Dividende écologique : pour un réveil du monde économique

Le dérèglement climatique et la crise de la biodiversité nous frappent de plein fouet, menacent tous les pans de nos sociétés et mettent en danger immédiat les plus vulnérables d’entre nous. Seul un réveil écologique des entreprises nous permettra de faire face.

Le monde économique n’est pas au rendez-vous du défi du siècle.  

Comme assureur, nous ne pouvons que constater les conséquences dramatiques du changement climatique sur nos territoires et leurs habitants. L’indifférence devant la douceur de l’hiver, devant les sécheresses et incendies majeurs de cet été, qui ont ravagé nos régions, ne peut plus continuer. La vitesse de transformation de notre économie est trop lente, trop timide pour garantir le respect de l’Accord de Paris. La finance, la créativité, l’efficacité, la force de frappe des entreprises ne sont pas encore suffisamment structurées par la matrice écologique. Mobiliser sur le sujet, le répéter sans cesse était une nécessité. Agir, s’engager corps et âmes, est désormais une urgence absolue. Et seule une action collective nous permettra d’être à la hauteur de la menace.  

Réinventons le partage de la valeur au bénéfice de la planète.  

Oui, l’Etat doit agir plus vite et plus fort. Mais il ne pourra agir seul. Seul un engagement total des entreprises dotées de moyens importants et désormais actrices politiques de premier plan, pourra sortir le monde de l’impasse dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Nous, MAIF, comme beaucoup d’autres, en sommes convaincus et avons pleinement pris le tournant de la décarbonation de nos activités. Mais parce que la crise s’emballe, parce qu’il faut se jeter sans hésitation dans la bataille, nous avons décidé de créer le dividende écologique, et de reverser ainsi un pourcentage de notre résultat annuel pour la planète.

10% de nos bénéfices seront désormais engagés, chaque année, pour investir dans des projets de solidarité climatique et de régénération de la biodiversité. 

Le monde a besoin d’une réponse universelle.

L’engagement de quelques entreprises ne suffira pas bien sûr à être à la hauteur des enjeux. A l’échelle de la France, on estime qu’il faudrait a minima chaque année 15 milliards d’euros d’investissements en faveur du climat supplémentaires pour espérer atteindre la neutralité carbone en 2050. Une somme importante mais qui n’a rien d’inaccessible : elle correspond à 10% des profits du CAC40 en 2022. Et un effort qui n’a rien d’insoutenable non plus : 10 points de bénéfices c’est pratiquement l’équivalent de la baisse d’impôt sur les sociétés engagée durant le quinquennat précédent.

C’est pourquoi nous appelons solennellement le monde économique à nous rejoindre dans cette décision de réinvention du partage de la valeur.

Ce dividende est à la portée de toutes les entreprises et surtout des plus grandes. C’est une mesure nécessaire, réaliste, efficace. Nous avons collectivement la capacité de protéger notre pays face aux crises écologiques et de maintenir un monde vivable pour tous. Cela peut sembler vertigineux et c’est pourtant essentiel et à portée de main. 

Choisir notre planète, la remettre au cœur du partage de la valeur est la meilleure et la seule façon de protéger nos sociétés contre la crise écologique que les plus fragiles d’entre nous subissent de plein fouet. Entreprises et dirigeants doivent saisir le rôle politique crucial qui est le leur, la chance inespérée aussi, d’être au rendez-vous de l’Histoire.