Divorce / Séparation : La résidence alternée
Nous sommes au cœur de la difficulté première de la séparation parentale.
La famille se divise en deux lieux, en deux temps dont un est synonyme d’absence de l’un des parents. Ces deux conséquences sont sources de perturbations pour l’enfant.
Dans la majorité des séparations (80%) la résidence principale est fixée chez l’un des parents, le plus souvent la mère et un droit de visite est alloué à l’autre parent, le père, un week-end sur deux et la moitié vacances scolaires.
La résidence en alternance ne concerne actuellement que 20% des enfants de parents séparés.
Il faut toujours considérer que l’enfant vit, au travers des droits de visite absolument indispensables, des séparations à répétition.
Le vendredi soir il doit se séparer de sa mère, qu’il laisse bien souvent triste et inquiète dans les premiers temps. Puis il est heureux quand il retrouve son père, mais pour vivre de nouveau la tristesse d’une séparation le dimanche soir.
L’enfant doit vivre de manière simultanée la tristesse et la joie. C’est émotionnellement très déstructurant.
Si ce mode de résidence et son organisation est un accord des deux parents, la perturbation aura toute chance d’être atténuée dans l’intensité et dans la durée.
L’enfant ne doit pas non plus être l’objet d’une surenchère des parents pour lui faire plaisir, pour qu’il dévoile une préférence. Cela arrive quand la résidence principale de l’enfant est demandée par les deux parents et qu’une audition de l’enfant est demandée. C’est le plonger de fait dans un conflit de loyauté.
Pour les enfants petits, le droit de visite peut être élargi pour permettre au parent « non résident » mais habitant à proximité, de voir plus souvent son enfant. Il faut alors être vigilant à ce qui peut devenir des enfants ping-pong, toujours en transit.
En effet, cet élargissement se fait un mercredi sur deux, du mardi soir sortie d’école au jeudi matin, retour à l’école.
C’est une façon d’équilibrer le temps entre les deux parents, mais pas forcément la vie du ou des enfants.
Dans ce cas, il est préférable d’avoir le maximum d’affaires en double pour faciliter l’organisation de tous.
La résidence en alternance, qui est la plus équitable pour l’enfant et pour les parents, n’est pas forcement envisageable (éloignement géographique, âge de l’enfant ou difficultés psychologique avec un des parents).
Quand l’alternance est envisageable, l’âge de l’enfant ou des enfants est un paramètre délicat avant 6 ans et après 14 ans. Le choix dépend essentiellement du contexte familial.
Si les droits de visite ou alternances sont calés sur l’école comme point de départ et de retour de l’enfant, il est préférable que ce soit par commodité d’organisation et non pour permettre aux parents de ne pas se rencontrer.
L’absence de dialogue parental après la séparation présente, outre l’insécurité et le déni pour l’enfant, un fort risque de complications bien souvent beaucoup plus difficiles à gérer pour les parents que de faire une démarche de conciliation, au moins à minima.
Echanger entre parents sur les comportements et perturbations d’un enfant dans les premiers mois d’une séparation reste la meilleure solution pour le comprendre et l’aider et ceci pour un bénéfice général.
La parentalité ne cesse pas après la séparation et si la première préoccupation est le mode de résidence des enfants, cette question ne peut pas se traiter sans parler de l’exercice de l’autorité parentale. Cette dernière n’est pas juste un terme juridique dans un jugement. Ce n’est pas un concept, c’est un besoin pour l’enfant.
Le mode de résidence influe également sur la contribution alimentaire, source de tellement de conflits.
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