure son continuité à travers des événements similaires et des interactions efficaces avec les autorités a fin de catalyser la démocratisation des nouvelles technologies dans notre société.
-----------------------------------------------------------------------------------------------[1] dispose d’une filiale à Tunis depuis 1957 travaille dans le cadre d'un nouvel accord de coopération en matière de recherche scientifique avec le Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie de la République Tunisienne
Energy Efficiency Engineer
5 ansFahmi Ferjani
Responsable Service Graphique & design chez FOLLA IMMOBILIERE
8 anset oui c'est un grand problème en Tunisie, je me demande comment on peut prendre une autorisation ( ce qui est presque impossible ) alors que la drone elle meme est interdite en tunisie , no comments .. la semaine dernière la douane m'a saisi une drone panthom 4 de 1500 euro a l'aeroport de tunis et je trouve aucun solution pour la récupérer.
CISO chez Confidential
8 ansTout se résume dans cette belle phrase: Tout objet volant est un danger. C'est vraiment ridicule. Une loi de 1995. Toute la planete utilise des drones avec des réglementations adaptées sauf dans notre pays. No Comments